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Les enregistrements sonores montés pour décrédibiliser le commissaire KEITA aux yeux de l’opinion publique et l’emmener tranquillement à la guillotine. Par Bathie Ngoye Thiam

Date:

Quand les coups bas proviennent d’en haut, par le biais de journalistes imprudents ou peu scrupuleux, il y a de quoi s’alarmer.

Dans une bande audio remise à L’OBSERVATEUR, journal dont le patron est ministre dans le gouvernement actuel, on entend le commissaire Keita tenir des propos qui en ont choqué plus d’un. Monsieur dit du mal de ses collègues, de son ministre de tutelle et même du président de la République. Et il s’estime meilleur qu’eux. Bon sang ! Il est fou, ce type. Il faut l’interner au plus vite. Non, n’allons pas si vite en besogne. Replaçons chaque chose dans son contexte.

Le commissaire Keïta a-t-il tenu ces propos sur un plateau de télé ou de radio ou en public ? Non. C’était dans un cadre privé, devant un ou plusieurs individus en qui il semble avoir confiance, mais qui l’enregistraient à son insu… Qui d’entre nous n’a jamais, en famille ou entre amis, dit du mal de son patron ou d’un de ses collègues ou de quelqu’un d’autre ? Peu de doigts sont levés. Quand est-ce que ces enregistrements ont été faits ? Après les révélations du commissaire Keïta sur le recyclage de la drogue par de hauts gradés de la police. Qui a remis cette bande audio au journal L’Obs ? Un haut gradé de la police. Hum !… Junj doy na boroom xel, mais développons quand même.

Dans le lynchage médiatique qui s’ensuit, une certaine presse a pris les devants, relayée par quelques sites web. Les titres sont ahurissants : « Un haut gradé révèle un enregistrement sonore explosif compromettant sérieusement le Commissaire Keïta : « Dans la Police, tout le monde trafique… », « Le Commissaire Keïta avoue… », « Affaire de drogues à l’OCRTIS : ces preuves qui enfoncent Cheikhna Keïta. », « Détails sur les pratiques d’un bon policier ripou. », « Quand le commissaire Keïta flingue le Président et son ministre. », « Enregistré à son insu, le commissaire Keïta accuse le fils du milliardaire Alioune Sow de verser dans la cocaïne. », « Rapport de la Diss : Ces révélations fracassantes qui plombent le commissaire Kéïta. »…  Eh bien !

« Hier, dans leur livraison quotidienne, nos confrères de L’observateur confiaient avoir reçu un enregistrement du commissionnaire Keïta dans lequel celui-ci se vantait de maîtriser à perfection l’art de la manipulation. L’élément audio a été mis en ligne dès minuit et ce serait un haut gradé de la police qui l’aurait remis à nos confrères. Dans ledit élément, le commissionnaire Keïta explique son modus operandi manipulatoire.  » En mentant gratuitement et en créant une histoire rocambolesque, (…) je crée la pression “, se vante-t-il. Il explique faire remonter son histoire cousue de fil blanc au boss de la police, lequel se chargera de faire remonter l’histoire au niveau du ministre de l’Intérieur… » L’Obs dit : « Un enregistrement sonore reçu par L’Observateur fait état des méthodes « louches » de l’ex commissaire de L’Ocrtis, Cheikhna Sadibou Keita… »

Sur un site web, on lit : « On vous livre en intégralité l’enregistrement audio du commissaire Kéïta à travers lequel il balance tout. Il avoue tout. Le montage créé. Comment tout a été fait par ses soins. Il parle de son président de la République comme d’un nullard qui est moins diplômé que lui. Il s’érige en véritable ‘James Bond’ sénégalais qui vient régler les enquêtes les plus rocambolesques au sein de la Police. Selon lui ‘il est le meilleur’ et les autres, ‘tous des nuls’. Les accusations ne manquent pas. (…) Mais on peut aussi se poser quelques questions : Normal ? Pas normal ? Drogué ? Ivre ? Si ces qualificatifs méritent d’être évoquées c’est parce que le commissaire Kéïta est…bizarre !… » Sur un autre site, on lit : « La bande audio dure 6 minutes et 26 secondes. Elle a été authentifiée auprès de spécialistes dignes de foi et très au fait des détails du dossier. » Cëy Yálla ! C’est à se demander si ces journalistes ou soi-disant ont écouté la bande audio.

 

Voici ce qu’on entend dans cette fameuse bande audio. Il y a quelques mots qui m’échappent. Que ceux qui ont l’oreille plus fine me corrigent ou complètent. Il s’agit de plusieurs extraits d’enregistrements maladroitement agencés dans le but, évident à nos yeux, d’enfoncer le dénonciateur du trafic de drogue dans la police.

(Si la lecture en wolof vous pose problème, allez directement à la version entièrement française qui vient après l’extrait 18.)

