Les menaces du terrorisme au Mali, quel risque de contagion pour le Sénégal ?

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La guerre de la France au Mali vient de débuter officiellement, les forces militaires sous-régionales et internationales ont lancé une contre-offensive, lorsqu’il s’est avéré que l’armée malienne était non seulement incapable de reconquérir le Nord mais étaient en train de perdre le Sud. C’est dire aussi que cet assaut est survenu après plusieurs mois que les autorités politique de Bamako ont ridiculement brillé par leurs tergiversations et divergences étalées au grand jour. L’Union Africaine, la CEDEAO qui ont échoué dans leur mission de prévention et de gestion de cette crise, se sont montrés favorables à une solution militaire, qui semble être une bouée de sauvetage pour des institutions régionales en mal de crédibilité.
L’internationale djihadiste a pris pied dans l’immense désert du Sahel, allant de la Mauritanie à la Somalie. Plusieurs services secrets occidentaux et sous-régionaux ont indiqué qu’une jonction a été établie depuis belle lurette entre Aqmi [Al-Qaïda au Maghreb islamique], Mujao [Mouvement pour le djihad et l’unicité en Afrique de l’Ouest] et Boko Haram au Nigéria. Sans doute que des chebabs somaliens – que le piratage dans le Golfe d’Aden ne nourrit plus et sérieusement défaits par l’Anisom [forces de l’Union africaine en Somalie]-, ont pu migrer vers la zone sahélienne, kalachnikovs et ceinture de balles en bandoulière. Une alliance extrémiste financée par l’argent du trafic de drogue en provenance de la Guinée-Bissau et les rançons tirées des prises d’otages occidentaux.
Face aux multiples dangers qui guettent ces pays africains il est aussi utile de signaler que la crise au Mali constitue une menace pour la sécurité et les intérêts économiques de l’Europe. A cet effet l’intervention militaire ne saurait uniquement être une simple opération de « bienfaisance » à l’endroit du Mali. La France qui n’a pas d’uranium sur son sol est quand même le premier exportateur de l’énergie nucléaire au monde. La France dispose au NIGER des mines gigantesques d’uranium qu’elle exploite depuis 60 ans grâce à la société AREVA. Une mine énorme est découverte à Imouraren au Niger. Ce qui a poussé AREVA à investir actuellement au moins 1,5 milliards d’euros en vue de racler proprement cette mine. Des centaines de français et d’européens affluent actuellement dans cette zone où ils sont en train de construire une sorte de ville minière. Les prises d’otage et autres révoltes armées peuvent gêner l’exploitation minière sur cette partie de l’Afrique devenue une véritable platebande de la France. En sus de l’uranium, des orpailleurs français appelés des chercheurs avaient découvert en début de de l’année 2012, de gigantesques réserves d’eau dans le Sahara. La guerre de l’eau qui se déroule actuellement sous nos yeux dans le monde et qui va s’accentuer eu égard à la rareté vers laquelle on se dirige pousse aussi l’Europe à parler de sa sécurité au Mali.
Les États-Unis d’Amérique quant à eux, travaillent sur l’ouverture d’une base de lancement de drones après celles ouvertes en Ouganda, en Éthiopie et à Djibouti aux côtés des flottes aériennes de surveillance basées en Mauritanie, au Burkina Faso et au Soudan du Sud. L’Allemagne réalise actuellement un énorme projet d’installation de panneaux solaires géants appelé DESERTEC. Ce parc solaire fournira de l’électricité à l’Europe gratuitement. Donc, il faut faire en sorte que cet espace soit sécurisé.
Pour l’Afrique, la crise malienne est particulièrement complexe et ses conséquences incalculables. Elle malmène, humilie, et affaiblit économiquement le Mali qui est l’un des pays les plus pauvres au monde. L’impact négatif de cette crise ne se limite pas seulement aux frontières du pays. Il s’étend progressivement à l’Afrique de l’Ouest. Clairement, le conflit armé malien pose une grave menace à la paix, et à la sécurité de l’Afrique de l’Ouest. Le Niger, la Lybie, le Nigéria en subissent déjà les conséquences. C’est fort de tous ces risques de contagion pour nos pays, que le Sénégal doit s’inscrire dans une réflexion plus soutenue et des actions efficaces afin de parer à toute éventualité.
