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Le Troquet solidaire avec la communauté musulmane

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Le bistro-bar Le Troquet dans le Vieux-Hull a ouvert ses portes dimanche matin pour un rassemblement de prières, de discussions, de chants religieux et de recueillement en guise de solidarité avec la communauté musulmane dans la foulée de la tragédie survenue dans une mosquée de Québec, dimanche dernier.

Gallo Mbaye Ndiaye est un musulman d’origine sénégalaise et un bon ami d’Éric Gaudreault, copropriétaire de l’établissement de la rue Laval. M. Gaudreault a voulu, en ouvrant les portes de son commerce à cette activité, aller au-delà d’un simple message de soutien à son ami à la suite des événements de Québec. Le but du rassemblement visait aussi à donner la chance aux gens qui n’ont jamais rencontré un musulman, de venir en rencontrer.

M. Gaudreault a indiqué que la population québécoise est très accueillante, très ouverte, que la majorité de la population n’a aucun problème avec les musulmans, mais qu’il existe néanmoins des préjugés chez certains individus basés sur l’ignorance.

«?J’en faisais même partie. J’avais plein d’idées préconçues sur les musulmans en général jusqu’à ce que je rencontre Gallo?», a expliqué M. Gaudreault.

«?Gallo m’a fait comprendre que les musulmans avaient plein de choses différentes de nous, mais aussi beaucoup de choses en commun avec nous?», a ajouté M. Gaudreault.

«?En rencontrant un musulman dans notre vie, on se rend compte qu’on jardine en même temps, qu’il peut nous faire rire au même titre que n’importe quelle autre personne. C’est donc important d’en connaître, d’en côtoyer. En faisant ça, on se rend compte que c’est beaucoup plus facile de coexister quand on se connaît et qu’on se respecte, que lorsqu’on a juste des idées préconçues sur quelqu’un?», a continué le copropriétaire du Troquet.

Pour Papa Diouf, un Sénégalais de confession musulmane qui vit à Gatineau, le rassemblement de dimanche avait aussi comme objectif de combattre l’ignorance et d’échanger avec les Québécois et des gens d’autres confessions sur le thème du «?vivre ensemble?».

«?Vivre ensemble, c’est vivre dans la différence. Pour vivre dans la différence, il faut connaître la personne en face et ne pas simplement l’apprivoiser à travers les préjugés?», a-t-il expliqué.

«?Vivre ensemble, ça demande que chacun accepte et respecte les différences. Nos différences ne doivent pas être des sources de conflits, mais elles doivent être une richesse parce que chacun peut gagner des expériences de vie de l’autre personne?», a continué M. Diouf, un psychothérapeute à Ottawa.

«?L’ignorance est devenue une maladie contagieuse, et est devenue une maladie mortelle aussi?», a-t-il ajouté, faisant référence à la tuerie du Centre culturel islamique de Québec.

M. Diouf dit ne s’être jamais fait montrer du doigt en raison de sa religion. Il a indiqué que le peuple québécois en est un de paix.

Ibrahim Sembene, un ingénieur de procédé et leader de la communauté naqshbandi, une branche du soufisme, a précisé que chacun est libre d’avoir ses croyances.

«?Nous devons avoir l’esprit de tolérance vis-à-vis tout le monde, et accepter chacun?», a souligné le Sénégalais d’origine.

«?Nous sommes venus nous rassembler pour nous souvenir, prier pour les gens qui sont décédés, et prier pour qu’une telle tragédie ne survienne pas une autre fois?», a-t-il ajouté.
lapresse.ca

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