EXTRAIT 1 : … C’est ça le véritable débat. On va dire que : « Oui, ils ne sont pas contents, dañu koo iñaane, dañu koo ceci cela. C’est cette thèse que le ministre de l’Intérieur a voulu développer. Nous ne sommes pas là-bas, parce que nous avons vécu notre carrière avec des Directeurs généraux de différents horizons. » (Censure)

EXTRAIT 2 : …Lui, c’est un âne. Parce qu’il vient nous amener ce débat-là parmi nous. Il ne doit pas le faire. Et puis, il l’expose dans la presse. Il ne doit pas le faire parce que… (Censure)

EXTRAIT 3 : …Bu dee jáng rekk, na ñëw fii toog, man ak moom, man ak moom, général de je ne sais quoi là et consorts. Je ne parle pas de moi, mais au nom de mon père, je suis meilleur que lui, même à la gendarmerie. Je ne suis pas là pour ça… Même à la gendarmerie, je suis meilleur que lui. Voila le problème. Et il est faux, ce débat-là. Voila le problème. Il nous impose : « Oui, l’esprit de corps ». Tout est monté, surtout ici. Quelqu’un vient de l’extérieur, qui appartient à un autre corps, qui est de l’extérieur d’abord, que les gens connaissent. Nit ku baax, day am… (Inaudible pour moi) (Censure)

EXTRAIT 4 : …C’est son choix qui n’est pas bon. Ce n’est pas Niang qui n’est pas bon. Niang, il est Niang. C’est son choix qui n’est pas bon. C’est lui qui n’a pas fait son travail… (Censure)

EXTRAIT 5 : …C’est moi qu’il devait convoquer quand il a convoqué… (Inaudible pour moi) Mais su fekkee ne ñéep… Wax ji, man maa ko moom… Su fekkee ne ñéep duñ ma may occasion ma tontu, mais les gens qui sont autour de lui doivent l’avoir averti. Moo tax mu dajale ñéep…Waroon na maa woo. Il a appelé tout le monde… (Censure)

EXTRAIT 6 : …C’est faux ce qu’il a dit dans le journal. Il a appelé tout le monde, il a parlé pour deux, même pas deux minutes de ce dont… « Oui, le ministre de l’Intérieur a appelé. » C’est faux. Macky, li mu wax ci loolu, matul une minute. Matul une minute, wala ci lay yem, daa di wax ay kaddu, daa di def ay ceci, cela… (Inaudible pour moi). Ay kaddu ak joxe ay passeports, ay ceci, cela. Bon, merci, monsieur, c’est terminé. Kaneen waxul… (Censure)

EXTRAIT 7 : …Les affaires sur lesquelles je montais quand j’étais à la Sécurité publique, amul benn chef de la DIC bu ñeme, mu am meurtre dans un secteur que je commande, mu jeema ñëw, naan dessaisir. Man, kenn du ma dessaisir. Au contraire, on dessaisissait la DIC à mon profit, quand j’étais en arrondissement. (On entend un téléphone sonner). Il faut demander aux gens. On dessaisit la DIC à mon profit. J’étais commissaire d’arrondissement au Point E. (On entend un homme qui répond au téléphone en disant « Allo ». Alors, rupture. ) …Commissaire d’arrondissement au Point E. On dessaisit la DIC… (Collage) On prend le dossier, on me l’envoie et on me dit : « Essaie de nous régler ça » Et je règle ça… (Inaudible pour moi)

EXTRAIT 8 : … C’est pas parce que da ngay xam, mais nii laa doon ligéeye. J’essaie tout le temps de savoir avant. Da may jël toujours… Avant le jour J, ma xam fu ma jëm. Yow, ñii ngay gis nii, y a des gens qu’ils acquittent… (Inaudible pour moi) tous les jours, tous les jours. Bis boo soxlaa ágg ci dara, ci ñoom ngay jaar, ágg. Tu as des pistes que tu as construites un peu partout, un peu partout. Bis boo soxlaa dem fenn, foofu ngay jaar. Mais tu attends jusqu’à ce qu’on te dise : « Mais… mais la drogue dure, ça nous embête », alors que yow, xamuloo ci dara, lan nga mana raconter ? Alors que si tous les jours, tu sais… (Censure. On colle un extrait d’un autre enregistrement.)

