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Lettre Ouverte A Mamadou Sy Tounkara

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LETTRE OUVERTE A MAMADOU SY TOUNKARA

CRISE DE MEMOIRE

CHER TOUNKARA,
Dans une lettre ouverte publiée dans différents sites d’actualité le samedi 27 février 2016, vous interpellez les guides religieux sur le fait qu’ils doivent porter de l’intérêt aux réformes constitutionnelles engagées actuellement au Sénégal. Je vous précise qu’ils peuvent et doivent s’intéresser à la constitution, mais nullement à la confusion. On ne perturbe pas le protocole des hommes aux facultés dix fois plus pertinents que le commun des sénégalais pour des remue-ménage constatés çà et là dans nos institutions.
La crise de mémoire est la plus grave des maux qui affectent ce pays. Elle a pour origine le fait pour bon nombre de sénégalais d’avoir oublié que les guides des différentes confréries ont enseigné les valeurs devant servir de tremplins aux systèmes, et ceci avant ces politiciens et autres intellectuels aux études sanctionnées par des titres universitaires. Mais l’adage nous dit que quand le guérisseur vous montre son dos, c’est parce qu’il n’a plus rien à vous montrer. La thèse est du vénéré Cheikh Ahmadou Bamba (R.T.A). Le saint homme insinue que son vœu pour ce pays n’est autre que le silence éloquent : Quand la langue s’amplifie et que le cerveau se rétrécit, il y’a là les signes inquiétants d’un mal qui affectera les esprits rachitiques. Quant à Seydil Hadj Malick SY (RTA), il n’a cessé de militer pour la synchronisation des verbes savoir, vouloir et pouvoir pour un équilibre constant aux seins des institutions. Il soutenait que dès qu’un chef politique cesse de considérer son pouvoir comme un instrument de travail, il cesse d’être un interlocuteur pour les gens de son pays… A quoi bon conserver une couronne qui n’a d’autre signification que le Néant ? Serigne Babacar SY (R.T.A), lui, avait préconisé à Senghor ceci : «Pourquoi ne pas accorder une double nationalité à un homme doublement colonisé ? » Le poète de Président avait promis de négocier ceci avec l’autorité coloniale. Ce qui n’a nullement été fait.
Vous soutenez dans votre lettre que les guides religieux n’ont jamais réagi sur le fait que la constitution soit rédigée dans la langue de nos frères de la métropole. Je vous invite, dans ce cadre, à interroger l’histoire. Au siècle passé, Serigne Cheikh Mbacké Gaindé Fatma (R.T.A) avait recommandé que la constitution lui soit traduite dans la langue de Kocc Barma. Et il n’a pas hésité à réagir sur différents points qu’il jugeait non conformes à nos réalités. Mais vous n’êtes pas sans savoir que le peuple sénégalais est resté inerte à tout cela. Serigne Cheikh Tidiane SY en a fait la description : « Un peuple qui, face aux inconvenances qu’on lui dicte, ne réagit jamais. Un peuple qui respire, mais qui ne vit pas. Parce que la vie est aussi faite pour se battre. » Même l’église, malgré les différents appels faits par les cardinaux pour une politique saine, n’est pas laissée en reste.
Pays de la Téranga, terre des signares ou l’on affectionne particulièrement le riz au poisson et le thé bu dans les coins et recoins des quartiers, le Sénégal compte des habitants « beaucoup plus sujets que citoyens », ce qui justifie la perpétuelle tension en vue de faire exister cette réalité dans laquelle vous vous êtes engagés. « Sénégal Thia kanam » en est une parfaite illustration, même si ce plateau est devenu, sans que vous ne vous en rendiez compte, le miroir ou se reflété un « Sénégal bouye déllou gannaw » (un pays qui glisse vers la dérive). Le contrat entre la religion et la politique, avec des clauses ayant passées de mariage de raison à alliance conjoncturelle, a été rompu.
Quant à la chose laïque que vous citez, je vous interpelle sur le fait qu’elle n’est guère assimilée à un principe d’équilibre, elle n’est qu’un moyen de combattre les religions. La laïcité dont nous avons hérité, vous le savez, est celle du pays de Charlie Hebdo. Elle n’est nullement conforme aux réalités essentielles, celles-là que le livre saint nous cite, encore moins aux enseignements bibliques. Non seulement cette situation rappelle les injustices notées par le Christ à l’égard de César, mais il faut préciser aussi que Dieu ne peut nullement « être écarté des affaires publiques » comme vous le dites. Le ciel, détenteur de l’argument majeur, procédé comme suit : Il sanctionne l’individu qui essaie de l’omettre en faisant de sortir qu’il n’arrive pas à faire la paix avec lui même. Exigences protocolaires, voyages de prestige et autres cérémonies grandioses feront de lui un homme qui s’intéressera à tout sauf à l’essentiel.
Ce qui se passe est loin d’être « l’histoire de notre constitution », mais plutôt les signes inquiétants d’une confusion. Les guides religieux sont « hors-jeu » comme vous le dites. Mais laissez-moi vous dire qu’Ils sont dans la bonne voie, puisqu’ils ne verseront jamais dans le verbiage incessant constaté dans ce pays. Leur silence n’a guère pour conjoint l’absence de prise de responsabilité, mais il s’apparente au principe hérité du Prophéte Mouhammad (psl) qui suggère que le silence est un pouvoir sur, bien qu’il faut en connaitre le mécanisme. C’est un problème de consensus. Il ne suffit pas de détenir des titres universitaires pour être apte à interpeller des hommes nourris à la sève des enseignements prophétiques. Laissons au peuple sénégalais le temps de faire un choix raisonnable. Un choix dans lequel on pourra entrevoir le cachet lumineux du bon sens. Je vous transmets mes encouragements les plus sincères pour votre combat pour l’équilibre social.
CHEIKH AHMED TIDIANE NDIAYE

