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Les institutions de Bretton Woods et l´émergence des pays du Sud Dr Abdou Abbas Lat Dior Diop

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Le poids de la dette extérieure du Sénégal, estimé à 3041 milliards de francs CFA en 2014, offre peu de possibilités pour un décollage économique. L´endettement du Sénégal a entraîné une certaine mise sous tutelle du pays aux institutions internationales en général et celles de Bretton Woods en particulier. Cette soumission du Sénégal aux institutions internationales provoque souvent des conséquences désastreuses sur l´économie du pays et sur les populations.
Depuis leur création, les institutions de Bretton Woods (FMI, Banque Mondiale, GATT, WTO) n´ont jamais aidé un pays africain à sortir de la misère et du sous développement. A l´origine, ces institutions ont été créées pour faire émerger l´Europe et non l´Afrique.
Ce qui intrigue cependant souvent dans les plans de développement pour l´Afrique, c´est que les projets et les programmes sont façonnés par des institutions ou des États qui ne sont pas favorables au développement de notre continent. La politique économique, les financements et les investissements se font généralement sous condition et cette conditionnalité signifie que les pays africains s´engagent à adopter des mesures prescrites et ordonnées par le FMI et la Banque Mondiale.
En outre les crédits octroyés à l´Afrique pour la réalisation de projets sont souvent mal conçus et improductifs pour les populations.
Ce serait illusoire de prétendre à l´émergence et au développement avec des plans et des projets d´institutions, qui, depuis leur création n´ont pas favorisé, ni l´intégration des pays africains, ni à promouvoir la croissance économique, ni contribuer à la lutte contre la pauvreté.
Nous devons être des sujets de notre histoire, de notre développement pour pouvoir répondre aux exigences du contexte international.
Il nous faut sans équivoque des réformes structurelles dans l´élaboration des stratégies économiques pour sortir de la pauvreté et être compétitif.

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3 Commentaires

  1. Ce qui ne fera pas décoller les pays africains, c’est cette classe d’intellectuels africains qui ressassent les mêmes discours insipides comme un disque rayé. C’est affligeant. Leurs discours tu revoies les discours de 1960 c’est du copier-coller. Aucun changement. C’est les mêmes textes de Cheikh Anta Diop qu’on répète. Au moins ces institutions de Bretton Woods ont su changer leurs discours parceque d’abord ils ont compris leurs échecs. Les plans d’ajustement structurels ont été des échecs. Ca ç’est du passé. Aujourd’hui dans ces instituons il y a des africains comme nous formés dans les mêmes universités qui sont à la base de ces plans (Makhtar Diop, Vera Songhe, Madani Tall,…). D’autre part ces plans ne sont plus faits par ces instituons, ce sont les initiatives propres des pays qui savent qu’ils peuvent mobiliser des financements ailleurs (Chine, Inde, Brésil,…). La Chine, les pays arabes donnent aujourd’hui plus que ces institutions réunies. La dernière chose est que ils faut que nous africains on arrête de se lamenter et de pleurnicher. Le monde il est tel qu’il est avec ses règles inhumaines et tout ce qu’on veut mais il est tel qu’il est et il ne changera pas pour nous. Il nous faut être conscients de cela et nous mettre enfin au travail. Des pays étaient plus pauvres que nous il y a cinquante ans ils ont su se mettre au travail et aujourd’hui combattent les européens sur leurs propres marchés. De grace fermons la et au Boulot chers intellectuels. Mao pour faire décoller son pays a été obligé de tuer tous ces intellectuels pour juste s’appuyer sur les paysans et les ouvriers.