EXTRAIT 9 : …Je te dis : « C’est une grosse prise… » (Censure)

EXTRAIT 10 : …je vais voir le DG, je fais une note. Je vois le DG et je lui dis que « Moi, je suis embêté, han, parce que y a le fils de Djily Mbaye là, et consorts, qui est en relation avec d’autres personnes… Mais ce qui m’emmerde, c’est que je vais même créer des problèmes parce que je vais l’arrêter, parce que… il est dans la drogue dure. « Ah ! Non, ne le touche pas. » Je dis : « Ah si ! Il faut le toucher. » (Censure)

EXTRAIT 11 : …Y a le fils de Aliou Sow là, ceci cela. Je sais que Aliou Sow est un ami de Macky Sall. Je sais que les Toucouleurs, le lobby toucouleur aussi (rires sournois de celui enregistre) tient beaucoup à cette famille-là qu’on ne doit pas salir, et ainsi de suite. Mais son fils fait dans la drogue dure. J’en ai la preuve. Ceci, cela…» (Censure)

EXTRAIT 12 : …Même bu fekkee ne da maa yakamti, da may dem fen ko fen wu tooy xepp, créer benn histoire bu rocambolesque, comme quoi gis naa ko mu jënd ci been jigéen bi nga xam ne non identifiée, gis naa ko mu ánd ak ay nit, je l’ai trouvé dans une situation de consommation ; j’ai préféré venir vous prévenir. C’est de la pression que je crée. Je crée cette pression-là, mais da may armer le Directeur général pour mu mana bës bakanu ministre bi, pour que ministre bi tiit, daw def … « Alkaati yi, nangam sangam. » Man, li ma koy armer moom, xam naa ne du dëgg, mais comme man maa koy manupiler, du ma ko ko jox. Tu comprends li may wax ? (L’autre, répond « huhu » et se garde de laisser entendre sa voix.) Du ma ko ko jox, je ne lui libère pas la manche. Je ne lui dis pas que di nga dem wax lii, mais xam naa loolu la wax. Mais je lui fais croire que li may manipuler dëgg la, mais je fais en sorte que du toj. (huhu, fait l’interlocuteur) Parce que doole jooju laa ko bëgga jox. Il monte avec ça. Sur un document, un écrit que je fais carrément, il monte avec ça. On m’appelle, « Oui, oui, mais comment ça se passe, cette histoire-là ? » Je raconte la même histoire : « Nous avons fait ceci, nous avons fait cela, ça fait plus de deux, trois mois que nous sommes derrière lui, nous savons qu’il fait ceci, qu’il fait cela, mi ngi ánd ak diw ak diw ak diw, otoom nii lañ ko trouvée… (Censure)

EXTRAIT 13 : …Mais c’est un gosse qui est dégueulasse parce que contrairement à l’image qu’il montre, tous les jours mi ngi… (Mot inaudible pour moi) nit ñi. C’est un gosse qui passe tout son temps à jeter de l’argent à la fenêtre parce qu’il est toujours dans la drogue dure. Man na koo def, papaam du ko yëg, parce qu’on lui donne beaucoup d’argent. (huhu, fait l’interlocuteur) Oui, mais, attention, le jour où ça va casser, ça va être mauvais. Le jour où la presse le saura, ça va être mauvais. Alors, autant prendre des dispositions maintenant. (Censure)

EXTRAIT 14 : Gis nga loolu, man na laa yóbbu yow ci kanamu Macky. Kanamu président de la République, quel qu’il soit, man na laa yóbbu. Nga toog ak moom… (Censure)

EXTRAIT 15 : Tu peux te retrouver tout de suite, ñu may la 20 millions, tout de suite.

EXTRAIT 16 : Ci ngay xam ne, tranquillement ngay  def sa ligéey, tranquillement… (Censure)

EXTRAIT 17 : …Parce qu’on t’aura présenté à un monsieur qui aura compris que ne tey, sauver nga ko, alors qu’en réalité, son fils va passer tout son temps à nier. Tu sais qu’il consomme de la drogue dure, mais yow gisu loo ko. Mais comme il consomme de la drogue dure, le reste, tu complètes, tu lui fais une belle assiette et tu fais un rapport… (Inaudible), avec quelques éléments qui existent et quelques autres éléments de ton imagination, qui soient complémentaires. Nga tegal ko ko. Day yuuxu ba bëgga dee, mais c’est lui qui consomme de la drogue dure. Tu as joué ta part. C’est ça qu’on appelle manipuler dans ce pays-là. Loolu moo fi nekk. Boobu jeu la. Mais dem fële, jaagër-jaagëri, jápp benn gaayin, ñëw naan « Jápp naa 200 kg », dem fekk benn gosse bu dugg fële, nga buux ko, nangu 20 000 franc’am, et ainsi de suite… » (Censure.)

EXTRAIT 18 : …« Dans mon pays, c’est des gens de mon rang et mon honorabilité qui postulent aux postes les plus élevés. Je suis plus gradé que Macky. Macky n’est pas du système de l’Administration. C’est un ingénieur xowma lan géologue, un ingénieur ramasseur de pierres. Donc il n’existe pas hiérarchiquement. Je suis administrativement son patron. Le président de la République aujourd’hui, en tant que Macky Sall, agent de l’État, je suis son patron ».

