L’histoire du « Poisson d’avril » a eu comme effet corrosif le « Poison d’avril ». C’est une histoire de « S » qui change radicalement la perspective sémantique. De la chair nourricière avec deux « S », on passe au produit nocif. La culture occidentale du « nakhèè mbaay » a son petit métis africain, le « poison ». Il se dit encore, dans les chaumières, l’histoire du Cheikh qui distribuait des poulets au Stade Iba Mar Diop.
Les naufragés économiques, éreintés par les ajustements structurels et les ajustements structurels renforcés se sont agrippés à cette bouée de sauvetage. Ce n’est pas tous les jours la Tabaski ou la Korité dans « l’Armée du Salut » ! Le temps d’un matin ou d’une fantaisie à la Une, ministres, directeurs généraux et autres célébrités tremblent, les uns subissant le décret du bluff et les autres recevant à la figure la fronde d’une dame dépitée par l’arrivée d’une coépouse. Oui ! Tout cela roule vers un happy end dès que le poisson est libéré de l’hameçon.
Macky Sall aurait bien aimé s’entendre dire que les sorties de son allié-délié Idrissa Seck sont un fâcheux poisson d’avril. Nous entendrons d’ici le rire des deux enfants de Wade perdus dans la forêt dense de la politique, loin de la Maison du Père pour, enfin, se retrouver à deux devant une place pour un. Lorsqu’on a pratiquement le même âge et la même ambition, on appartient forcément à la génération des ténors obligés de s’affronter pour éviter de disparaître derrière la gloire de son alter-ego. Ils le savent, cette exigence de la nature politique. Et, comme l’un et l’autre ne veulent pas vivre avec la médaille de la renonciation au profit du frère, le trophée de fils prodigue est convoité. Tendre posture, Seck convoque le souvenir de Me Wade pour le laver très blanc dans l’affaire des caisses vides de l’Etat. 417 milliards et poussières alimentent le chrono de la Saison 2 du feuilleton ‘’Lui et moi’’ » qui donne des urticaires à Thierno Alassane Sall.
Idrissa Seck est dans une opération de charme. Les serpents ne l’intéressent pas. Pour reprendre son lexique, il convoite du Seigneur qu’Il lui permette d’habiter le cœur et l’esprit des Sénégalais. Les « fous » du Palais sonnent la charge. Timidement, du goût d’ABC. Dites, et s’ils étaient tombés sous le charme de l’ancien « Numéro 1 du Numéro 1 » ? Oh non, c’est un poisson d’avril, à moins que cela ne soit dans le sens Rewmi-APR, avec la pression mise sur Oumar Guèye et Pape Diouf.
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