  2. Fabrique de milliardaires (Suite et Fin)
    « Derrière chaque grande fortune, il y a un grand crime », Honoré de Balzac.
    Dans les textes précedents, y compris celui sur les milliardaires sénégalais (qui a été censuré), j’ai fait un tour du monde avec quelques exemples de fabriques de milliardaires. Le tour a été guidé par le souci de toucher une large game de façon de faire. Ce qui m’a fait choisir des exemples en Russie, Chine, France, USA, Brésil et Méxique. Ce tour a aussi permis de voir des circonstances qui ont motivé la fabrique de ces milliardaires. L’arrivée de Mitterand au pouvoir avait entraîné une rétention des capitaux ayant entraîné une raréfaction de l’argent. Mais au lieu de sauter sur la facilité d’accuser ses précédeurs d’avoir fait circuler de l’argent sale qu’il a arrêté, Mitterand a fabriqué son investisseur en la personne de B. Tapie. J’ai rappelé l’apport de Diouf à la fortune d’Aliou Ardo Sow par le projet Golf du Technopole et récupération des terrains en face de la Pharmacie Golf. J’ai évoqué le voyage de Macky aux Emirats avec des privés sénégalais, tout en soulignant que ce fut des privés privilégiés sur d’autres. Et dans les deux cas, j’ai dit bravo. Ces exemples rappelés seront importants pour la compréhension de la suite.
    Pourquoi les états fabriquent-ils des milliardaires ? Un rappel de quelques notions de botanique.
    Lorsque vous circulez dans les herbes sèches de nos savanes, des épines de cenchrus (khâkhâme en Wolof et hébéré en Poular) s’accrochent à vos habits, en général au pantalon. Vous vous en rendez compte loin du lieu d’accrochage. Vous les enlevez et les jetez. Mais à la prochaine pluie, c’est là où vous les avez jetées qu’elles germeront. La plante vous a utilisé comme moyen de transport pour emporter sa graine à germer dans un autre endroit de la terre que là où elle était, tout comme elle aurait utilisé tout animal ou oiseau passant. Les botanistes vous diront que la plante (Khâkhâme) a développé une stratégie pour coloniser la surface de la terre. Elle n’est pas seule à le faire. Le calotropis (Paftane en Wolof et Baamwaami en Poular) garnit ses graines de duvets, ouvre ses bulbes que le soleil sèche et laisse le vent détacher ses graines à duvets et les emporter le plus loin possible de leur mère. Ces graines germeront là où elles tomberont. Certains arbres et plantes utilisent les oiseaux comme moyens de transport de graines. Certaines graines sont consommées par les animaux pour ensuite être rejetées là où les animaux rumineront ou défequeront. Ainsi chaque plante, ou arbre disperse ses graines à tout vent. Mes parents Poulars disent : « Yo Alla sar leñol saaka. Mbele dho nedhdho yehi fof tawa toon banndum », (Qu’Allah disperse et éparpille la famille, la race, l’ethnie. Pour que quelque endroit où on sera on y trouve un parent).
    Et lorsqu’une plante occupe une surface donnée de la terre pour y avoir, au préalable, dispersé ses graines, lorsque toute la famille germe et se développe, la phase finale du processus consistera à conjuger les efforts pour étouffer le développement de toute plante autre que la famille. Première étape : disperser les graines (le maximum pour minimiser les pertes). Deuxième étape : conjuguer les efforts et étouffer les autres.
    Je disais merci à Abdou Diouf, pour avoir (directement ou indirecement) renforcer Aliou Ardo qui a lancé Yérim Sow. Et cela a permis à la presse sénégalaise de titrer fièrement : « Yérim Soww investit 10 milliards dans l’hôtellerie au Bénin ». Par cette voie, le Sénégal vient d’accrocher son khâkhâme au Bénin.
