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Lettre Ouverte à Mame Mbaye Niang

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A défaut de créer cinq cent milles (500 000) emplois comme votre leader nous l’avait promis, votre aspiration à travers les vacances citoyennes confirme votre volonté de créer trois cent cinquante milles (350 000) danseurs. C’est hallucinant.

En vous écoutant parler de la jeunesse dont vous êtes sensés défendre les intérêts au sein du gouvernement, j’ai mal.

J’ai trop mal de voir avec quel manque de considération vous traitez cette si brave jeunesse sénégalaise.

Désolé M. Niang, vous ne faites que du show national pour les jeunes non avertis.

Ce show national annuel n’est rien d’autre qu’une occasion de vous faire entendre et de faire semblant de travailler pour la jeunesse.

Nous savons ce qui se passe.

Nous savons comment fonctionne votre caravane.

Je garde en souvenir votre effarante contre-vérité de la création par le gouvernement, de plus de deux cent quarante milles (240 000) emplois de 2012 à 2015. Ces chiffres démesurés à la taille de la propagande qui caractérise votre vision du « Yokuté », sont les thuriféraires de dérives verbales totalement en porte à faux avec les réalités du terrain.  

Je dois rappeler que dans la vérité, la politique d’emploi du gouvernement est frappée d’un échec patent.  

Bien sûr, on vous a toujours demandé de publier les secteurs où ces emplois ont été créés, la durée de ces emplois et leurs contributions réelles dans la chute du chômage endémique des jeunes au Sénégal.

En outre, au moment où vous parlez de gouvernance sobre et de rationalisation des ressources vous êtes même en train de dilapider les deniers publics. Ces deniers pouvaient servir à la création d’au moins 100 petites entreprises pour les jeunes ou encore à financer 500 projets de jeunes.

Vous parlez de la volonté de Youssou Ndour à accompagner le Président Macky Sall dans sa politique de jeunesse. Et pourquoi toujours Youssou Ndour ? Je me demande comment des concerts de musique peuvent apporter quelque chose à une jeunesse diplômée mais désespérée, une jeunesse déboussolée et dont le principal rêve est de quitter le Sénégal par des embarcations de fortunes à la quête de lendemains meilleurs.

Fort heureusement, votre art de la propagande et votre magie abstraite du vécu de la jeunesse, ne vous aideront pas à pacifier nos doutes et nos craintes sur la volonté intrinsèque du gouvernement du «Yokuté  » à mettre la jeunesse au cœur de ses priorités.

Surtout assez de suffisance et d’arrogance.

Hélas, les vacances citoyennes dévoyées ne pourront qu’amplifier le fossé qui subsiste entre la détermination de la jeunesse à jouer son rôle fondamental dans le développement du pays et les errements catastrophés de la politique d’emplois d’un gouvernement de l’improvisation.

Ce ne sont point les agents de sécurité publique et les emplois à la poubelle qui résorberont le déficit chronique en matière d’emploi dont souffre la jeunesse sénégalaise.

Par ailleurs, ces vacances citoyennes surviennent dans un contexte national marqué par des revendications farouches d’enseignants traînés dans la boue par le gouvernement pour avoir demandé légitimement le respect des accords que vous avez signés et estimés réalisables.

Au moment où ils attendaient leur rappel, vous leur avez servi des mises en demeure et des réquisitions. De Senghor à Wade en passant par Abdou Diouf, jamais un gouvernement n’en était arrivé à cet extrême avec les enseignants qui pour l’essentiel sont des jeunes que vous feignez de défendre.

Ce budget injustifié de vos vacances dorées pouvait servir aux paysans laissés à eux-mêmes sans semences ni engrais ni matériel agricole.

  1. le ministre, je vous en prie, pensez d’abord aux priorités des populations de ce pays dont l’agriculture est le moteur essentiel de tout projet de développement par une implication judicieuse de la jeunesse dans ce secteur vital de notre économie.
  2. le ministre, arrêtez les contradictions. Vous voulez accompagner les jeunes dans leurs projets et paradoxalement chaque année vous rejetez des milliers de dossiers de jeunes demandeurs de financements sous prétexte qu’ils ne sont pas bancables.

Vos structures chargées d’aider les jeunes en matière de montage de projet ne sont jamais déplacées dans les régions aux côtés des jeunes et pourtant, elles coûtent chères à l’Etat et aux contribuables sénégalais. En réalité, ces structures ne financent que vos militants, personne ne s’y trompe.

D’ailleurs, le peu de place qu’occupe la jeunesse dans la formation et la réalisation des ambitions du Pse en dit long sur la nature de votre relation avec la jeunesse.

Quand je pense à la construction citoyenne, j’en tombe malade du fait du manque de considération dont vous faites montre pour l’avenir de la Nation. Les jeunes ne sont pas des guignols.

Rien de grand dans ce pays ne se construira sans la jeunesse qui demeure le moteur et le levier de toute perspective de développement qui sied pour le devenir du Peuple sénégalais.

Papa Massar DIOP

Philosophe

Porte-parole de la Convention Nationale des Jeunes du Grand Parti

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