Dans la nuit du 24 juin 2016, la libération de Karim Wade est annoncée par la presse sénégalaise : « Je rends grâce au Tout-Puissant et le remercie de m’avoir permis de traverser l’épreuve qu’il m’a fait subir en gardant la foi, la sérénité et la santé, » a déclaré Karim Wade dans un communiqué, après sa sortie de prison. Libéré vers 1h30, le fils de l’ex-chef de l’Etat, après un passage dans la maison de l’ancien ministre, Madické Niang, a filé à l’aéroport et a donc quitté le Sénégal pour se rendre au Qatar avec le Procureur.
Pourquoi le fils de l’ancien Président de la République a-t-il choisi le Qatar comme pays de refuge ? Comment comprendre la présence du Procureur général de Doha ? Un protocole d’accord a-t-il été signé entre l’État sénégalais et le Qatar ?
Retour sur des négociations qui ont mis en scène le gouvernement sénégalais et le Qatar
Un rêve prémonitoire ?
Nous sommes le 9 Avril 2014 à 22 h 45. Endormie sur le canapé, un rêve me transporte dans les sphères politiques. Dans mon rêve, j’entends une voix qui dit :
« Vous savez, Karim Wade sortira de prison et quittera en catimini le pays pour tenter de se faire oublier…Il a volé des milliards, la justice aura beau vouloir restituer toute la somme volée mais hélas, le fils de l’ancien Président, Abdoulaye Wade maîtrise parfaitement les rouages des comptes fictifs. La justice l’a épinglé, quelques milliards ont été restitués, il sera condamné pour enrichissement illicite. Il fera encore une année en prison et il paiera sa caution pour recouvrer sa liberté. »
Ce rêve qui m’a propulsé dans un cadre si privé, m’a ensuite poussé à poser cette question : « S’il paie sa caution, comment le Chef d’État arrivera-t-il à le faire libérer ? »
La voix précise : « Il paiera sa caution et Macky Sall va le gracier car il a ce pouvoir de le faire… Karim Wade quittera ce pays, il va se faire oublier et il profitera tranquillement des milliards restants, cette somme volée aux sénégalais. Après cela, il reviendra sans doute au Sénégal pour faire de la politique.
Dans la nuit du 24 juin 2016, on annonce la libération de Karim Wade. Vers 1h30, le vendredi soir, le fils de l’ex-chef de l’État file directement à l’aéroport et quitte le Sénégal.
Ayant apprise cette information, je tombe des nues. Je me rappelais de ce rêve…des scénarios qui, jusque-là, sont en train de donner raison à mon rêve.
Je m’enferme dans la chambre et je me perds dans mes pensées : « Le Président Macky Sall est-il en train de jouer avec le peuple sénégalais ? Mais que faisait le procureur du Qatar au Sénégal et pourquoi Karim a-t-il si rapidement quitté son pays ? ». Les idées se bousculent dans ma tête. « Et si ce rêve était vrai, du début à la fin ? »
Deux ans après, le vendredi 24 juin 2016, ce rêve revient me rendre visite.
« Je vous avais dit…il prendra l’avion sans même se retourner dès qu’il quittera son nid de voleur…Les fonds sont disponibles là-bas. En France, il n’y a rien ou si peu. Les pays arabes ne reniflent pas l’argent car Trackfin n’existe pas là-bas. Le pire est que certains soutiens sénégalais s’étonnent du « pas merci» , pas au-revoir ? Pensez-vous que l’on fasse des amabilités à ceux que l’on a volé pendant des années…C’est tellement drôle et tellement prévu. Miss, on rentre dans les sphères ou les plus hauts dirigeants sont impliqués. Pourquoi le procureur de Doha était là pour le transfert ? N’oubliez pas que légalement il est libérable donc la loi le permet, mais comme je vous ai dit, l’épée de Damocles reste contrainte par corps. Il paie la dette sinon il peut retourner en prison demain par le seul bon vouloir du créancier, c’est à dire l’État »…Est-ce une menace étatique ?
