En cette fin de matinée du vendredi 22 juillet 2016, à midi précisément, j’écoutais le journal. Mon choix est porté sur la Radio Futur Média (rfm). Le présentateur informe, pour faire état, de la « démarche sélectivité » des journalistes « pouvant » poser des questions au chef de l’Etat Macky dans ses conférences ou points de presse dans son séjour dans la banlieue de Dakar, en marge du conseil des ministres décentralisé.
C’est un journaliste du groupe Dmedia, Pape Cheikh Sylla, qui est interviewé pour témoignage. Il déplore la démarche avant que le présentateur ne nous livre la réaction de Mbaye Sidy Mbaye, journaliste formateur au Cesti, qui déplore la manière de faire de la cellule de communication de la Présidence de la République et demande, dans de cas pareils, de boycotter la conférence de presse. Je publie alors ce post sur ma page Facebook :
« Pour éviter les questions supposées « gênantes » à Macky Sall, le service de communication de la Présidence du Sénégal fait dans la marginalisation des journalistes des organes de presse privés. Dans une Interview avec la RFM, dans son journal de midi, Pape Cheikh Sylla de Zik Fm déplore la démarche de Racine Talla et son « collègue » de la Présidence, El Hadj El Hamidou Kassé qui se baladent avec des micros baladeurs qu’ils donnent à des journalistes choisis… ».
Je continue pour regretter ce « triste et pathétique comportement anti-éthique. Indigne de la part de gens qui sont chargés d’assurer une Communication Politique et Institutionnelle mais qui violent l’Article 8 de la Constitution du Sénégal. Le peuple sénégalais a droit à une information « variée » et non « avariée et impropre » à la consommation. Pourtant, devant les médias étrangers, on laisse faire. Toutes les questions sont les bienvenues. L’opinion est témoin et elle va disposer des infos professionnelles. N’en déplaise aux cireurs de chaussures officiels ».
A ma grande et belle surprise, M. El Hadj Kassé réagit quelques minutes plus tard pour me sermonner avec ce post : « Mamadou, tu commets l’erreur de reprendre des propos sans vérifier le bien-fondé. Premièrement, ni El Hadj Kassé, encore moins Racine Talla n’avaient de micro baladeur à passer. Deuxièmement, trois journalistes ont posé des questions: deux journalistes de la Rts qui étaient côte à côte et une journaliste de la presse privée ont posé des questions ».
Il renseigne même que « depuis le premier Conseil de Saint Louis, les points de presse du PR ont été ouverts et le service presse de la Présidence n’a jamais été dans des logiques de marginalisation ou d’exclusion. Enfin, il ne saurait y avoir de questions gênantes pour le PR car il est de sa liberté de répondre ou non en fonction de la pertinence » non sans conclure sa réaction avec un ‘Thanks (merci)’ ».
En réaction à votre réaction, je vous remercie de la promptitude de votre réactivité. Seulement, je m’oblige à apporter quelques clarifications basées sur l’histoire et les faits que vous pourrez démentir.
Vous avez dit que « depuis le premier Conseil de Saint Louis, les points de presse du PR ont été ouverts et le service presse de la Présidence n’a jamais été dans des logiques de marginalisation ou d’exclusion ».
Je conteste votre affirmation. Pour preuve, lors du conseil des ministres décentralisé qui s’est tenu à Ziguinchor, la presse régionale et les correspondants locaux de la presse privée, dont moi, avions émis le souhait de rencontrer Macky Sall pour échanger sur des questions propres à la région. Nous étions au Complexe Aubert. Nous nous sommes massés à la sortie, là où le Président devait prononcer sa déclaration.
Quand il est apparu, nous avons tous poussé un ouf de soulagement, croyant que nous allions enfin nous entretenir avec lui. Mais au terme de sa déclaration, il est parti. Le lendemain, nous apprenons, par voie de presse, à la diffusion de l’entretien, que le Président Sall a accordé une interview conjointe avec le correspondant de la Radio France Internationale (Rfi) et à Mamadou Ibra Kane du groupe futur médias. Appréciez !
En début avril 2014, le président namibien, S. E. Hifiképunye Pohamba, a effectué une visite de travail au Sénégal, précisément du 3 au 5. Lors de la conférence de presse conjointe, que j’ai couverte pour « La Tribune », j’avais une question (environnementale et écologique) pour le Président namibien. Seulement, Souleymane Jules Diop, qui avait le micro et le distribuait à qui il voulait (Rts1, Rsi et Aps) ne m’en a jamais donné l’occasion.
Au terme de la conférence, je me sentais abusé et frustré à la fois. Frustré parce que Souleymane Jules Diop a du pensé que nous (journalistes des médias privés) étions moins lucides que ceux des médias publics. J’ai interpellé Ousmane Ba pour déplorer l’attitude de la cellule de communication. Il m’a répondu qu’il n’avait rien à voir dans la démarche de Souleymane Jules Diop.
Quand Jules s’est présenté à nous, à la salle des banquets, pour nous remercier d’être venus, je lui ai signifié que s’il ne voulait pas que nous posions de questions, il n’avait juste qu’à envoyer des communiqués de presse qu’il plairait aux rédactions de traiter au lieu que de déplacer des journalistes pour les faire consommer des réponses préprogrammées. Il s’est désolé avec des excuses puériles.
Loin de moi l’idée d’installer une polémique sur ce sujet, mais souffrez de l’évidence que la Cellule de Communication que avez plus de responsabilité que d’honneur, à mon avis, de diriger, fait dans la sélectivité. C’est un secret de polichinelle. Deux hypothèses se dégagent chez moi.
Ou bien, le journaliste de la Sen tv ne dit pas vrai dans son témoignage ou bien vous faites dans la mauvaise foi.
Pour clarifier ce débat, qui va au-delà de votre personne et de la mienne, je vous invite à nous livrer à jury d’honneur qui ne sera composé que de quelques journalistes qui vont exprimer leurs expériences avec la cellule de communication du Palais depuis Avril 2012. Si vous reportez, je présenterai mes excuses publiques par la voie qu’il vous conviendra de choisir. Je suis à votre écoute à travers mes coordonnées ci-dessous.
Mamadou Lamine BA
Citoyen sénégalais et journaliste
[email protected]
(+221) 70 203 16 81
Vraiment, je compatis a ta douleur, mais il faut que vous sachiez que nous ne sommes pas dans un pays normal. Democratie ne veut pas seulement dire elections, c’est tout un ensemble de chose. Quand j’entends des Senegalais dire qu’on est une democratie avancee, je me dis qu’ils sont ignorants.