Il n’y a vraiment pas de quoi fouetter un chat, mais qui veut noyer son chien dit qu’il a la rage.

Traduisons cette bande audio entièrement en français, avec nos commentaires et ceux d’une certaine presse.

 

(Dans le premier extrait, le début de l’entretien a été censuré, mais on comprend que le commissaire a d’abord expliqué pourquoi il s’est opposé à la nomination d’un « vulgaire trafiquant de drogue » à la tête de la Police nationale. Il déplore le fait qu’on cherche à y voir de la jalousie et autres, alors que l’essentiels est ailleurs.)

            EXTRAIT 1 : « … C’est ça le véritable débat. On va dire que : « Oui, ils ne sont pas contents, ils sont jaloux de lui et ceci cela. C’est cette thèse que le ministre de l’Intérieur a voulu développer. Nous ne sommes pas là-bas, parce que nous avons vécu notre carrière avec des Directeurs généraux de différents horizons. » … (Censure)

(Dans l’extrait 2, on passe du coq à l’âne, mais malgré la partie censurée, on devine que l’interlocuteur a évoqué, Dieu sait en quels termes, une personnalité qui semble être le ministre de l’Intérieur. Le commissaire, très en colère, colle à ce dernier un nom d’oiseau ou plutôt de quadrupède, avant d’expliquer pourquoi. Il y a certes un écart de langage, mais qui parmi nous n’a jamais, dans ses moments de colère, taxer quelqu’un d’autre de chien, de bâtard ou que sais-je encore ? A ceux qui reprochent au commissaire de s’être adressé à la presse, cet extrait montre que son supérieur hiérarchique l’avait fait. Et ça, il n’avait pas apprécié. Mais, à la guerre comme à la guerre.)

EXTRAIT 2 : … Lui, c’est un âne. Parce qu’il vient nous amener ce débat-là parmi nous. Il ne doit pas le faire. Et puis, il l’expose dans la presse. Il ne doit pas le faire parce que… (Censure)

(Dans l’extrait 3, le commissaire, toujours dans une colère que son interlocuteur attise probablement, se vante ou se surévalue selon certains, et ne dit que ce qu’il pense selon d’autres. Il est évident qu’il parle du ministre de l’Intérieur, le général Pathé Seck. (Mais bon nombre d’entre nous s’estiment plus instruits ou plus compétents que leurs patrons et l’expriment en privé, en famille ou entre amis.) On y sent quand même la sempiternelle rivalité entre policiers et gendarmes.)

EXTRAIT 3 : …S’il ne s’agit que de niveau d’études, qu’il vienne ici, lui et moi, général de je ne sais quoi là et consorts. Je ne parle pas de moi, mais au nom de mon père, je suis meilleur que lui, même à la gendarmerie. Je ne suis pas là pour ça… Même à la gendarmerie, je suis meilleur que lui. Voila le problème. Et il est faux, ce débat-là. Voila le problème. Il nous impose : « Oui, l’esprit de corps ». Tout est monté, surtout ici. Quelqu’un vient de l’extérieur, qui appartient à un autre corps, qui est de l’extérieur d’abord, que les gens connaissent. Un homme de bien doit (inaudible pour moi)… (Censure)

EXTRAIT 4 : …C’est son choix qui n’est pas bon. Ce n’est pas Niang qui n’est pas bon. Niang, il est Niang. C’est son choix qui n’est pas bon. C’est lui qui n’a pas fait son travail… (Censure)

(On saute encore du coq à l’âne. Ici, on comprend que le commissaire parle du président Macky Sall qui était au courant de l’affaire, mais…)

EXTRAIT 5 : …C’est moi qu’il devait convoquer quand il a convoqué… (Inaudible pour moi) Mais si personne… (Sur un ton désolé) C’est moi qui suis au cœur de cette affaire… Mais si personne ne me donne l’occasion de répondre, les gens qui sont autour de lui doivent l’avoir averti. C’est pourquoi il a appelé tout le monde… Il devait m’appeler. Il a appelé tout le monde… (Censure)

EXTRAIT 6 : …C’est faux ce qu’il a dit dans le journal. Il a appelé tout le monde, il a parlé pour deux, même pas deux minutes de ce dont… « Oui, le ministre de l’Intérieur a appelé… » C’est faux. Ce que Macky a dit sur cette affaire n’a pas duré une minute. Même pas une minute, ou alors pas plus. Ensuite, il a parlé de ceci et cela. (Inaudible pour moi). Des paroles, des remises de passeports et ceci, cela. Bon, merci, monsieur, c’est terminé. Personne d’autre n’a pris la parole.

 (On passe à l’extrait 7. Ici, il est évident qu’il s’agit d’un autre enregistrement fait bien avant ou bien après ce qui précède. Le son et les bruits de fond le montrent clairement. Prenant à témoin ceux qui le côtoyaient à l’époque, le commissaire déclare que quand il était en fonction au Point E,… Vérité ou fanfaronnade ?)

