Qu’ils soient réfugiés à l’étranger ou déplacés à l’intérieur de leur propre pays, la situation est de l’ordre du jamais vu depuis que le Haut Commissariat de l’ONU pour les réfugiés tient les comptes. Et en 2022, l’impact de la guerre en Ukraine a été massif.
Les exilés toutes catégories confondues représentent désormais plus de 1 % de la population mondiale. S’ils étaient rassemblés dans un seul pays, ce serait le 14e le plus peuplé au monde. Un peu moins que les Philippines, mais plus que l’Égypte.
Cent millions de personnes déracinées, « c’est un record que nous n’aurions jamais dû atteindre », s’indigne Filippo Grandi, le patron du HCR.
Contrairement à une idée reçue, les personnes qui ont trouvé refuge à l’étranger sont minoritaires. Plus de 53 millions de personnes vivent aujourd’hui déplacées dans leur propre pays à cause des violences. Et 2021, de ce point de vue, a été une année noire. Avec le pourrissement du conflit éthiopien, le retour des Talibans et l’insécurité croissante en Afrique subsaharienne. Mais en 2022, c’est l’Ukraine qui a fait exploser toutes les prévisions. Même les plus pessimistes.
En jetant, en quelques mois seulement, plus de 15 millions d’Ukrainiens sur les routes : 8 millions à l’intérieur du pays et 6 millions qui se sont enfuis à l’étranger. Seul motif de satisfaction pour le HCR : l’élan de solidarité qui s’est créé autour de l’Ukraine. Un élan que l’organisation aimerait voir à l’œuvre pour toutes les autres crises dans le monde.