La justice a livré son verdict au sujet de l’effondrement de l’immeuble à Ouakam , mais la science et la technique restent encore muettes sur les causes de cet effondrement spectaculaire pour lequel l’entrepreneur et les travailleurs du chantier refusent toujours d’admettre une défaillance technique de leur part.
N’est ce pas étonnant quand un immeuble déjà réalisé, s’affaisse tout d’un coup sans aucune fissure sur les mûrs ou autres signes extérieurs, du rez de chaussée au 4éme étage ? Ceci ne doit-il pas susciter des inquiétudes et des réflexions sérieuses de la part de l’état et des techniciens du bâtiment pour plus d’assurance dans le secteur ?
Certes ce genre d’accident peut toujours varier selon la zone et l’état du sol. C’est pourquoi aucune piste ne devrait être négligée pour établir le diagnostique de l’effondrement qui peut être lié à un phénomène naturel : explosion de gaz ou de mines, souterraines etc.
Par exemple, aux Parcelles Assainies, le problème est tout autre. Les bâtiments sont attaqués par l’embrun marin qui y provoque des fissures. Les dalles des maisons s’écroulent à cause de cet embrun marin qui ronge le fer ou de la nappe phréatique et l’avancée sous-marine de la mer. Ces phénomènes naturels ne provoquent pas pourtant l’effondrement de bâtiment comme ce fut le cas à Ouakam.
Sur le plan social et humanitaire devant un tel drame, toutes les bonnes actions étaient attendues qu’elles viennent de l’état ou du privé. Les morts comme les blessés de l’accident, sont des jeunes sénégalais qui occupent déjà des responsabilités familiales. Ils ont opté de gagner honnêtement leur vie par le travail pour subvenir à leurs besoins et à celles de leurs familles, dans une société où la vie est de plus en plus difficile et le marché du travail rare. Mais hélas pour cette jeunesse à la fleur de l’âge, la mort était au rendez vous et ce fut le désespoir d’une mère meurtrie depuis KABA à KHOMBOLE par la perte de son fils et une épouse depuis POROKHANE, ébahie et mélancolique parce que devenue veuve brutalement. Certes nul ne peut échapper à son destin, mais doit-on les ignorer dans une société où la pauvreté est de plus en plus grandissante ?
En tout cas, à l’image de tous les drames similaires à travers le monde, des actions sociales et humanitaires doivent toujours être une priorité du gouvernement et des personnes généreuses à l’endroit des rescapés et des familles des disparus. Aussi c’est l’occasion, de saluer l’action du Maire de YOFF Monsieur Ndoye qui a été plus compatissant en remettant une enveloppe significative aux rescapés.
En termes de recommandation, les techniciens du bâtiment en partenariat avec l’état, ont le devoir d’expliquer concrètement et scientifiquement les causes réelles de l’effondrement de l’immeuble à Ouakam, d’ailleurs un immeuble de 15étages en constructions s’est effondré en Tanzanie causant des pertes en vie humaine.
-Aussi l’état doit sensibiliser les populations davantage sur les risques de catastrophes que peuvent engendrer les constructions hors normes.
Prendre toutes les précautions nécessaires et procéder à une étude pédologique des Sols avant toute attribution de terrains pour donner plus d’informations au service technique chargé de délivrer le permis de construire et apporter plus d’informations techniques aux acteurs de la construction.
Mettre en place des exigences techniques pour les matériaux de construction qui rentre au Sénégal.
Et enfin réactiver et réorganiser les organes de contrôles des bâtiments et de la construction.
Moussa DIALLO
Président de la fédération
Des Parcelles Assainies et périphérie
Les gaffes de l’état face à l’effondrement de l’immeuble à Ouakam
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