Les mesures individuelles du dernier conseil des ministres ont sonné le glas de Ousseynou Goumbala, désormais ex-directeur des bourses. Un limogeage plutôt mal accueilli par Touba-Ndorong, le bastion mouride de la capitale du Saloum. Quartier de résidence de la dernière victime de Wade, la zone, à travers ses populations, a énergiquement rejeté la décision présidentielle, allant jusqu’à menacer de geler ses activités politiques.
(Correspondance) – Entre les mourides du quartier Touba-Ndorong et le parti au pouvoir, ce n’est plus le parfait amour. Déjà, ces derniers qui vivaient mal le manque d’infrastructures de leur quartier, alors qu’ils soutiennent servir de bassin électoral aux libéraux, ne manquaient pas d’exprimer leur ressentiment. Cette fois-ci, avec le limogeage du responsable de la fédération urbaine Pds de Kaolack, Ousseynou Goumbala, bien implanté dans la zone, le divorce semble inéluctable. Pour preuve, le rassemblement de protestation organisé à Penc mi, au lendemain de la mesure touchant un des leurs, Ousseynou Goumbala. Ainsi, Me Wade a reçu une volée de bois vert de la part des ses partisans.
‘Nous ne pouvons pas constituer le principal bassin électoral du Pds dans la région et nous voir, en retour, mal récompensés, comme c’est le cas avec le limogeage de Ousseynou Goumbala de son poste de directeur des bourses qui a implanté le parti dans la zone’, note Serigne Babacar Mbacké, au nom des petits-fils de Sérigne Bassirou Mbacké, fondateur de Touba-Ndorong. Pour enfoncer le clou, Babacar Mboup, un responsable libéral ‘de la première heure’, exprime le blues des anciens compagnons de Wade au Saloum. ‘Qu’est-ce qu’on a pu faire pour mériter pareil acharnement’, s’interroge-t-il. Il poursuit en fulminant que, ‘aujourd’hui, tous ceux qui ont soutenu (Wade) pendant la période des vaches maigres sont laissés en rade en termes de promotion politique et sociale au moment où les militants de la 25e heure s’en mettent plein les poches (sic)’.
Une rancœur, relayée par le secrétaire général de l’Ujtl communale, Mamoudou Diallo. Ce dernier évoque une marginalisation des cadres politiques du Saloum au sein de l’appareil libéral et dans les hautes fonctions de l’administration. ‘On a l’impression qu’on assiste à un traitement à deux vitesses entre responsables de Kaolack et ceux des autres régions qui, malgré des défaites dans leurs fiefs respectifs, se sont vu offrir des promotions’, constate, pour le déplorer, le jeune responsable libéral, au cours d’un point de presse tenu au Cdeps de Kaolack en compagnie des membres du bureau communal.
En tout cas, le limogeage de Ousseynou Goumabala ne laisse personne indifférent. Toutefois, les appréciations autour de ce limogeage divergent selon les sensibilités.
EL Hadji Thiendella FALL
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