EXTRAIT 7: …Les affaires sur lesquelles je montais quand j’étais à la Sécurité publique, il n’y avait aucun chef de la DIC qui osait essayer, quand il y avait un meurtre dans un secteur que je commandais, de venir me dessaisir. Moi, personne ne me dessaisit. Au contraire, on dessaisissait la DIC à mon profit, quand j’étais en arrondissement. (On entend un téléphone sonner). Il faut demander aux gens. On dessaisit la DIC à mon profit. J’étais commissaire d’arrondissement au Point E. (On entend un homme qui répond au téléphone en disant « Allo ». C’est là seulement qu’on entend la voix de l’interlocuteur « quasiment muet » Alors, rupture. Est-ce avec ce téléphone que le commissaire a été enregistré ? Puis, si vous écoutez attentivement, vous vous rendrez compte que le mixeur de la bande a repris des passages de ce que le commissaire vient de dire, sans doute pour faire croire qu’il n’y a pas eu d’interruption. Mêmes mots, même intonation.) …commissaire d’arrondissement au Point E. On dessaisit la DIC… (Collage) On prend le dossier, on me l’envoie et on me dit : « Essaie de nous régler ça », et je règle ça (mot inaudible pour moi)…

Dans l’extrait 8, le commissaire explique à son interlocuteur comment un bon policier doit travailler. Selon lui, un policier doit toujours savoir ce qui se passe et être prêt à agir, en toute connaissance de cause, dès qu’un problème survient. Et il précise : « C’est ainsi que je travaillais. » Etrangement, la presse a zappé ces paroles.)

EXTRAIT 8 : …Ce n’est pas parce qu’on est savant, mais c’est ainsi que je travaillais. J’essaie tout le temps de savoir avant. Je prends toujours… Avant le jour J, je sais où je dois aller. Toi, ceux que tu vois là (Je ne suis sûr d’avoir bien entendu, donc corrigez-moi si j’ai mal traduit.), y a des gens qu’ils acquittent (inaudible pour moi) tous les jours, tous les jours. Le jour où tu voudras aboutir à quelque chose, c’est par eux que tu passes pour y arriver. Tu as des pistes que tu as construites un peu partout, un peu partout. Le jour où tu auras à aboutir à quelque chose, c’est par là que tu passes. Mais tu attends jusqu’à ce qu’on te dise : « Mais… mais la drogue dure, ça nous embête », alors que toi, tu n’en sais rien. Que peux-tu raconter ? Alors que si tous les jours, tu sais… (Censure. On colle un extrait d’un autre enregistrement.)

(De l’extrait 9 à l’extrait 17, le montage est lamentable. Non seulement on saute sans cesse du coq à l’âne, mais on tente malhabilement d’y incorporer d’autres éléments. Tout le monde n’est pas dupe. Quand le commissaire a expliqué comment un bon policier doit travailler, il a dit : « C’est ainsi que je travaillais. » Dans certains des extraits suivants, il explique comment un mauvais policier travaille et il dit : « C’est ça qu’on appelle manipuler dans ce pays-là. C’est ce qui existe ici. C’est ce jeu-là. » Franchement, c’est très clair.)

EXTRAIT 9 : …Je te dis : « C’est une grosse prise… » (Censure)

EXTRAIT 10 : …Je vais voir le DG, je fais une note. Je vois le DG et je lui dis que « Moi, je suis embêté, han, parce que y a le fils de Djily Mbaye là, et consorts, qui est en relation avec d’autres personnes… Mais ce qui m’emmerde, c’est que je vais même créer des problèmes parce que je vais l’arrêter, parce qu’il est dans la drogue dure. « Ah ! Non, ne le touche pas. » Je dis : « Ah si ! Il faut le toucher. » (Censure)

(Dans un chapitre  titré « La manipulation : mode d’emploi… », le journal ENQUETE publie cette question-réponse aux relents accusateurs : « Et comment procède-t-il lorsqu’il veut faire peur à sa hiérarchie  ? « Je vais voir le DG, je fais une note pour dire qu’il y a le fils de tel (un homme important) qui est dans la drogue dure et que je vais l’arrêter. « Ah non, ne le touche pas… » Ah ! Ces journalistes !

Ici, malgré les innombrables passages censurés, c’est logiquement l’extrait 12 qui doit suivre, car dans l’extrait 11, Keïta parle d’une autre affaire, sur un ton confidentiel et déclare avoir la preuve de ce qu’il avance. L’exemple qu’il donne sur la « manipulation » suit cet ordre : Extraits 10, puis 12, 14, 15, 17. Pour l’autre affaire, il faut lire l’extrait 11, suivi de l’extrait 13. Les deux affaires ne peuvent être mélangées. C’est une question de bon sens.)