9 Commentaires

  1. mon cher cheikh ahmad tijany ndiaye,
    j’ai failli ecrire à monsieur Tounkara pour lui rappeler le parcours de mame Cheikh et notamment ses combats concernant la constitution de 1959 mais aussi la maniere d’intervenir propre aux guides religieux du Sénégal mais je me suis résigné finalement à ne pas répondre puisqu’il a interpellé les khalifs généraux et qu’à mon entendement gorgui n’en fait pas parti. s’il avait interpellé les autorités religieuses du pays, je me serai fait un grand plaisir de lui donner un cours d’histoire.

    • Merci cheikh des clarifications apportès sur c sujet car ce ignorant egarè de tounkara croit qu’au senegal il y a que des illettrès

  2. Merci cheikh des clarifications apportés a ce sujet car ce ingorant egaré de tounkara pense qu’au senegal il y a que des illettrès

  3. Je suis de l’avis de Serigne Kara Mbacké pour une redéfinition de la démocratie et de la laïcité. Je suis pour une réécriture entière de la Constitution qui commencera par : Dieu a dit…

  4. Ecoutez PAS D’AMALGAME ici. Il ne faut pointer Tounkara du doigt. l’Auteur de l’Article dit presque la meme chose que Tounkara. Son article dvrait plutot etre intitule « Lettre au Peuple et aux dirigeants politiques Senegalais ». Quoiqu’on dise ce que Tounkara a dit devrait etre dit par les Conseillers des Chefs Religieux. Ils ne sont pas informe des Projet de lois y compris cet projet de reforme Constittutionnelle et ses implications. L’Article de TOUNKARA etait tres intelligent et l’entourage des marabouts et tous les Senegalais devrait remercier Tounkara et prier pour lui. Car il souleve , il signale un danger qui est dans les projets de lois qui, s’ils deviennent lois, peuvent completement aneantir le travail abattu et le fruit de la souffrance et des sacrifices consentis par nos Cheikh et peut eteindre ou paralyser l’Islam chez nous!!
    C’est pas le temps de la polemique contre Tounkara et le temps de l’eveil. car c’est vous les les musulmans, vous les talibes, vous les catholiques, vous les Senegalais qui allez voter au referendum pour des choses qui vont detruire notre societes. Et vous n;avez que deux semaines pour choisir d’agir de voter en pensant a votre tombe et de voter pour des faveur materielles. MERCI ENCORE A TOUNKARA ET QU’ALLAH TE PROTEGE! QU’ALLAH FASSE QUE NOS CHEFS RELIGIEUX SOINET BIEN INFORMES DES CHOSES QUE FONT OU COMPTENT FAIRE NOS CHEFS DE LA REPUBLIQUE

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