Auteur d’un doublé dont un but d’anthologie, James Rodriguez a illuminé le Maracana et éliminé presque à lui seul l’Uruguay samedi. Le milieu de terrain colombien n’en finit plus de s’imposer comme la vedette de cette Coupe du monde.
L'extraordinaire but de James Rodriguez ! par POPnSPORT
C’est à ça que servent les Coupes du monde. A ériger les géants de ce jeu. James Rodriguez était un excellent joueur. Personne n’en doutait. Mais il ne l’est plus. Aujourd’hui, c’est un grand. Un très grand. Un « fuoriclasse », comme disent les italiens. Quand on livre une Coupe du monde comme la sienne, quand on sort un match comme le sien en huitième de finale d’une Coupe du monde. Avec un doublé, dont un but qui restera longtemps gravé dans la mémoire du Maracana, on est de la race des plus grands. James a éparpillé presque à lui seul une Uruguay au bout du rouleau, privée d’idées et de pétrole sans Luis Suarez. Les absents ont tort. James Rodriguez, lui, a eu mille fois raison.
De ses deux buts, c’est évidemment le premier qui a frappé les esprits. Sur le fond, d’abord, parce que c’est lui qui a fait basculer ce match. La forme, ensuite… Un enchainement contrôle poitrine – volée du gauche, le tout à plus de 20 mètres du but de Muslera, et le ballon qui vient se nicher sous la barre du gardien uruguayen. « C’est un but extraordinaire, a concédé Oscar Tabarez, admiratif. Un des plus beaux de cette Coupe du monde, sans aucun doute. » Un but frappé du double sceau de la classe et de la confiance. « Je ne me suis pas posé de question. J’ai tenté et en ce moment, beaucoup de choses me réussissent », a souligné le Monégasque, sur son nuage.
Tabarez : « C’est le meilleur joueur du Mondial »
Si certains pouvaient encore rechigner après le premier tour, arguant, justement, que ce n’était qu’un premier tour, il va devenir de plus en plus difficile de faire la fine bouche. En quatre matches (trois matches et demi même), le milieu de terrain colombien totalise désormais cinq buts et deux passes décisives. Il vient donc de doubler son total de buts en sélection. Pas mal. Plus personne ne parle de l’absence de Radamel Falcao. Suite au forfait de ce dernier, Au contraire, certains journalistes colombiens se demandent si le forfait de son partenaire à Monaco et chez les Cafeteros ne l’a pas aidé à donner sa pleine mesure maintenant qu’il a les clés du camion
José Pekerman a d’ailleurs insisté sur la prise de contrôle du jeu colombien par Rodriguez. Sur ce plan, le technicien argentin est bluffé. « Le plus surprenant chez lui, juge le sélectionneur de la Colombie, c’est qu’il demande des responsabilités malgré son jeune âge. Il aime ça, il n’a aucun problème avec ça, au contraire, il en a besoin je pense et il s’épanouit dans ce rôle. Il grandit beaucoup en ce moment dans sa manière de prendre ses responsabilités. Toute l’équipe en bénéficie. Avec un joueur comme ça, toute l’équipe se sent tirée vers le haut. » Pour le reste, Pekerman n’est pas étonné de le voir évoluer à ce niveau. « Je n’avais aucun doute sur le fait qu’il puisse réaliser une très grande Coupe du monde, assure-t-il. Il est en grande condition et en pleine confiance. Il joue comme un grand joueur. »
Oscar Tabarez ne dira pas le contraire. « Je ne le connais pas personnellement mais je me souviens l’avoir vu jouer à ses débuts en Argentine, rappelle le sélectionneur de la Celeste. Il avait 17 ans, et il montrait déjà un grand talent pour le football. Il est comme Maradona, Messi ou Suarez, il fait des choses spéciales parce qu’il a un don qui lui a été donné. C’est le meilleur joueur de ce Mondial. Je ne crois pas exagérer en disant cela. Il marque, il fait marquer. » L’hommage a touché le maître à jouer colombien. « C’est une grande fierté d’entendre ça de sa part, mais je cherche juste à aider mon équipe. » C’est réussi. Il nous tarde de le voir à l’œuvre face au Brésil. En attendant, le vrai Brésilien de ce Mondial (le seul?), le vrai maillot jaune, pour l’instant, c’est lui.
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