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Les critiques de Hollande agacent les macronistes

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XALIMANEWS- Les élus de la majorité n’hésitent pas à répliquer à l’ancien chef de l’État, qui a fait la leçon à son successeur. «Ça n’est pas à lui de distribuer les bons et les mauvais points», assène Aurore Bergé, la porte-parole des députés LREM.

Le pacte de non-agression touche à sa fin. Souvent présenté comme le Brutus de François Hollande, Emmanuel Macron a particulièrement veillé à ne pas égratigner son mentor politique durant la campagne présidentielle. Une faveur que ce dernier lui a rendu pendant un temps, en observant une période de réserve relative. Mais, galvanisé par le récent passage au vert des indicateurs économiques, l’ancien chef de l’État n’a pas pu s’empêcher de sortir du bois pour tenter de ramener la couverture à lui. Invité d’honneur de l’ouverture du Festival du film à Angouême, le socialiste s’est d’abord félicité: «Les résultats sont là, ils étaient d’ailleurs apparus dans les derniers mois du quinquennat et sont d’autant plus manifestes aujourd’hui». Il a ensuite lancé un avertissement à son successeur. «Il ne faudrait pas demander des sacrifices aux Français qui ne sont pas utiles», a-t-il conseillé, ajoutant que «flexibiliser le marché du travail au-delà» de ce qui avait été «déjà fait» risquait de «créer des ruptures».

Si la plupart des proches d’Emmanuel Macron refusent de s’exprimer officiellement sur le sujet, seul le porte-parole du gouvernement, Christophe Castaner, s’est fendu d’un tweet ironique pour réagir: «Comme disait ma grand mère, “c’était mieux avant”. Mais elle m’a appris aussi que c’est quand ça va mieux qu’il faut reussir la transformation!» En privé, le patron des députés LREM, Richard Ferrand, va bien plus loin. «François Hollande a souffert d’être perçu plus comme un commentateur qu’un acteur de son quiquennat… Et voilà qu’il continue sur l’action de son successeur!», a-t-il pesté devant une poignée de collaborateurs. «Les bons indicateurs montrent simplement que François Hollande avait un bon conseiller aux affaires économiques, qu’il l’a nommé ministre, et qu’il lui a succédé», a-t-il encore raillé . «Dans un héritage, il y a un actif et un passif: la sous-budgétisation des dépenses publiques est le passif, et les mesures prises pour l’économie sont l’actif. Voilà tout», a-t-il finalement asséné, imputant les insincérités pointées par la Cour des Comptes à François Hollande, et la redynamisation de l’économie à Emmanuel Macron.

Même tonalité pour la porte-parole des députés LREM, Aurore Bergé. «Ça n’est pas à François Hollande de donner les bons et les mauvais points», prévient-elle, concédant toutefois que son attitude relève du «réflexe humain». «Il fait appel à une sorte de travers français assez connu, et qui consiste à arrêter de réformer au moment où les signaux commencent à s’améliorer. Mais c’est justement à ce moment-là qu’il faut accélerer et refuser les demi-mesures», souligne-t-elle encore. Juppéiste convertie au macronisme, l’élue des Yvelines rappelle que «les Français ont clairement tranché». «S’ils avaient voulu de la continuité, ils auraient fait en sorte que François Hollande puisse être candidat à sa réélection, et qu’il puisse à nouveau être président. Nous avons été élus sur une volonté profonde de réforme, et nous avons donc pour seul objectif de mettre en œuvre ces réformes», martèle-t-elle enfin.

«Les Français auraient voulu qu’il soit candidat et peut-être réélu, il aurait été candidat. (Or) ils ont donné à Emmanuel Macron, à la majorité législative, un mandat différent (…)», a taclé l’autre porte-parole des députés LREM, Stanislas Guérini, invité de France Inter ce mercredi matin. Citant notamment les «trois millions et demi de chômeurs» que compte le pays, le député de Paris a estimé que ce qui avait été fait sous le quinquennat précédent n’était «pas suffisant».

lefigaro

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