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Les sénégalais et l’appel à la solidarité du khalife des tidianes : L’Etat et les riches au banc des accusés

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En ces temps de conjoncture économique difficile, le mot ‘solidarité’ revêt tout son sens, surtout venant d’un guide, le khalife général des tidianes, Serigne Mansour Sy Borom Daraji.Son appel à plus de solidarité, s’il est apprécié de tous, sa matérialisation dans le quotidien des gagne-petits et des plus pauvres parmi les pauvres est loin d’être une réalité.

Les Sénégalais sont-ils solidaires ? A cette question, le vieux Matar Sall, un retraité de longue date avec trois enfants au chômage, répond par la négative. D’après lui, le bataillon de ce que l’on appelle généralement les couches vulnérables constituées des jeunes, des femmes, des handicapés et des personnes du troisième âge sont des laissés-pour-compte. A ces derniers sont venus s’ajouter, depuis la flambée vertigineuse des prix de toutes les denrées alimentaires, le prix des loyers, sans oublier les incessantes hausses des hydrocarbures avec leurs répercussions directes sur les tarifs des transports et de l’électricité et du gaz, tous les gagne-petits ayant des salaires de misère. Toutes ces personnes qu’on retrouve dans différentes catégories socioprofessionnelles mènent ‘une vie de misère au gré des opportunités’. Et la solidarité sur laquelle elles pouvaient compter ne fonctionne pratiquement pas. Et cela dans tous les sens. ‘La vraie solidarité a disparu. Il y a des milliardaires au Sénégal, mais ils préfèrent voir les pauvres mourir de faim. Sinon comment comprendre que les riches construisent des immeubles et les louent à des prix hors de portée du travailleur moyen’, constate Matar Sall pour le déplorer.
Si les riches n’en font pas assez pour assister ceux qui sont dans le besoin, qu’en est-il alors de l’Etat ? Aux yeux du vieux Matar Sall, habitant le populeux quartier de la Médina où l’on observe les deux faces de Janus, d’un côté le luxe côtoie la misère dans toute sa splendeur, l’Etat a également failli à son devoir régalien d’assistance aux nécessiteux de la société. ‘Aujourd’hui, il n’y a pas plus nécessiteux au Sénégal qu’un retraité avec une maigre pension et à sa charge une famille entière à nourrir. Aujourd’hui, avec une pension qui varie entre 30 mille et 70 mille francs, on n’arrive plus à couvrir toutes nos dépenses comme avant. Conséquence, on a souvent l’électricité coupée à la maison’, confie-t-il. C’est la raison pour laquelle, ce retraité de longue date qui dit s’être ‘privé’ depuis des années d’acheter des habits neufs pour lui, trouve que l’appel à la solidarité du khalife général des tidianes est venu à son heure, surtout dans le contexte actuel. Reste que d’après la paupérisation grandissante de la majorité des ménages fait que ‘personne ne peut soutenir son prochain même si l’envie le prenait’.

Abdoulaye Ndiaye, un agent de l’administration rencontrée au sortir d’un grand magasin de distribution de la place, pense qu’après tout, ‘malgré la cherté des prix, la solidarité est plus poussée au Sénégal que dans les autres pays africains’ où il a eu à séjourner. Membre d’une fratrie de onze frères et sœurs, il vit au quotidien la solidarité au sein de sa famille, même s’il n’habite plus avec elle. ‘Nous sommes trois à travailler dans la famille, mais c’est nous qui soutenons les autres. Personnellement, je me prive des choses pour les enfants de ma sœur. Ma mère qui habite en ville, partage souvent son repas avec les marchands ambulants et les talibés’, témoigne-t-il. Avant de faire remarquer ‘qu’actuellement, avec le phénomène des nouveaux riches, j’ai remarqué que c’est chacun pour soi et Dieu pour tous’. Par-dessus tout, notre interlocuteur abhorre ‘les nouveaux riches qui vont à Sorano pour faire étalage de leur générosité pour se faire un nom ou se faire remarquer’. Sans citer de nom, il déclare connaître des personnes qui se comportent ainsi et qui ont pourtant au sein de leur famille des membres qui sont dans le besoin.

Mamadou SARR

walf.sn

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