« C’est un moment unique et historique dans les relations Ukraine-UE », s’est félicité Volodymyr Zelensky, ajoutant que « l’avenir de l’Ukraine se trouve au sein de l’UE ».
Réunis pour le traditionnel Conseil européen de l’été, les dirigeants des 27 pays membre de l’Union européenne ont reconnu ce jeudi le statut de candidat à l’UE à l’Ukraine et la Moldavie. L’annonce a été faite par le président du Conseil, Charles Michel, qui a évoqué « un moment historique », alors que l’offensive russe dure depuis 4 mois.
La journée d’« aujourd’hui marque une étape cruciale sur votre chemin vers l’UE », a déclaré Charles Michel sur Twitter a l’attention des deux chefs d’État. Il a notamment adressé ses félicitations au président ukrainien Volodymyr Zelensky et à la présidente moldave Maïa Sandu, ainsi qu’à leurs peuples. « Nous avons un avenir ensemble », a-t-il ajouté.
Cette décision intervient après une longue journée de tractation téléphonique du président ukrainien. Volodymyr Zelensky lui-même a passé sa journée au téléphone avec des chefs d’États et de gouvernements de l’Union pour s’assurer de leur soutien. L’ancien comédien devenu chef de guerre après le début de l’invasion de son pays par les troupes russes a salué « un moment historique ».
Côté moldave, cette décision est un fort signe de soutien à la présidente pro-européenne Maïa Sandu. Son élection en 2020 avait marqué un tournant dans l’histoire de ce petit pays de 2,6 millions d’habitants enclavé entre la Roumanie et l’Ukraine et marqué par une forte influence de Moscou. Elle avait mis fin à près de 30 ans de gouvernance des communistes et socialistes, deux partis russophiles.
« L’Europe forte et unie »
L’accord du statut de candidat à l’UE aux deux pays est un « signal très fort vis-à-vis de la Russie », a estimé le président Emmanuel Macron. Alors que la France assure la présidence semestrielle du Conseil de l’UE, il a salué « un geste politique » de « l’Europe forte et unie », lors d’une conférence de presse à Bruxelles.
L’obtention du statut de candidat n’est toutefois pas synonyme d’une adhésion rapide à l’UE. En mai dernier, Emmanuel Macron avait rappelé que cette procédure pouvait durer « des décennies » avant que l’Ukraine ne devienne réellement un pays membre. D’autres chefs d’États européen ont averti les Ukrainiens qu’ils ne devaient pas « se faire d’illusions » sur une adhésion rapide.
Pour satisfaire les critères de l’Union, les deux pays devront mettre en place de conséquentes réformes, concernant notamment la lutte contre la corruption et l’indépendance de la justice. Un premier bilan doit être fait par la Commission à la fin de l’année sur les réformes qui seront demandées aux deux pays.