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Les karimettes envahissent Ndéné

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Les bailleurs de fonds vont encore s’arracher les cheveux. Bennoo Siggil Senegaal et la société civile ont du grain supplémentaire à moudre, car le Président Wade, qui a procédé hier plus à un recasement qu’à un remaniement ministériel, a consacré un gouvernement pléthorique que rien ne justifie dans le contexte économique et financier bien morose du pays aujourd’hui. Par Soro DIOP

ImageWade a opéré hier à un recasement ministériel avec «une pluie de ministres», créant ainsi une «inondation gouvernementale». Ce sont les partisans de la réduction du train de vie de l’Etat qui pousseront des urticaires, qui auront des démangeaisons. A la lecture de la composition du gouvernement qui comporte 14 ministres d’Etat, 24 ministres simples, 3 ministres-délégués et 1 mi­nis­tre-conseiller, la logique de la diminution s’est heurtée à un choix politico-électoral de Wade, obligé de grossir son bataillon ministériel. En vérité, il s’est enserré dans une logique électoraliste qui montre et démontre qu’il n’a pas d’autres options que d’évaser la taille du gouvernement.
«Coincé», le chef de l’Etat l’est par la nécessité de satisfaire plus une clientèle politique que de rechercher une rationalité et une efficacité dans la gestion des difficultés inextricables dans lesquelles son régime et ses errements ont plongé les populations. Le recyclage opéré dans le relookage gouvernemental de «rebelles» (lire ailleurs) comme Babacar Ndao, Amadou Kane Diallo, respectivement ancien Dg de l’Onas et ancien Dg du Cosec, et Mme Aminata Lô, dont les militants l’avaient menacé de sanctions électorales, après le limogeage de leur mentor, est indicateur de l’étroitesse de la marge de manœuvre de Wade, de son enfermement dans son propre piège électoraliste.

WADE PRIS A SON PIEGE

Sauf, le limogeage, la démission ou le départ pour convenances personnelles -c’est selon- de Abdoura­him Agne, le ci-devant ministre des Télécommunications, des Tic, des Transports terrestres et des Trans­ports ferroviaires, et le départ-recyclage de Mme Fatou Gaye Sarr, ministre de l’Agriculture, nommée ministre d’Etat auprès du président de la République, Wade n’a fait qu’élargir les vannes gouvernementales à des has-been ministériels. Une impression désopilante?: Wade vole et virevolte comme une abeille qui ne sait plus sur quelle fleur gouvernementale se (re)poser.
Il fallait aussi exhiber le drapeau de la parité pour continuer à entonner la romance aux femmes, ce gros contingent d’électrices. Mais là aussi, l’entrée d’une légion féminine estampillée Génération du concret, pour la plupart, offre une image dé­for­mée de la parité. La parité gouvernementale est quelque part ankylosée, avec 12 femmes sur 41 ministres. Loin de la parité votée par l’Assemblée nationale. Qu’à cela ne tienne, pourvu que l’électoraliste Wade donne un thème à son orchestre médiatique?!
Le dégraissage du gouvernement, pour celui qui s’émouvait de la pléthore d’agents dans l’Adminis­tra­tion, n’a donc pas eu lieu, peut-être parce que, dans le contexte de doute, Wade a mesuré le tribut électoral à payer en procédant à un grand nettoyage ministériel par l’option d’un dégraissage. Les clameurs protestataires intra-libérales et le spectre des votes-sanctions sont passés par là.

lequotidien.sn

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