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Lettre ouverte adressée au ministre de l’éducation nationale et au directeur de l’Office du BAC*

Date:

Messieurs,
j’ai pris ma plume pour écrire ces lignes afin de vous informer d’une situation inquiétante qui continue de gagner du terrain. Depuis longtemps j’éprouvais la paresse de tremper ma plume pour m’adresser à vous, c’est parce que je me suis toujours dit que vous êtes au courant de tout ce qui est entrain de se passer durant ces examens. Messieurs, nous savons tous qu’un pays ne peut pas se développer avec des diplômés tricheurs et j’avoue que ce secteur est en train de manquer à sa mission qui lui est confiée du fait de la tricherie excessive et de la corruption de haute classe.

Parlant du BFEM ( Brevet de Fin d’Etudes Moyennes), un examen qui fut très sérieux ,la barrière permettant aux adolescents d’acquérir leur ticket du lycée est de nos jours tout sauf minutieux ce qui diminue de plus en plus la fiabilité du diplôme.

Monsieur le ministre, vous avez certainement constaté que les résultats du Bfem durant ces dernières années ont connu une hausse exponentielle, cependant je ne pourrai guerre vous en remercier car vous êtes le mieux placés pour savoir que les résultats n’ont aucune corrélation avec le niveau des élèves.

Monsieur le ministre de l’éducation, savez-vous que le seul souci des élèves de 3eme est la moyenne qui leur permettra de passer en classe supérieure car les 99% des élèves savent qu’ils vont réussir le BFEM et les moins chanceux d’entre eux qui seront au second tour n’auront pas d’inquiétudes car se disant que celui-ci n’est qu’une formalité où tout le monde passe sans condition requise.

Monsieur le ministre, nous sommes tous d’accord que le principal problème est du fait que vous refusez de mettre tous les moyens nécessaires pour que cet examen se fasse dans de bonnes conditions.

Serait-il pas mieux de déplacer les correcteurs du BFEM comme on le fait avec l’examen du baccalauréat ?
Monsieur le ministre, savez-vous que les correcteurs sont gâtés dans certains villages comme des rois avec une ambiance extraordinaire et dans une telle situation certains seraient gênés de les voir sortir avec des résultats qui n’honorent pas le village. En plus le correcteur peut parfois avoir affaire avec des élèves d’un collègue avec qui il entretient de bonnes relations nées parfois des cellules pédagogiques et qui pourrait même lui signaler qu’il corrige ses élèves. Je vous signale encore que les présents du jury sont dés fois obligés de tordre le bras des correcteurs pour pouvoir repêcher une très grande masse avec des moyennes inférieures à 9 au premier tour et des moyennes de 6,5 au second tour car ils sont eux aussi victimes de relations amicales ou parfois même les honneurs reçues viennent affaiblir. Je suis peiné de le dire mais les collègues se plaignent chaque jour du niveau faible des élèves, et je remets toujours en question le taux de réussite qui tend vers le maximum ces dernières années.

Parlons maintenant de l’organisation du BAC !
Messieurs, saviez-vous que des instituteurs pris comme des surveillants sont parfois en face de leurs frères, sœurs, femmes, enfants, voisins anciens élèves ect . Parfois atteints par la sensibilité les aident à répondre à certaines questions ou leur donnent le feu vert de tricher avec leur téléphone portable via les réseaux sociaux où certains reçoivent les corrigés des épreuves ou de communiquer entre eux, Bref, au lieu de surveiller les candidats, ils surveillent les examinateurs et le président du jury .

Ceci n’est point une pugnacité contre nos collègues de l’élémentaire mais un cri de coeur contre votre démarche impertinente qui ne fait qu’encourager la médiocrité et dont le seul objectif est de minimiser les dépenses et de priver à ces collègues instituteurs l’aisance de faire leur travail correctement dans la dignité et la rigueur ce qui permettra d’avoir des résultats crédibles qui reflètent le niveau réel des admis et les conséquences de ces manquements seront sans doute la formation des diplômés qui seront prêts à vivre éternellement dans la tricherie et la corruption.

En espérant que ma lettre vous parviendra et en attendant une suite favorable, je compte sur votre bienveillance et votre haute considération.

*S.Touba Gueye ( professeur de mathématiques , écrivain , chroniqueur )

1 COMMENTAIRE

  1. Merci Monsieur de souligner ces pires tares et vices de notre société !! Où est Dame Mbodj l’indigne griot du Yolom Guénio national ?? L’éducation et la santé sont les 2 secteurs qui engloutissent l’essentiel de notre budget national, mais recèlent les piiir vauriens corrompus de notre pays !! Des enseignants nuls et fainéants qui passent leurs journées à lire des journaux au lieu de lire des livres !! Ils fréquent des grand-places, discutent politique matin midi soir, font des bras longs pour des élèves parents, font du khar matt dans les écoles privées tout en faisant grève dans le public, ou enceintent de toutes jeunes filles dans les régions !! Demandez à Dame Mbodj ce qu’il a fait au Lycée Limamoulaye de Guédiawaye avant d’être affecté en Casamance… Certains gens-saignants du moyen-secondaire n’ont même JAMAIS lu un livre en entier de leur vie !! Même à l’Université on trouve des soi-disant « enseignants-chercheurs » qui n’ont jamais publié le moindre article évalué de leur vie !! Le BFEM et le BAC avant 2010 n’a rien à voir ceux d’aujourd’hui…

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