Les ventes d’armes battent des records aux États-Unis

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D’après les chiffres du FBI, plus d’un million et demi d’armes à feu ont été vendues en décembre. Mais paradoxalement, de moins en moins d’Américains en possèdent.

Les ventes d’armes ont battu un nouveau record aux États-Unis. Selon le FBI, le nombre de demandes adressées au Système national de contrôle instantané des antécédents criminels (NICS) en décembre a dépassé le million et demi, soit le record mensuel atteint en novembre. Ces statistiques ne permettent pas de connaître le nombre exact d’armes achetées, explique CNN: d’une part, chaque demande de vérification peut correspondre à plusieurs armes achetées, d’autre part, ces chiffres ne prennent pas en compte les armes achetées illégalement par ceux à qui le NICS a refusé le droit de détenir une arme. Mais cela n’arrive que dans 1,3% des cas.

Les raisons de cet engouement font débat. Pour le National Rifle Association interrogé par CNN, ces chiffres montrent que de plus en plus d’Américains pensent avoir besoin d’armes pour se défendre. «Les gens se rendent compte que si quelque chose arrive, ce sera entre eux et le criminel», affirme un porte parole du lobby pro-armes à feu, qui affirme qu’avec les coupes budgétaires, il y aura encore moins de policiers prêts à intervenir en cas de problème. D’après la NRA, l’augmentation des ventes s’explique également par l’intérêt croissant pour la chasse et les sports d’armes, notamment de la part des femmes.

De moins en moins d’Américains possèdent des armes

Mais pour the Brady Campaign to Prevent Gun Violence, une association qui milite pour le contrôle des armes, de moins en moins d’Américains possèdent des armes. 54% des ménages en détenaient en 1977, contre 32% en 2010. Selon eux, la progression des ventes reflète plutôt un accroissement du nombre d’armes par personne, passant de 4 en 1994 à 7 en 2009. Certaines personnes ont notamment commencé à en accumuler récemment au cas où Barack Obama réussisse à faire voter des régulations.

Une crainte peu fondée. Certes, avant d’accéder à la Maison Blanche, Barack Obama avait pris des positions tranchées en faveur de mesures strictes de contrôle. Et la fusillade en janvier dernier à Tucson en Arizona avait relancé le débat. Mais Obama sait à quel point s’attaquer à ce droit inscrit dans le marbre de la Constitution depuis 1791 est hasardeux. En 1994, le passage en force par Bill Clinton d’une loi interdisant la vente «d’armes d’assaut» avait contribué à lui faire perdre la même année sa majorité à la Chambre et au Sénat. Obama ne se risque donc pas, à la veille de l’élection présidentielle de 2012, à remettre en cause le sacro saint deuxième amendement. D’autant que dans certains états décisifs pour la victoire, comme la Pennsylvanie, le Missouri et l’Ohio, la chasse est un loisir très répandu.

avec lefigaro

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