EXTRAIT 11 : …Y a le fils de Aliou Sow là, ceci cela. Je sais qu’Aliou Sow est un ami de Macky Sall. Je sais que les Toucouleurs, le lobby toucouleur aussi (rires malicieux de celui qui enregistre) tient beaucoup à cette famille-là qu’on ne doit pas salir, et ainsi de suite. Mais son fils fait dans la drogue dure. J’en ai la preuve. Ceci, cela…» (Censure)

(Sur le Net, on lit : « Les accusations ne manquent pas. Le commissaire Kéïta sort des noms qui vous glacent le tympan ! Toujours selon lui, le magnat du BTP sénégalais serait dans la Drogue ! Lui ou son fils ? »  

On lit aussi : « Il y a le fils de Aliou Sow (le bâtisseur) qui est cité dans une affaire, par exemple. Tout le monde sait que c’est un ami de Macky Sall, qui est toucouleur, et les Toucouleurs tiennent à cette famille, je descends et je crée une histoire rocambolesque et je dis que je l’ai trouvé dans une situation de consommation… »

Ou encore : « Le commissaire Keïta accuse un fils de Aliou Sow de faire du trafic de drogue. Sans donner le nom de celui-ci, il dit en détenir les preuves. Dans cet enregistrement, il évoque « le lobby toucouleur » protégé par Macky Sall. »

Bon Dieu ! Où a-t-il dit que Macky Sall protège « le lobby toucouleur » ? Beaucoup d’encre et de salive ont coulé sur ce terme « lobby toucouleur » et le nom du président cité dans cet extrait. Est-ce une raison pour sanctionner le commissaire ? Quand Macky était Premier ministre, quelqu’un qui l’accusait de vouloir créer une république toucouleur se trouve aujourd’hui à ses côtés, comme conseiller en je ne sais quoi. Quelle sanction !)

EXTRAIT 12 : …Même si je suis pressé, je vais lui sortir un gros mensonge, créer une histoire rocambolesque, comme quoi je l’ai vu acheter chez une femme non identifiée, je l’ai vu en compagnie d’autres personnes, je l’ai trouvé dans une situation de consommation ; j’ai préféré venir vous prévenir. C’est de la pression que je crée. Je crée cette pression-là, mais j’arme le Directeur général pour qu’il fasse pression sur le ministre, pour que le ministre s’affole, court et dise : « Les policiers, ceci, cela. » Moi, ce avec quoi je l’arme, je sais que ce n’est pas vrai, mais comme c’est moi qui le manipule, je ne le lui fais pas savoir. Tu comprends ce que je dis ? (L’autre, répond « huhu » et se garde de laisser entendre sa voix car…) Je ne le lui fais pas savoir, je ne lui libère pas la manche. Je ne lui dis pas que tu vas aller dire ça, mais je sais que c’est ça qu’il a dit. Je lui fais croire que ce avec quoi je le manipule est vrai, mais je fais en sorte que ça n’éclate pas. (« Huhu », fait celui qui l’enregistre à son insu, mais à qui, apparemment, il croit expliquer les magouilles des flics ripoux.) Parce que c’est cette force que je veux lui donner. Il monte avec ça. Sur un document, un écrit que je fais carrément, il monte avec ça. On m’appelle, « Oui, oui, mais comment ça se passe, cette histoire-là ? » Je raconte la même histoire : « Nous avons fait ceci, nous avons fait cela, ça fait plus de deux, trois mois que nous sommes derrière lui, nous savons qu’il fait ceci, qu’il fait cela, il est en compagnie d’untel et d’untel, sa voiture… (Censure)

(Une certaine presse donne cette version : «  Je descends, je crée une histoire rocambolesque et je dis que je l’ai trouvé dans une situation de consommation… Mais, dans ces histoires, c’est la pression que je crains. J’essaie juste d’aviser le Directeur général que, si un jour l’affaire éclatait, que le ministre soit mis au courant. J’essaie de manipuler, mais je fais en sorte que les choses n’éclatent pas ». Autre part, comme il l’a fait avec le Directeur général de la Police nationale (Dgpn), Abdoulaye Niang, Cheikhna Cheikh Saadbou Keïta casse du sucre sur le dos d’un de ses collaborateurs. »

Le journal Enquête enfonce le clou : « Pour Cheikhna Keïta, « ce que je donne au DG, je sais que ce n’est pas vrai, mais je ne le lui dis pas, je lui donne simplement de quoi affoler le ministre. Il monte avec ça, sur un document. »

Ici, une question s’impose : durant toute sa carrière, plus d’une trentaine d’années, le commissaire a-t-il jamais usé de cette manipulation qu’il décrit ? Jusqu’ici aucun de ses accusateurs ne l’a dit et si cela avait été le cas, ils l’auraient fait savoir depuis longtemps. Cela doit suffire pour montrer que Keïta ne fait ici que donner un exemple pour dénoncer ces pratiques sordides qui gangrènent la Police nationale.) 