    Et comment le Sénégal l’a-t-il réussi ? Comme la plante, il y a eu la phase de garniture de la graine en épine, l’utilisation d’un moyen de transport, après, il y aura la germination. Une phase de travail interne et une phase d’assaut vers le monde extérieur. Le poète Senghor aurait parlé « d’Enracinement puis d’Ouverture ». Dans le monde de la culture de Senghor, « le Rendez-vous du Donner et du Recevoir », l’enracinement est une condition siné qua non pour donner. Sinon, on ne fera que recevoir, on sera le consommateur de la culture des autres. Similairement, au rendez-vous de la mondialisation économique, tout pays a intérêt à fabriquer ses propres forces économiques, ses milliardaires, disons ses khâkhâmes, pour le prochain combat… d’étouffement.
    Si nous avons bien compris, maintenant, quel est le rôle du FMI et de la BM pour les économies occidentales ? Pour leurs milliardaires ? La réponse c’est : porteurs de khâkhâmes. Oui, porteurs de khâkhâmes. Un pays a besoin de prêt, le FMI ou la BM fixent leurs conditions : privatisations, et ce sont les entreprises qu’ils portent sur leurs ailes qui seront acquereurs ; ou marchés de travaux que les mêmes entreprises doivent gagner. Dans tous les cas, ils accrochent leurs khâkhâmes dans les pays demandeurs. Au même titre que ces institutions, les présidents aussi se déplacent toujours avec des pools d’entrepreneurs, des khâkhâmes qu’ils cherchent à accrocher quelque part. Les armées occidentales (françaises en général) qui interviennent en Afrique, ont toujours derrière le dos des entreprises à implanter, encore des khâkhâmes. Et pendant que cela se fait, les discours qu’on nous tient font croire que c’est par pure amour pour nous que ces interventions se font. Un indice pour prouver ce mensonge. Jamais les indices de valeurs françaises n’ont baissé en bourse parce qu’elle s’apprête à intervenir au Mali ou en RCA. Si nos politiques disent que la France y perd par amour pour nous, les spéculateurs en bourses n’y croient pas.
    Ça, si les sénégalais ne l’ont pas compris au point que c’est chaque graine qui détruit l’autre graine de la même famille, les pays du monde, eux, l’ont compris et oeuvrent dans ce sens. Voilà ce qui explique la fabrique des milliardaires dans tous les pays du monde. Voilà qui explique que, la fabrique de milliardaires étant vitale pour le prochain rendez-vous de la mondialisation économique, les pays se sont faits très peu regardant sur la manière de faire leurs milliardaires, l’essentiel étant d’en faire. Si les sénégalais s’empêchent, donc, les uns les autres, d’être des khâkhâmes, alors, ils seront des porteurs de khâkhâmes.
    Nous venons de comprendre que la fabrique de milliardaires est une qualité d’un dirigeant et non un défaut. Si certains sénégalais l’avaient compris, ils n’auraient pas reproché à Wade d’avoir dit qu’il a fabriqué des milliardaires, ils auraient nié qu’il l’ait fait. La fabrique de milliardaires est nécessaire pour ne pas être un pays consommateur au rendez-vous de la mondialisation de l’économie.
    On peut comprendre un pouvoir, au Sénégal, qui veut assainir les finances pour une circulation d’argent « propre », pour une fabrique de milliardaires en argent « propre ». On peut comprendre, mais on attend un échec certain. Pourquoi ? Parce qu’une hirondelle ne fait pas le printemps. Dans un monde où ces notions d’argent propre n’existent pas, le Sénégal seul ne pourra les faire exister. Le tenter serait une voie absolument certaine de mise en banqueroute de la république. Comment ? Si on refuse à ses nationaux cet argent dit sale, il faut refuser l’entrée d’argent sale venant des milliardaires étrangers, pour assurer une propreté. Et alors, aucun franc n’entrera au Sénégal. Parce que j’attends qu’on me déniche un franc propre dans le monde dans le sens où chaque fortune doit justifier tout franc.
    Et pendant ce temps, combien de khâkhâmes français sont accrochés au Sénégal ? Combien le pouvoir actuel a trouvé déjà décrochés et qu’il a raccroché ? Alors, demain l’étouffement de l’économie sénégalaise ? A qui la faute ?
    Science sans conscience n’est que ruine de l’âme

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