Réveillée en sursaut, je m’arrête sur cette phrase : « Il paie la dette sinon il peut retourner en prison demain par le seul bon vouloir du créancier, c’est à dire l’État ». Il est 02h35, je tire mon ordinateur et je tombe sur les déclarations de Sidiki Kaba après la libération de Karim Wade :
« […] A cet effet dira-t-il, cette séquence ne remet nullement en cause la volonté de l’état de poursuivre la lutte contre l’enrichissement illicite. Et les procédures en cours à la CREI seront poursuivies »
Dois-je comprendre par là qu’il est en train de mettre en garde Karim si toutefois il ne respectait pas son engagement, à savoir de payer sa dette, une fois au Qatar ?… et au risque de se retrouver une nouvelle fois en prison ?
Après quelques minutes de réflexion je souris car je me suis fiée à mon rêve. Non…Je ne dois pas faire confiance à un rêve, Non..une journaliste ne doit pas faire confiance à l’abstraction.
Je me lève aussitôt de mon lit et je décide de faire une chose qui pourrait sans doute apaiser mon esprit : Enquêter sur cette affaire.
Des négociations qui ont commencé
depuis le 21 février…
Dimanche 21 février 2016…
Tout commence le dimanche 21 février 2016. Le Ministre de la justice du Sénégal Sidiki Kaba quitte le pays pour se rendre au Qatar. Ce voyage, organisé à l’abri de tous médias, n’a fait l’objet d’aucun communiqué, ni même de déclaration officielle. Ce dimanche à 9 heures, je mets une équipe de journalistes sur cette affaire, au Qatar. A 23 heures, les premiers résultats tombent. L’équipe m’envoie une image de la rencontre entre Sidiki Kaba et le Procureur général Dr. Ali Bin-Marri…Ce même Procureur qui a été présent le jour de la libération de Karim Wade. L’objet de cette rencontre : Un certain nombre de questions d’ intérêt commun et de coopération dans le domaine judiciaire et juridique entre les deux pays ont été abordés ainsi que le cas Karim Wade…d’après une source qatarie, communiquée à un de nos journalistes.
SIDIKI KABA SILENCIEUX SUR LES MULTIPLES
RENCONTRES
« On parle de négociations, nous avons entendu parler de cela pendant longtemps. Vous êtes bien renseignés sur les circonstances par lesquelles il est parti et de la manière par laquelle il a voyagé. Le seul travail que j’avais à faire à travers la direction de l’administration pénitentiaire était d’exécuter. S’il veut rester au Sénégal, ou ailleurs c’est lui qui le décide » dira-t-il. « Je voudrais aussi dire que les exécutions de décisions de décret se font de jour comme de nuit. Pour tout le reste je vous renvoie à vos propres investigations. Nous avons fait le travail qu’il faut ».
09 avril 2016…
Le Procureur a ensuite été reçu par le Président Macky Sall, à la fin de
l’entrevue un médaillon d’honneur…
31 avril 2016…
Le 31 avril 2016, Le président sénégalais Macky Sall rencontre Ali Bin Fetais Al Marri , procureur du Qatar et un avocat des Nation Unies spécialisé dans le domaine de l’anti-corruption à Dakar.
Au cours de la réunion, les deux parties ont échangé leurs points de vues sur un ensemble de questions internationales liées à l’état de droit et de la lutte contre la corruption en Afrique de l’Ouest.
Abdoulaye Mar Dieye, administrateur adjoint et directeur du bureau régional du PNUD pour l’Afrique, a assisté à la réunion avec le ministre sénégalais de la Justice Sidiki Kaba, et avec l’ ambassadeur du Qatar au Sénégal, Bn Ali Al Qahtani et la délégation.
