Les vraies questions de la libération de Karim

Beaucoup d’encre a coulé sous les ponts de la libération controversée de Karim Wade. Beaucoup de choses ont été dites, des suppositions ? Aujourd’hui que la clameur semble s’estomper et que le tourbillon soulevée par cette « libération » sur fond de grâce s’est dissipé, les vraies questions surgissent.
Selon son propre mot, l’intéressé, lui-même, pour se donner bonne conscience et sans doute pour donner une gage à ses inconditionnels a déclaré que « les conditions de ma libération ne m’ont pas permis de saluer mes militants » La première grande question qui saute de cette petite phrase justificative en cache bien d’autres. De quelles conditions parlent Karim ? Qu’est ce qui l’empêche de partager ces si contraignantes conditions à ceux qui ont bravé la nuit de sa libération en chantant et en dansant et à ceux qui ont été privés de liberté pour lui? A t – il reçu des menaces ? Des promesses ? Pourquoi a – t- il si docilement accepté ces conditions ? Y’ a – t – il un deal, comme le dit l’autre ? Quel serait la nature du deal ?
Est-ce que si Karim avait décidé de rester au Sénégal, même à Touba, on l’en empêcherait ? Est-ce que la presse n’allait pas relayer ce qui se serait passé si jamais on l’imposait, par la force, de quitter le territoire ? Karim a t – il résisté ou a – t – il sauté sur l’occasion ? Karim Wade n’est plus au Sénégal. Qu’est ce qui l’empêche d’écrire un manifeste ou d’accorder une interview pour se blanchir ou pour rassurer ses calculateurs inconditionnels?
L’autre grande question est de savoir pourquoi ils se glorifient tous des appels téléphoniques de Karim Wade ? Est-ce que Karim Wade est plus important que toutes les autres personnes qui les appellent ? Pourquoi parce que si c’est Karim Wade, le coup de fil devient si important qu’il faut le partager ? Pourquoi au Sénégal, les gens ne peuvent pas compter sur eux même ? Pourquoi ils ne sont amis qu’avec les personnes à qui on colle l’étiquette de milliardaire ? Où sont passés les amis de Jean Colin ?
Voila un pays ou le plus important c’est d’arriver à devenir milliardaire. Peu importe la manière qu’on a utilisée pour le devenir. Si c’est le vol, il est légitimé et l’auteur chouchouté. A quelle fin ? On est prêt à défendre et protéger toute personne à qui on accuse de vol de milliards. On va même jusqu’à dire qu’il n’a jamais rien volé.
Des gens sont prêts à aller en prison pour défendre une personne qu’ils n’ont jamais vu et qu’ils ne verront peut être jamais durant leur vie. Ils peuvent dormir dans la rue, se battre avec les policiers au lieu d’aller travailler. Est-ce vraiment sincère ? Nous ne sommes pas dans le secret de Dieu pour dire que telle personne a volé ou non. Personne ne peut ni l’affirmer, ni l’infirmer. Mandu leen. Toutefois, on peut s’étonner de l’insolente et fulgurante richesse de nos hommes politiques qui, pourtant clament tous qu’ils n’ont jamais rien pris. Est-ce vraiment le fruit de leur salaire ?
Falilou Cissé Conseiller en Développement communautaire Tel 77 689 79 44.