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Les transhumants à l’assaut de l’espoir

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Le chemin de la transhumance vers l’Alliance pour la République (Apr) est bondé de monde. D’hommes politiques qui étaient de l’autre côté de la rive, pour défendre avec véhémence un champion qu’ils couvraient de tous les beaux atours. Aujourd’hui, ils sont nombreux à se bousculer à la porte du nouveau pouvoir. Leur seul objectif est de goûter aux délices. Une conception dévalorisante de la politique, sous les «Tristes tropiques». L’ancien ministre Adama Sall fait partie des premiers responsables politiques à quitter Wade pour Macky. Dans l’entre-deux tours, il avait justifié sa démarche par une sollicitation personnelle qui proviendrait du challenger de Wade alors en pôle position. Les proches de l’actuel président avaient vite orchestré des fuites précisant que Sall était venu sans «être appelé». Conscients que l’ex-Directeur du Cices traine un passé lugubre de transhumant. Ce qui pouvait nuire à l’aspirant d’alors à la Magistrature suprême. Finalement la transhumance s’est faite sans tambours, avec une indignation en sourdine des défenseurs des principes. D’autres hommes politiques ont suivi cette démarche peu reluisante. Serigne Mboup par exemple, ex-Président de la Fédération Nationale des Cadres Libéraux, et ex-Pca de la Société Africaine de Raffinage (Sar), a ainsi décidé «de mettre en place un grand mouvement citoyen et républicain contribuant à la victoire de la coalition Benno Bokk Yaakaar aux législatives et donner à Macky Sall une majorité confortable qui lui permettra de tenir ses promesses».
Abdourahime Agne est sans doute celui qui attire le plus d’attention. Sa seule constante aura été la soumission aux présidents en exercice, soit successivement Abdou Diouf, Abdoulaye Wade puis Macky Sall, en attendant le suivant, pour reprendre le brillant Analyste politique Mame Less Camara. Il compte déposer ainsi son «son maigre baluchon aux pieds du dernier président élu, après s’être fait le héraut d’un chef d’Etat libéral». Un tel cheminement a sensiblement participé à décrédibiliser la politique aux yeux des Sénégalais. Le substantif «transhumant», explique à lui seul cette manière de faire. Il s’agit d’un déplacement saisonnier des troupeaux d’un pâturage à un autre, selon le dictionnaire. Un déplacement des ruches en fonction des zones de floraison, complète une autre définition. Dans le contexte actuel les transhumants sont comparables à ses bestiaux qu’on mène paître en été dans les montagnes et l’hiver dans les plaines. Si l’on sait qu’ici il y a la donne Arouna Dia. Ce milliardaire qui a beaucoup participé au financement de la campagne de Macky Sall, veut apparemment étendre ses pouvoirs. Il aurait été à l’origine de la venue de beaucoup de membres de l’ancien régime dans le parti présidentiel. Il y a notamment Amadou Samba Kane, actuel Directeur de la Lonase, désormais, ex-fidèle de Wade. Dia inaugure ses premiers pas «visibles» en politique de la plus mauvaise des manières. Il est le chantre de la transhumance. Maître Ousmane Séye, un des nouveaux partisans de Macky, a raison de refuser ce qualificatif. C’est vrai qu’il n’est pas transhumant. Il a tout simplement quitté les prairies bleues pour celles chocolatées. En tout cas, les transhumants constituent une race de la pire des espèces, pour la démocratie sénégalaise qui fait des bonds en avant. Source : La Tribune

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