Les chauffeurs des taxis « iraniens » sont autorisés « spécialement » à reprendre la circulation dans les artères de Dakar, en attendant leur régularisation, après un arrêt de deux semaines, suite à un défaut sur leurs cartes grises. Un accord tripartite a été signé hier dans les locaux du ministère des Transports terrestres, entre le syndicat des transporteurs routiers, l’Etat et le concessionnaire Seniran auto
Les taxis de marque Samand, communément appelés « iraniens », sont, depuis hier soir, de retour dans les artères de la capitale sénégalaise. Cela faisait plus de quinze jours que plus de deux cents taxis, issus du programme de renouvellement du parc automobile, étaient interdits de circulation. Une interdiction qui faisait suite à un défaut de papiers constaté par les services de police et de gendarmerie de la circulation.
Ce blocage avait irrité les chauffeurs de taxis qui avaient assailli les locaux de la direction des transports pour manifester leur mécontentement.
Ce retour à la circulation est consécutif à un accord signé entre les parties concernés ; l’Etat, le concessionnaire et le syndicat des transports routiers à travers son président, Pape Mbaye. Par cet accord, le concessionnaire « Seniran Auto s’engage à régulariser les sommes dues par les propriétaires de véhicules pour sauvegarder son image », a dit Moustapha Ndir, directeur Marketing et Ventes de la société. Toutefois, le responsable de la société, représentant de la marque iranienne à Dakar, a tenu à préciser que sa boîte « n’avait pas contracté avec le prestataire, elle l’avait juste recommandé aux mutuelles en collaboration avec les chauffeurs. »
Le ministère, pour sa part, note la ministre des transports terrestres Nafi Diouf Ngom, a mis en place une procédure d’urgence pour permettre aux transporteurs d’avoir des papiers en règle en 48 heures. En attendant, le directeur de la police nationale a été saisi, pour faire des faveurs aux taxis concernés, 210 au total, et leur épargner le contrôle rigoureux pour un délai de quinze jours.
Revenant sur les causes de la situation de blocage des 210 taxis, la ministre des transports terrestres a fait porter la responsabilité au prestataire, auprès de qui les chauffeurs se sont acquittés des frais pour disposer d’une carte grise en bonne et due forme. Mais ce dernier, après avoir encaissé 40.000 Frs Cfa pour chaque taxi, a « détourné « l’argent après avoir délivré de faux certificats de dépôt aux propriétaires. C’est à la suite des contrôles de la gendarmerie que l’affaire a été éventée et, l’auteur du forfait est aujourd’hui en détention provisoire.
Pour Nafi Diouf Ngom, la responsabilité de son département n’est nullement engagée dans cette affaire, car le ministère n’encaisse pas de sous, le concessionnaire et les propriétaires devaient directement traiter avec le service des impôts et la direction des transports terrestres. Une remarque qui certainement sera prise en compte par Seniran Auto, son représentant a fait savoir que « la prochaine fois, elle traitera directement avec le service des mines. »
Finalement, la situation a été décantée, mais des questions sont restées en suspens, notamment celles relatives au manque à gagner occasionné par les quinze jours d’inactivité, et celle des vignettes impayées de 2009 et 2010, notamment des pénalités qui devaient accompagner cette régularisation.
sudonline.sn