Même si aucun groupe organisé ou de camp d’entrainement de djihadiste n’est connu au Sénégal, il est a constaté qu’il y a quelques velléités qu’il faudrait surveiller de près. Il faut signaler qu’il y a toujours eu des sénégalais qui ont épousé les idées de Djihad et certains parmi eux seraient même repérés dans certains théâtres d’opérations comme en Afghanistan.
Le cas de l’Imam Mamour Fall Fall
Expulsé d’Italie pour ses liens présumés avec Oussama Ben Laden, l’Imam Mamour Fall avait suscité la controverse à la fin de l’année 2003 pour ses déclarations provocatrices dans les médias. Le disciple du chef d’Al Qaïda qui a été auditionné par la Sûreté urbaine avait annoncé en son temps que « Quelqu’un qui s’est frotté avec les polices américaines et européennes ne peut pas être inquiété par la police sénégalaise ».
L’imam Mamour Fall, affirme avoir rencontré à trois reprises Oussama ben Laden, le chef d’Al-Qaïda, entre 1993 et 1996 au Soudan mais sa propagande n’a jamais eu un écho favorable au Sénégal.
La menace djihadiste à partir de la Mauritanie
Au mois de décembre 2007, après avoir tué des touristes français à Aleg (250 km à l’est de Nouakchott), deux des assassins s’étaient enfuis en direction du Sénégal. Plus tard, on découvrira qu’ils étaient proches d’un groupe terroriste islamiste affilié au réseau Al-Qaïda, selon les autorités mauritaniennes. En Août 2009, Nouakchott, a été une nouvelle fois le théâtre d’un attentat kamikaze. Le kamikaze serait déjà répertorié comme étant un élément dangereux et proche d’Al Qaida, toujours selon les services de lutte antiterroriste de la Sûreté mauritanienne. Mais ce qu’il faut surtout noter, c’est que l’attentat kamikaze marque un tournant décisif dans le mode opératoire des groupuscules terroristes qui sévissent en Mauritanie depuis 2005. Désormais, Al Qaîda au Maghreb islamique a déjà choisi son camp. Et si l’attentat porte la griffe du mouvement djihadiste, il ne doit pas occulter la féroce lutte de clans qui fait actuellement rage en Mauritanie, maillon faible de la chaîne maghrébine, mais également élément constituant de la proximité avec notre pays qui en est son prolongement naturel. L’une des plus grandes inquiétudes pour le Sénégal réside dans le fait que les jeunes qui vont de plus en plus étudier les sciences islamiques en Mauritanie peuvent être enrôlés par cette mouvance Djihadiste.
Il est vrai que les organisations islamiques sénégalaises, dans la réalité des faits, n’inscrivent pas leurs discours et leurs actions dans une logique de confrontation et de violence mais il n’en demeure pas moins que des efforts doivent être faits par tous les acteurs, pour que cela perdure. Le Sénégal est situé dans une région qui est désormais sous la menace du terrorisme. Bien que le Sénégal n’ait pas encore directement fait l’objet d’une attaque terroriste, le terrorisme demeure une cause majeure de préoccupation dans la région. Les voisins immédiats du Sénégal comme la Mauritanie et le Mali sont victimes de la menace djihadiste, pendant qu’en Casamance, en Guinée Bissau, et en Gambie, l’on constate des situations de crises politiques et sécuritaires aigues qui ont des conséquences directes sur le Sénégal.
A cet effet, l’état du Sénégal, les communautés religieuses, la société civile, les forces politiques, les organisations régionales, sous régionales et internationales doivent ensemble travailler à mettre sur pied un dispositif de veille, pour parer à toute éventualité. La lutte contre le terrorisme exige nécessairement la compréhension de ses causes profondes, pour la recherche de remèdes durables. Autrement dit, la lutte contre le terrorisme doit, pour être efficace, se placer sur le terrain de la prévention et de la lutte contre ses causes sous-jacentes. La lutte contre la radicalisation de la société doit mobiliser toutes les énergies surtout dans un contexte de crises multiformes qui assaillent nos pays. Le Sénégal doit développer un mécanisme harmonisé et institutionnalisé qui permettra un échange fonctionnel et pratique des priorités et méthodes entre tous les acteurs concernés, pour lutter contre les menaces terroristes.