Et de l’autre côté…
SEYDOU GUEYE BALAIE LES RUMEURS
D’UN DEAL INTERNATIONAL
Le 26 juin 2016, dans l’émission Grand Jury de la TFM, le porte-parole du gouvernement Seydou Gueye dément les rumeurs de négociations faites par le gouvernement :
« s’il y a eu un deal au niveau international, ceux qui en parlent devraient alors nous dire quel est le montant de leur commission en tant que médiateur entre les différentes parties. Combien ils ont touché dans ce deal? »
23 juin 2016…
Le 23 juin 2016, le procureur rencontre le Ministre de la justice Sidiki Kaba et le
Président Macky Sall. Ils se sont entretenus sur les débuts de coopérations judiciaires et
du cas Karim Wade. L’ambassadeur du Qatar au Sénégal, Bn Ali Al Qahtani a assisté,
encore une fois, à la réunion.
Pourquoi n’ont-il jamais évoqué la présence de l’ambassadeur du Qatar au Sénégal ? Pourquoi Macky Sall et son Ministre n’ont-ils jamais parlé de leurs multiples réunions avec le Procureur présenté comme un grand ami de la famille Wade ? On-t-ils également oublié d’évoquer la présence de l’avocat des Nation-Unies mais surtout celle de Abdoulaye Mar Dieye, administrateur adjoint et directeur du bureau régional du PNUD ?
Le Pnud… ce nom fait tilt dans ma tête… Notant que le Président Macky Sall a confié l’exécution du Programme d’urgence de développement communautaire (Pudc) à l’expertise internationale, via le Programme des Nations Unies pour le développement (Pnud). Le chef de l’État l’a fait savoir le mardi 07 juillet, lors de la cérémonie de lancement dudit programme d’un coût global à terme de 422 milliards de Fcfa, avec un budget estimé à 113 milliards pour sa phase pilote 2015-2017.
Dans la nuit du 24 juin 2016, la libération de Karim Wade est annoncée par la presse sénégalaise. Il s’envole pour le Qatar avec le Procureur général de Doha et Me Madické Niang, un homme qui maîtrise si bien la langue arabe. L’enquête menée par Canalfrance Info, les dates et images, les personnes présentes aux réunions donnent-ils raison à mon rêve ? Est-ce finalement un deal international que Idrissa Seck a voulu dénoncer ? Cependant dans notre enquête, a aucun moment, Touba n’a assisté dans cette affaire de négociations. A-t-on donc voulu faire croire aux sénégalais que cette ville sainte y est impliquée ? A l’heure actuelle, Karim Wade se trouve au Qatar, à l’abri des médias sénégalais.
TIC TAC – TIC TAC
J’ai passé toute la soirée à écrire. Il est 7 h 45 du matin… le lundi 27. Je termine ces dernières lignes de mon papier. Je me lève et me pose cette dernière question avant le grand dodo : L’Afrique est-elle définitivement condamnée ? Non je refuse d’y croire, non…je chasse cette idée de ma tête. Et OUI, je sais qu’un jour…il y aura un grand changement. Quand ? Je ne sais pas…
NB : Le Ministre de la justice a demandé aux journalistes de mener leur enquête. Elle a donc été faite.
Rokhy Goudiaby
Journaliste Canalfrance.info
Des informations du renseignement français
c dommage ! On e foutu
Excellent travail d’investigation. Travail solide, bien documenté avec des preuves à l’appui et bien agencé dans l’ordre chronologique. C’est cela le professionnalisme. On est loin des piètres produits des médias sénégalais. La paresse ou la corruption sont comme un cancer des os chez l’être humain. Le seul le travail sérieux et ardu paie, pas la facilité du copié collé.
Idy a parlé de deal internationale, les sénégalais même s’ils voulaient y croire n’avaient pas d’éléments solide pour s’y appuyer, votre papier vient de fournir la preuve éclatante du DEAL INTERNATIONAL. Aimez Idy ou détestez-le, il a toujours eu raison, depuis le DEAL de projet de dévolution monarchique en 2002 jusqu’au DEAL INTERNATIONAL DAKAR-DOHA de 2016.
