L’Inde et le Pakistan commémorent les 70 ans de la Partition

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Il y a 70 ans, dans la nuit du 14 au 15 août 1947, l’empire colonial britannique des Indes se scindait en deux États : l’Inde et le Pakistan. Islamabad et New Delhi commémorent lundi et mardi ce douloureux passé.

Soixante-dix ans après la Partition de 1947, le Pakistan et l’Inde se souviennent. New Dehli célèbre mardi 15 août le 70e anniversaire de son indépendance, tandis qu’Islamabad lance dès lundi 14 août le début des commémorations.

En août 1947, le démantèlement de l’empire britannique des Indes donnait naissance dans la douleur à deux nations distinctes, l’une à majorité hindoue et l’autre à majorité musulmane, et déclenchait l’un des plus gros déplacements de populations de tous les temps.

La Partition a jeté sur la route près de 15 millions de déplacés hindous, musulmans et sikhs. Entre 200 000 et 2 millions de personnes ont péri dans les violences engendrées par les croisements de ces flux humains.

« On se battait tous pour notre propre vie »

Des témoins de l’époque se souviennent. Nisar Akhtar, un statisticien pakistanais à la retraite à Karachi, avait six ans en 1947 et vivait alors avec sa famille dans la région du Pendjab, aujourd’hui à cheval sur les deux pays. Il se souvient de la fumée qu’il voyait s’élever dans le ciel toutes les nuits : des Sikhs brûlant les villages alentour. La famille réussit à fuir. Mais avant de trouver refuge dans un camp de réfugiés, ils marchent pendant 21 jours, au sein d’une colonne de milliers de personnes, régulièrement attaquée par les Sikhs. « J’ai vu des bébés, des enfants, des vieillards avec des lances plantées dans le corps. Ils gémissaient de douleur et je passais mon chemin en les évitant. (…) Qu’aurais-je pu faire? Les gens titubaient de douleur et réclamaient de l’eau en criant… Mais on se battait tous pour notre propre vie. »

Madhu Sondhi avait cinq ans en 1947 et habitait à Lahore, aujourd’hui au Pakistan. Son père, ingénieur, s’était vu offrir par la compagnie des chemins de fer indienne de déménager en Inde. La famille s’est retrouvée à habiter près de la gare centrale de New Delhi, transformée en camp de réfugiés, comme de nombreux lieux publics à l’époque. « En face de notre maison, il y avait une mosquée où des musulmans étaient massacrés. Les balles finissaient souvent dans notre jardin, si bien que nous n’avions pas le droit d’y jouer », explique-t-elle, se disant « trop jeune » pour avoir été vraiment touchée à l’époque.

« J’ai toujours l’étiquette de réfugié »

Raj Khanna avait 14 ans en 1947. Troisième d’une famille de sept enfants, il avait grandi jusqu’alors dans une partie hindoue de Lahore. Mais dès l’été 1947, le quartier est gagné par les violences. Un jour, « les émeutiers mettent le feu à des maisons dans notre rue », se souvient-il. Avec ses amis, il monte sur un toit pour lancer de l’eau sur les flammes. Une balle le frôle. « Après l’incendie de notre quartier, mes parents ont pris peur et l’exode a commencé », se souvient Raj, dont la famille a d’abord trouvé refuge à Shimla, dans le nord de l’Inde. Raj Khanna habite aujourd’hui à New Delhi. « J’ai toujours l’étiquette de réfugié. Cette étiquette restera avec nous. Les blessures ne se referment jamais. »

Avec AFP

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