La lutte contre le terrorisme doit être inscrite dans la politique globale de nos états et des institutions régionale et sous régionales. Les programmes de développement économique et social dans nos pays, ne seront jamais viables, si la paix et sécurité sont menacées. La prévention et la lutte contre le terrorisme doivent être prises en compte dans l’ensemble de nos politiques et stratégies de développement durable. Par ailleurs, l’état du Sénégal doit développer une approche intégrée permettant à la fois de prévenir et de répondre aux menaces sécuritaires. Les nombreux défis, auxquels nous devons faire face, nécessitent un cadre de concertation et d’échange, une tribune pour renforcer la solidarité, l’unité d’action et une certaine cohésion dans la lutte que les Etats mènent contre la menace du terrorisme. Cela suppose la mise sur pied d’une véritable politique de prévention qui exige un réel travail d’anticipation et de planification dont la finalité est d’annihiler toutes les menaces de propagation du terrorisme. Les actions de prévention et de lutte contre le terrorisme doivent s’appuyer sur des résultats de recherches et d’études fiables qui sont les seuls gages d’une intervention efficace et efficiente. Il s’agit aussi de faire participer le parlement, le secteur privé, les organisations communautaires et professionnelles, tous les citoyens sénégalais à l’élaboration et à la mise en œuvre d’outils efficaces de lutte contre ce fléau. Si ces actions s’appuient sur des études et des renseignements fiables, cela éviterait à coup sûr la stigmatisation, les amalgames et la provocation contre des mouvements religieux qui ne sont aucunement lié au terrorisme. La politique de prévention contre la violence et le terrorisme doit être prise en compte dans le programme scolaire et celui des médias. L’éducation à la paix serait beaucoup plus efficace, si dès le bas âge, les enfants y sont initiés à l’école. L’utilisation des armes et des scènes de brutalité dans nos médias participent aussi à développer malheureusement une culture de la violence dans la société. La circulation des armes légères et même des jouets en arme pour enfant, doit être réglementée ou interdite comme dans certains pays.
Un dialogue permanent doit être instauré entre le gouvernement et les communautés et organisations religieuses pour mieux harmoniser la lutte contre le terrorisme. Pour ce faire l’état du Sénégal, les représentants des familles religieux et les leaders du mouvement islamique doivent favoriser la mise sur pied d’un cadre consensuel de concertation (comme le Haut Conseil Islamique) afin de développer une réelle dynamique de préservation de la paix. Ce genre de cadre unitaire devrait créer un consensus fort entre les leaders religieux musulmans qui pourraient légitimement offrir des réponses islamiques consensuelles aux préoccupations de la communauté. Cette dynamique unitaire des leaders religieux doit aussi être promue à l’échelle régionale et sous régionale. Cela éviterait surtout aux jeunes de recourir aux oulémas et idéologues étrangers qui offrent souvent des réponses islamiques qui font fi à nos réalités, sociologiques, économiques et politiques.
L’implication des acteurs de la société dans la lutte contre le terrorisme, est une démarche très usitée au niveau internationale. Suite aux attentats qui ont touché Madrid en mars 2004, l’Union européenne (UE) a décidé d’intensifier et d’améliorer sa lutte contre le terrorisme. Dans cette optique, la Commission européenne a décidé d’impliquer davantage les communautés afin de mieux les protéger. La Commission a proposé également d’agir de manière préventive afin d’éviter les attaques terroristes tout en se préparant à y répondre efficacement. Pour ce faire, elle a intégré la lutte contre le terrorisme dans la politique globale de l’UE.
Dans le domaine de l’enseignement l’état du Sénégal doit rapidement corriger les nombreux dysfonctionnements qui gangrènent le système d’enseignement islamique et de l’arabe. Les milliers de jeunes qui fréquentent les écoles franco- arabe, sont obligés de quitter très tôt le Sénégal, pour les pays de la Oumma afin de poursuivre leurs études secondaires et universitaires. Ces jeunes qui fréquentent ces universités arabes, reviennent au Sénégal certes avec des connaissances solides en sciences islamiques mais aussi avec des idées, des expériences et une culture qui n’est pas toujours en adéquation avec nos réalités et préoccupations. Cependant, Il est devenu urgent de concevoir une bonne politique de l’enseignement islamique afin de proposer à notre jeunesse un système éducatif consensuel qui répond à une vision correcte de l’islam et à un besoin de développement harmonieux de la nation. L’état du Sénégal doit trouver une solution idoine aux problèmes du financement de l’enseignement religieux. Le non financement de l’enseignement islamique par le l’état à travers le budget national, pose un réel problème d’équité et de souveraineté. L’état s’est vu presque dénié toute la légitimité de réglementer ce système, en faveur des pays arabes qui assurent le financement et l’appui didactique de l’enseignement islamique au Sénégal.