EXTRAIT 13 : Mais c’est un gosse qui est dégueulasse parce que contrairement à l’image qu’il montre, tous les jours, il… (Mot inaudible pour moi) les gens. C’est un gosse qui passe tout son temps à jeter de l’argent à la fenêtre parce qu’il est toujours dans la drogue dure. Il peut le faire à l’insu de son père parce qu’on lui donne beaucoup d’argent. (« Huhu », fait celui qui enregistre.) Oui, mais, attention, le jour où ça va casser, ça va être mauvais. Le jour où la presse le saura, ça va être mauvais. Alors, autant prendre des dispositions maintenant.

(Le journal Enquête rapporte ceci : « On m’appelle, je raconte la même histoire, ajoutant que nous sommes derrière lui depuis deux, trois mois. Il a fait ceci, il a fait cela, en compagnie de tel et tel autre. Et que le jour où cela va éclater, ça va être grave. Le jour où la presse le saura, ça va être mauvais, alors autant prendre des dispositions. »

Ailleurs, un journaliste reconnait que Keïta donne un exemple, mais ne se prive quand même pas de le « salir » en mélangeant à guise deux affaires différentes et en y rajoutant des phrases sorties de son imagination : « Le commissaire Keïta de donner un exemple d’école.  » Par exemple, je peux dire au boss de la police nationale que le fils d’Aliou Sow (N.d.r. : grand magnat du Btp)  » est dans la drogue dure  » et  » passe tout son temps à jeter l’argent à la fenêtre  » (…).  » Je l’ai trouvé dans une situation de consommation, j’ai préféré prévenir. C’est de la pression que je crée « . Il explique alors que, ce faisant, il manipule (il arme ce dernier, selon ses propres termes) le boss de la police pour, justement, entraîner la réaction apeurée du ministre en raison du statut social de sa victime. Les autorités finiront par le convoquer et il leur expliquera avoir confondu le mis en cause en le faisant suivre depuis des mois lors d’une enquête sur des  » éléments non identifiés « .  » Ça fait deux ou trois mois qu’on le (N.d.r. : son pigeon) suit, le gosse s’accompagne avec untel et untel, c’est un gosse qui est dégueulasse, et, malgré les gros moyens dont dispose son père, le jour où ça va casser, ça va être mauvais, le jour où la presse le saura, ça va être mauvais « . Et de faire cet aveu de taille :  » ça, pour un inspecteur de police, on peut te donner tout de suite beaucoup d’argent, tu peux gagner 20 millions de francs en un jour  » (sic !). Ce qui est la preuve, selon lui, de l’intense trafic de drogue qui a lieu dans la police. »

On a aussi lu : « A partir de là, la machine de la manipulation est en marche. Le policier ripou contacte le papa du drogué, ‘’un Alioune Sow ou un Djily Mbaye’’, et le met en garde contre une éventuelle révélation dans la presse des activités de son fils qui se drogue. »)

EXTRAIT 14 : …Cela peut t’emmener devant Macky, devant le président de la République, qui qu’il soit. Tu t’assois avec lui… (Censure)

EXTRAIT 15 : …Tu peux te retrouver tout de suite, on t’offre 20 millions, tout de suite.

(L’Obs : « Dans un enregistrement sonore, le commissaire Keita a avoué que « dans la police, tout le monde trafique… On peut se retrouver facilement avec 20 millions de Fcfa. »

Sur le Net, on lit : « « Il faut prendre le soin de donner au papa, afin de mieux le ferrer, des détails précis sur les fréquentations de son enfant, ses allers et ses venues… Ce père de famille va te considérer comme un sauveur et, du coup, peut te remettre jusqu’à 20 millions de francs Cfa pour ce service rendu sans aucun effort particulier. »)

EXTRAIT 16 : C’est ce qui te fait savoir que c’est tranquillement que tu fais ton boulot, tranquillement…

EXTRAIT 17 : Parce qu’on t’aura présenté à un monsieur qui aura compris que tu viens de le sauver, alors qu’en réalité, son fils va passer tout son temps à nier. Tu sais qu’il consomme de la drogue dure, mais toi, tu ne l’as pas vu le faire. Mais comme il consomme de la drogue dure, le reste, tu complètes, tu lui fais une belle assiette et tu fais un rapport… (Inaudible), avec quelques éléments qui existent et quelques autres éléments de ton imagination, qui soient complémentaires. Tu lui présentes ça. Il aura beau crier, c’est lui qui consomme de la drogue dure. Tu as joué ta part. C’est ça qu’on appelle manipuler dans ce pays-là. C’est ce qui existe ici. C’est ce jeu-là. Mais aller là, se décarcasser, attraper un mec, et venir dire : « J’ai saisi 200 kg », aller trouver un gosse là-bas, le coincer et lui extorquer 20 000 francs et ainsi de suite… » (Censure.)

