Sebastian Coe, le président de l’IAAF en pleine tempête après les révélations de corruption liée au dopage au sommet de son organisation, a appelé «chaque pays», y compris le Sénégal, à coopérer avec la police française enquêtant sur de présumées malversations.
«Du moment où une enquête de police est diligentée contre nous, je le dis très clairement à chacun à l’intérieur de mon organisation et du conseil que nous apporterons une totale coopération», a affirmé Sir Coe au cours d’une conférence de presse à Doha.
«Sur le plan de l’enquête criminelle en particulier, je me suis montré aussi très clair que nous devons comprendre, que notre sport a besoin de comprendre la vraie nature de ces accusations que nous devons étudier le plus vite possible. Et j’encourage chaque pays, chaque fédération, à coopérer pleinement avec la police française», a ajouté Sebastian Coe en faisant allusion au refus du Sénégal d’extrader l’un des fils de Lamine Diack, son prédécesseur à la tête de l’IAAF.
Le Premier ministre du Sénégal Mahammed Boun Abdallah Dionne a, en effet, affirmé devant des députés que «nous n’extraderons jamais un Sénégalais. Cela n’est point un droit à l’impunité».
Papa Massata Diack, ex-consultant marketing de l’IAAF, qui se trouverait au Sénégal, a été placé par Interpol sur sa liste des personnes les plus recherchées le 17 décembre après un mandat d’arrêt émis par la France.
– ‘Pas de sales affaires’ pour Qatar-2019 –
En garde à vue à Paris début novembre, Lamine Diack, 82 ans, avait affirmé que la Russie, via le président d’alors de sa Fédération d’athlétisme Valentin Balakhnichev, qui était aussi trésorier de l’IAAF, lui avait apporté une contribution d’1,5 million d’euros.
Cette somme aurait été «distribuée à des associations et des sphères d’influence» pour mobiliser contre une élection à un troisième mandat du président Abdoulaye Wade (2000-2012), ont indiqué le 18 décembre des sources proches du dossier, confirmant une information du quotidien français Le Monde.
Sebastian Coe était vice-président de Lamine Diack pendant huit ans avant de lui succéder il y a cinq mois à la tête de l’IAAF.
Une commission d’enquête indépendante mandatée par l’AMA a publié début novembre un rapport qui met en lumière un dopage organisé dans l’athlétisme russe, au sein duquel l’agence nationale antidopage Rusada a aidé à dissimuler des cas positifs impliquant des athlètes du pays.
Lamine Diack, son conseiller juridique Habib Cissé et un ancien médecin de l’IAAF ont été mis en examen début novembre pour corruption passive. Les enquêteurs pensent que l’ex-patron de l’athlétisme mondial a fermé les yeux sur une indulgence excessive de la Fédération russe pour plusieurs de ses athlètes soupçonnés de dopage, dans la perspective notamment des Mondiaux-2013 à Moscou.
Au cours de la même conférence de presse, Dahlan Al-Hamad, vice-président de l’IAAF et patron de l’athlétisme du Qatar, a affirmé que son pays n’avait pas cherché à soudoyer des membres de l’IAAF pour obtenir l’organisation des Mondiaux-2017, attribués à Londres. Le Qatar accueillera l’édition 2019. «Le Qatard n’a pas eu recours à de… sales affaires», a-t-il dit.
Les soupçons de corruption ont été lancés par des médias anglais la semaine dernière et Sebastian Coe a déjà annoncé l’ouverture d’une enquête.
AFP