Au niveau politique l’état du Sénégal doit nécessairement identifier et développer un partenariat sincère avec les organisations islamiques qui s’investissent dans le respect des lois et des règles du jeu démocratique. Il est à signaler que les mouvements qui se déploient en toute transparence dans le domaine politique, et socio-économique au Sénégal et dans le monde, sont les premiers remparts contre les mouvements terroristes. Le respect de la pluralité politique et des libertés individuelles et collectives doit être promu dans nos pays, pour éviter les cas d’exclusions et de privations dont souffrent nos populations vulnérables.
Sur le plan sécuritaire, un cadre permanent de veille stratégique adéquat, doit être mis en place afin de contrôler et de freiner, toute action susceptible de favoriser l’implantation et la propagation de l’idéologie « djihadiste » au Sénégal. Même si ce travail est dévolu traditionnellement aux forces de sécurité et de sûreté, l’état doit favoriser, l’implication de tous les acteurs civils susceptibles de contribuer à une bonne dynamique de gestion des conflits. Cette approche intégrée de la lutte, doit accompagner la coopération policière et judiciaire dans la politique globale sécuritaire à tous les niveaux (national, sous régionale, régionale et internationale). À ce titre il s’agit aussi, d’utiliser les outils juridiques existants et éventuellement d’en créer des nouveaux pour la prévention et répondre au mieux à la répression. Le Sénégal doit mettre au point un système d’alerte rapide et un dispositif de prévention efficace qui intègre la politique de protection civile. La création d’une structure centrale comme des centres de contrôle et des cellules de crises nationales et régionales, pourrait optimiser et renforcer notre politique de protection civile.
Cette mission doit être menée en parfaite symbiose avec les acteurs des pays frontaliers. La forte mobilité de nos populations et les liens sociologiques qui existent entre les pays de la sous-région doivent être prises en compte pour une meilleure efficacité dans la lutte et la prévention contre le terrorisme. Un des aspects important de cette stratégie, consiste à sécuriser les régions frontalières, les domaines des transports et de l’énergie, aussi bien au Sénégal que dans les pays voisins.
La crise de la Casamance doit faire l’objet d’une attention particulière dans la lutte contre le terrorisme. Une connexion entre les forces de la rébellion et des groupes terroristes, pourrait être fatale pour le Sénégal. Le Sénégal peine encore à mettre fin à cette crise qui n’a que trop durer, au moment où l’implication de certains combattants étrangers auprès des forces du MFDC est encore réelle. Cela est une raison suffisante que le Sénégal doit éviter la contagion de la crise au nord du mali à partir la partie sud du pays. L’implication d’un religieux (Abbé Diamacoune Senghor), dès le début du conflit, montre que la religion a toujours été une donnée à intégrer dans la gestion globale de la crise.
Une politique communication et de sensibilisation cohérente et efficace, doit être adoptée pour prévenir le phénomène du terrorisme dans nos pays. L’état du Sénégal qui doit initier cette politique, devra impliquer l’ensemble des acteurs (politique, société civile, organisations internationales, les médias, les leaders d’opinion et les communautés religieuses). Les médias, devront être un maillon fort, dans l’élaboration et la mise en œuvre de cette politique de communication et de sensibilisation. Disposer d’un système efficace de communication et d’information est nécessaire pour prévenir le Sénégal, d’éventuelles menaces. Détecter, analyser les menaces, peuvent permettre de minimiser la prolifération des idéologies du terrorisme. Le renforcement de capacités des journalistes permettra une meilleure maîtrise de la problématique du terrorisme dans le monde. Les acteurs des médias pourraient mieux aborder les questions liées au phénomène et comprendre davantage les méthodes de déploiement de ces organisations terroristes qui utilisent tous les canaux de communications pour leur propagande. Pour mieux se faire connaître auprès du public et recruter de nouveaux adhérents, les organisations terroristes, diffusent des vidéos, des cassettes audio et des fascicules. L’utilisation d’internet (cybercriminalité), permet à ces derniers, de recruter, de faire de la propagande, et de transférer des fonds.
