Les Jeunesses socialistes du département de Dakar voient des «relents politiques» dans l’annonce de la libération de Karim Wade. Ils jugent «intolérable» que la traque des biens mal acquis s’arrête après l’élargissement de prison pour Wade-fils.
Pour les Jeunesses socialistes du département de Dakar, la libération prochaine de Karim Wade montre que la traque des biens mal acquis «cachait des relents politiques». Face à la presse samedi, à la Maison du parti, ces jeunes du Ps ont rappelé au président de la République les «principes» et «fondamentaux» qui ont conduit à son élection en 2012. «La traque des biens mal acquis était l’un des piliers pour faire partir le régime du Président Wade. Faire une traque avec une liste bien déterminée et se retrouver avec deux condamnés, à savoir Karim Wade et Tahibou Ndiaye, ce n’est pas ce que nous avait promis Macky Sall», a déclaré Seydina Issa Laye Sambe, secrétaire général des Jeunesses socialistes de Dakar. Même s’ils admettent que le droit de grâce est une prérogative du chef de l’Etat, ces camarades de Ousmane Tanor Dieng appellent à la poursuite de la traque des biens mal acquis. «Il ne faut pas, avec la libération de Karim, que la traque s’estompe. On ne doit pas en rester là. Les deniers publics ne doivent pas être pillés d’une manière indigne et, après, faire l’objet de négociations. C’est intolérable», martèlent-ils.
Par ailleurs, M. Sambe et ses camarades ont appelé à un rassemblement de la famille socialiste. D’après eux, il appartient aux forces de Gauche, socialistes ou progressistes, «de se réunir pour proposer une alternative crédible aux Sénégalais». S’agissant de la vie du Ps, ces jeunes «condamnent» l’interpellation des proches de Khalifa Sall à la Dic suite aux incidents du Bureau politique du 5 mars dernier. «Dans ce parti qui a connu de graves crises cycliques, rien n’a jamais été réglé devant la Justice», mais «au niveau des instances du parti avec la caution et l’appui du comité des sages», estime M. Sambe, qui ajoute : «Si le parti est tenté de liquider des responsables, il court vers son affaiblissement. On ne scie pas une branche sur laquelle on est assis.»