Les évènements se sont accélérés, jeudi 19 avril, au Mali, avec le départ en exil de l’ex-président Amadou Toumani Touré (ATT), qui a trouvé refuge au Sénégalvoisin, et la libération des responsables civils et militaires arrêtés en début de semaine sur instruction des putschistes maliens.
M. Touré, 63 ans, et sa famille ont quitté Bamako à bord de l’avion présidentiel sénégalais, en compagnie du ministre sénégalais des affaires étrangères, Alioune Badara Cissé, selon des sources diplomatiques, militaire au Mali, et la présidence sénégalaise.
Selon une source militaire, la famille Touré a quitté le Mali « avec l’accord du capitaine Amadou Haya Sanogo », chef des putschistes qui, officieusement, étaient opposés au départ à l’étranger de M. Touré. Ils envisageaient contre lui« des poursuites judiciaires pour haute trahison et malversation financière ». Finalement, « le capitaine (Sanogo) a ordonné qu’on l’autorise à partir », a précisé la source militaires, sans plus de détails. Il n’était pas immédiatement possible desavoir si Amadou Toumani Touré, surnommé ATT, allait demeurer au Sénégal ou y résider temporairement avant d’aller vers une autre destination.
LIBÉRATION DE RESPONSABLES CIVILS ET MILITAIRES
Son départ de Bamako a quasiment coïncidé avec la libération de responsables civils et militaires (22 au total) qui avaient été arrêtés en début de semaine, et que la gendarmerie affirme toujours sous le coup d’enquêtes et susceptibles de poursuites judiciaires, assurant que des armes ont été découvertes chez certains d’entre eux.
La plupart de ces responsables ont été ou sont considérés comme des proches d’ATT. Parmi eux, on compte l’ex-premier ministre Modibo Sidibé, l’ex-ministre Soumaïla Cissé, l’avocat, député et homme politique Kassoum Tapo ou encore le responsable de patronat et leader politique Tièman Coulibaly.
Porté au pouvoir par un coup d’Etat en mars 1991, ATT, un militaire, avait dirigé une transition avant de rendre le pouvoir aux civils. Il avait ensuite été élu président en 2002, réélu en 2007 et devait quitter le pouvoir en juin à l’issue de ses deux mandats maximum légaux. Il a été renversé le 22 mars, à cinq semaines de la présidentielle, par des militaires qui l’accusaient d’incurie dans la gestion de la crise en cours depuis mi-janvier dans le nord du Mali. Cette vaste région en majorité désertique, qui représente la moitié du pays, est tombée fin mars-début avril sous le contrôle de rebelles touareg appuyés par divers mouvements armés, dont des islamistes.
Le 6 avril, un accord sur le retour à l’ordre constitutionnel au Mali a été arraché à la junte par la médiation. L’ex-président de l’Assemblée nationale, Dioncounda Traoré, 70 ans, a été investi chef de l’Etat par intérim le 12 avril. Il a désigné mardi l’astrophysicien de renommée mondiale cheikh Modibo Diarra, 60 ans, comme premier ministre avec pour mission de former un gouvernement d’union nationale, et s’attaquer en priorité à la crise dans le Nord.
LEMONDE.FR
Un avion sénégalais est allé chercher ATT à Bamako
– L’ancien président de la République du Mali, Amadou Toumani Touré a passé la nuit du jeudi au vendredi à Dakar où il devra désormais vivre en exil. C’est un avion sénégalais qui est allé le chercher jeudi dans la soirée à Bamako.
Chose due, chose faite. Amadou Toumani Touré a passé sa première nuit à Dakar où il est arrivé jeudi dans la soirée. C’est en tout cas ce qu’indique la chaîne de télévision France24. Le correspondant de cette chaîne à Bamako a révélé que c’est un avion sénégalais qui est allé chercher Amadou Toumani Touré dans la capitale malienne. Ce, en présence d’officiers sénégalais.
A Dakar avec sa famille, Amadou Toumani Touré échappe à une éventuelle arrestation des nouvelles autorités maliennes. Depuis le coup d’Etat qui a renversé son pouvoir plusieurs de ses proches collaborateurs ont été arrêtés.