L’utilisation abusive de certains concepts et de qualificatifs (Djihad, Charia, Salafite, islamiste etc.) pour désigner les groupes religieux musulmans, participe dans une certaine mesure à renforcer la stigmatisation ou à légitimer certaines attitudes de mouvements fanatiques. Ces termes qu’on utilise tout le temps, pour désigner des groupes terroristes sont cependant, des notions islamiques dont le glissement sémantique est réel, selon le contexte dans lequel elles sont utilisées.
Le plus grand chantier dans la prévention contre le terrorisme semble être la lutte contre le sous-développement. La pauvreté, le désœuvrement, le chômage, l’analphabétisme et l’ignorance sont des facteurs qui favorisent l’enrôlement des jeunes par les mouvements terroristes. Une vision prospective et intégrée de la lutte contre le terrorisme nécessite ipso facto, la prise en compte du développement durable de nos pays.
Le respect de la bonne gouvernance, l’épanouissement, et l’adoption d’une démarche globale, cohérente, autocentrée et harmonieuse d’un projet de société, permettra à coup sûr de faire face aux nombreuses menaces qui guettent notre nation. La lutte contre les injustices ainsi que le développement de la démocratie dans nos pays permettront sans nul doute de prévenir les menaces. La lutte contre les discriminations, les privations de liberté et l’accaparement des richesses doivent mobiliser toutes les énergies pour l’instauration d’une paix durable.
La défense des intérêts géostratégiques et économiques des puissances occidentales ne doivent pas être des prétextes fallacieux pour déclencher ou entretenir des conflits armées au nom de la lutte contre le terrorisme. La recherche de nouveaux marchés de pétrole et de matières premières dans nos pays, ne saurait justifier de la part des pays occidentaux, la manipulation des groupes terroristes et les attitudes de prédations. En 2011, on a eu la naissance du Sud Soudan sous l’instigation du trio Israël, USA et Europe avec l’acceptation de la Chine qui a réussi à sauver sa part d’approvisionnement en pétrole en s’accrochant au Soudan de Béchir.
Il est important aussi à cette phase de la réflexion de nous interroger sur l’approche qu’il faut adopter dans la lutte contre le phénomène du terrorisme. Il me semble illusoire de croire que la guerre est toujours une bonne solution. Non seulement la guerre n’apporte pas souvent une réponse au terrorisme mais elle empêche la recherche d’une solution durable. La France, les Nations Unies et les organisations régionales doivent prendre des initiatives diplomatiques fortes pour créer une dynamique de paix dont la finalité est de construire les fondements d’une sécurité commune pour les peuples. Il est urgent qu’une nouvelle coalition s’organise et fasse montre de la même détermination pour construire la paix. Sans quoi, la fièvre mortelle et contagieuse de la violence risquera fort de s’étendre dans le monde entier. Dans la même dynamique la communauté internationale doit faire montre de sa volonté politique de s’attaquer à la montée de l’islamophobie.
L’Organisation de la Coopération Islamique(OCI) qui possède une délégation permanente aux Nations Unies avec ses 57 Etats membres doit jouer un rôle beaucoup plus dynamique et efficace dans la lutte contre le terrorisme islamiste. L’OCI doit ainsi mieux promouvoir les valeurs de paix et de tolérance de l’islam. Le Sénégal doit développer le dialogue culturel avec la Oumma islamique tout en s’attaquant aux facteurs sous-jacents du terrorisme et en examinant les liens entre la criminalité organisée internationale et le terrorisme.
Enfin le dialogue interreligieux au Sénégal qui ne doit pas être uniquement une affaire des élites religieuses, doit répondre au réel besoin de promotion du respect et de la promotion de la paix entre les communautés et les croyances.
Mouhamadou Barro
Journaliste
Coordonnateur du REJIR
Réseau des journalistes pour l’Information Religieuse, la paix et le dialogue interreligieux. [email protected]

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