«L’Afrique est-elle définitivement condamnée ? Non je refuse d’y croire, non…je chasse cette idée de ma tête. Et OUI, je sais qu’un jour…il y aura un grand changement. Quand ? Je ne sais pas…»
À voir les Kaba et Macky se faire tirer les oreilles par un simple procureur général du Qatar, même pas un ministre ou PM ou l’Émir du Qatar, la malédiction nègre-esclave perpétuel continue de planer sur nos esprits. Ce n’est pas avec ces minables, incapables, traitres et lâches que le Sénégal va sortir de son trou noir.
Je chasse avec vous Rokhaya Goudiaby l’idée que l’Afrique n’est pas définitivement condamnée. Il faut cependant prendre des actions fortes dès à présent pour l’en empêcher. Il appartient aux africains de trouver ses dignes fils capables, brillants, courageux, respectables, honorables pour représenter leur destinées et mettre toute cette racaille d’incapables à la poubelle.
Bravo Mme Rokhaya Goudiaby. Merci. Un patriote, ça sert à cela: servir son pays. Un journaliste digne patriote, ça sert à cela: Œuvrer toute sa vie, quelque soit le prix à payer, pour participer à la manifestation de la vérité et aider son peuple à mieux choisir les dirigeants des destinées de son pays, mais pas mentir, manipuler, manœuvrer pour éteindre tout brin de lumière dans le but de garder et maintenir son peuple dans la dangereuse ignorance et obscurité qui emporteront inéluctablement le pays: c’est déjà fait en partie, il reste à savoir si on doit le stopper ou laisser l’ignorance et l’obscurité emporter définitivement le pays.
Mme Goudiaby, merci, vous avez fait votre part, suite à un effort soutenu de plusieurs heures de travail et d’insomnie, pour porter secours à votre pays.
Protocole national de Reubeus-Dakar de 2004 non avéré après 12 ans car sans aucune preuve. Donc, campagne de dénigrement, diffamation, calomnie, mensonge inventé du néant pour nuire injustement Idrissa Seck.
Protocole international de Doha-Qatar de 2016 avéré (par les preuves de la journaliste Rokhaya Goudiaby) après seulement une semaine.
Les faits sont têtus: le mensonge du protocole de Reubeus et la vérité du protocole de Doha.
si c’est cela une enquête, il y a de quoi désespérer du Sénégal. Demain vous collerez les photos du Président en compagnie d’Obama ou de Hollande pour dire qu’il a vendu le Sénégal Soyons sérieux,on ne s’improvise pas journaliste. C’EST VRAIMENT NUL.
Cela se ressent que cette franco-Sénégalaise n’a pas fait ses études de journalisme au CESTI ni ailleurs au Sénégal ! Nous voulons que nos journalistes, de la presse écrites, en ligne et parlée aient le même niveau que celui de l’auteure de cet article si dense, si agréable à lire ! Bravo, pour le contenu et pour la forme !
Il faut nettoyer le Sénégal de tous ses Politiciens voleurs incompétents!!!
Réalisons une alliance républicaine et patriotique autour du Président Abdoul MBAYE pour sauver le Sénégal.
Adhérons massivement à l’ACT…
Je retiens de tout ça que idrissa Seck est un homme véridique. Encore une fois de plus il a vu très loin comme la dévolution monarchique. Et ce qui est grave est que l’épisode continue avec l’aide de macky et de son entourage. Moi je deviens un fans de monsieur Seck.
Merci pour le travail, mais c’est la date du « 31 Avril 2016 » qui me gêne sérieusement.
A bas les « voleurs », les « dealeurs » . Que vive l’Afrique.
Depuis quand avril est de 31 jours…. 31 avril 2016….. madame toi aussi nak.
Mais nak on dit en woloff que « kouy feinn dou noyyi ».. qui ment ne respire pas…