(Un autre discours, dans la presse : « Essaie toujours dans ces situations de jouer ta part, c’est ce qu’on appelle manipuler dans ce pays », conseille Cheikhna Cheikh Saadibou Keïta. Cet échange sonore pue le « ripoux » dans la Police nationale… »

Ailleurs, on lit : « Il faut produire un rapport sur un ‘’fils de…’’ qui se shoote avec de la drogue dure. »)

(L’extrait 18, qui suit, même un enfant de sept ans se rend compte qu’il n’a rien à voir avec les autres et a été enregistré à un autre moment, dans un autre contexte. Il suffit d’écouter. Le but est évidemment de dresser Macky contre Keïta, car c’est un sujet qui n’a rien à voir avec la drogue dans la police. Ici, l’officier Keïta parle de la hiérarchie administrative. Selon lui, un ingénieur, un artiste, un cordonnier et que sais-je encore n’existe pas dans le système administratif. Donc, les agents de l’Etat qu’il trouve sur place sont hiérarchiquement ses patrons. Un sujet pour les animateurs de « Wax sa xalaat ». Hélas, il est emporté par la colère et son égo semble prendre le dessus. Mais est-ce de l’« offense au chef de l’Etat et insulte à des institutions de la République » ? Un certain Moustapha Cissé Lo avait dit pire. Il avait carrément insulté de mère le président Macky Sall et les ministres d’Etat, en wolof. (Vous pouvez l’entendre ici : http://www.youtube.com/watch?v=vq7l1KBBCGo). A-t-il subi des sanctions très sévères ?)

EXTRAIT 18 : « Dans mon pays, c’est des gens de mon rang et mon honorabilité qui postulent aux postes les plus élevés. Je suis plus gradé que Macky. Macky n’est pas du système de l’Administration. C’est un ingénieur, je ne sais quoi, géologue, un ingénieur ramasseur de pierres. Donc il n’existe pas hiérarchiquement. Je suis administrativement son patron. Le président de la République aujourd’hui, en tant que Macky Sall, agent de l’État, je suis son patron. »

Sur le Net, on lit : « Le commissaire divisionnaire, débarqué de la tête de l’Office central de répression du trafic illicite de stupéfiants (Ocrtis) après trois mois de service, estime être, ‘’administrativement’’, le ‘’patron’’ du chef de l’Etat, qui n’est qu’un ‘’simple ingénieur géologue’’. » Si vous écoutez la bande audio, vous verrez que Keïta n’a pas dit « un SIMPLE ingénieur géologue. »

On lit aussi : « Il parle de son président de la République comme d’un nullard qui est moins diplômé que lui ». Bon sang !)

 

Mais tout ceci risque de nous éloigner de l’essentiel. Comme le répète sans cesse le commissaire Keïta, il faut recentrer le débat là où il doit être. Il s’agit de la drogue dans la police. Les vraies questions sont : La drogue est-elle présente dans la Police ? A quel niveau la hiérarchie policière est-elle mouillée ? Comment le mal a-t-il été instauré ? Que doivent faire nos autorités ?

 

Pétition pour soutenir le commissaire Keïta.

Signez ici : www.tousaveckeita.org

 

Bathie Ngoye Thiam.

3 Commentaires

  1. vous voulez disculper le commissaire keita mais vous ne pouvez pas car il est mouillé jusqu’au coup dans cette affaire de dr0gue. Nous qui le connaissons nous savons qu’il a vendu de la drogue à plusieurs reprises sans vergogne. demander à tous les gens qui l’ont approchés ils ne vous diront jamais le contreaire. ilsne vie que de la corruption et du chantage. faite une enquete à la police sur lui avant de vous engager et vous verrez. A bon entendeur salut.

  2. Waryr, où sont vos preuves ?
    En tout cas, cette bande audio est de toute évidence un montage perfide, dans un dessein absolument malsain. Rien que cela décrédibilise ceux qui tentent de mouiller Keita.

  3. Merci, Bathie Ngoye. Voilà le genre de textes qui manquent à la presse sénégalaise. Des textes qui font réfléchir. Si des textes de ce genre se multipliaient au Sénégal, beaucoup de chose aurait changé dans la mentalité des sénégalais. Le lecteur, auditeur, téléspectateur sénégalais ne serait plus un consommateur de la presse Fast-food. Il commencerait à relever la tête du journal pour réfléchir.Parce que ces textes ne sont pas courants, on voit le lecteur croire des informations lues dont il est plus difficile d’y croire que de les rejeter.

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