Par devoir de vérité, Excellence, Il y a des choses que nous ne saurions taire pour l’histoire. Etant parmi vos plus grands souteneurs, dans le milieu estudiantin, il est une obligation pour nous de vous dire la vérité, rien que la vérité et toute la vérité.
Nous vous disons, Monsieur le Président, sauf votre respect, pour une fois, nous ne sommes pas d’accord avec vous. Parce que certains de vos collaborateurs, qui ont failli quelque part à leurs obligations, vous ont raconté des contrevérités pour se dédouaner.
Par devoir de vérité, Excellence, en vous faisant croire que les violences à l’Université Cheikh Anta Diop de Dakar ont des soubassements purement politiques, ils vous ont induit en erreur. Parce que nous qui sommes au Campus sommes en mesure de vous apporter les preuves de ce qu’on a essayé de vous faire croire. En effet, parlant de l’affaire Bassirou Birame Faye du nom de l’étudiant abattu à l’Université Cheikh Anta Diop de Dakar, le 14 août 2014, vous avez dit : “dans pareille situation, je regrette que certains cherchent à attiser le feu à des fins politiciennes”.
Ce qui a fini par nous surprendre, nous vos souteneurs qui avons été malmenés et traités comme des malpropres par les forces de l’ordre. Même si nous convenons avec vous que, par le passé, des étudiants grévistes ont souvent été manipulés par des acteurs politiques, il n’en demeure pas moins que, cette fois-ci, il s’agissait d’une manifestation spontanée consécutive à une litanie d’indignations. Etant musulman, je peux jurer la main sur le Coran que même des membres du Mouvement des élèves et étudiants républicains sont allés sur le champ de bataille, pour réclamer ce qui leur revient de droit.
Par devoir de vérité, Excellence, la violence inouïe et gratuite dont les étudiants ont été victimes n’avait nullement sa raison d’être. Comment se fait-il que des gens qui sont censés faire régner l’ordre, se permettent de semer le désordre ? Pourquoi détruire des années de recherches et une documentation datant de plusieurs années de durs labeurs ? Pourquoi des forces de l’ordre armées jusqu’aux dents à longueur de journée dans le Campus universitaire ?
Pour dire vrai, ce qui est arrivé était prévisible. Nous avons l’impression qu’au Sénégal les gens n’aiment pas anticiper sur les choses. A chaque fois, on attend que des dégâts collatéraux surgissent pour réagir. C’est ce à quoi on est en train d’assister avec le décès de l’étudiant Bassirou Birame Faye.
Pourtant, ce que nous réclamions est de notre plein droit. Juste nos bourses pour étudier dans des conditions à peu près acceptables. Même si nous ne cautionnons, en aucun cas, la violence, par devoir de vérité, nous vous disons qu’en rendant visite aux amis étudiants qui sont dans les hôpitaux, nous avons été traumatisés et choqués par les nombreux sévices infligés aux étudiants par vos forces de sécurité. Nous étions devenus petit, très petit même, devant des camarades qui nous ont soutenus durant les périodes de vaches maigres, pour que vous puissiez accéder au Pouvoir.
Par devoir de vérité, sentant le danger venir, nous avons averti à temps plusieurs de vos collaborateurs qui ont malheureusement fait la sourde oreille. Certains vous font parvenir des comptes rendus erronés de la situation qui prévaut à l’UCAD. Certes, Il est de votre rôle de choisir vos collaborateurs, mais il est de notre devoir de vous dire que certains parmi eux et au plus haut niveau, se servent de vous au lieu de vous servir.
Par devoir de vérité, Ce qui est choquant à plusieurs égards est que ces gens-là aient attendu la mort de l’étudiant Bassirou Faye, pour presque automatiquement annoncer que tous les virements seront faits.
Par devoir de vérité, votre ministre de l’Enseignement avait pris vis à vis des étudiants des engagements qu’il n’a pas du tout respectés. Après 10 mois de revendications rythmées par des mouvements d’humeur et des “intifada” à n’en pas finir, on attend qu’il y ait mort d’homme pour se précipiter à débloquer l’argent et créditer les comptes des étudiants.
Par devoir de vérité, vous n’êtes pas sans savoir que nous avons versé de notre sang, au soir du 28 janvier 2012, pour votre élection. Donc, nous ne pouvons pas accepter que des gens vous induisent en erreur dans cette affaire.
Excellence, ouvrez les yeux avant qu’il ne soit trop tard !
Modou Fall, responsable de l’Apr dans la commune de koul
Membre du Mouvement des élèves et étudiants républicains
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walaay ndeysaane,tres pertinent l’etudiant
le réveil sera très très brutal pour son excellence,despote pète sec ça passe pas au senegal