Fraichement sorti de prison après 15 mois de détention au Camp pénale de liberté 6 puis au Cap Manuel, l’ancien journaliste de l’hebdomadaire Jeune Afrique, Cheikh Yérim Seck compte se lancer en politique par le truchement des prochaines élections locales de juin 2014 au cours desquelles, il veut conquérir la municipalité de la ville de Louga. Pour réussir cette mission «impossible» aux yeux de certains, le patron de Dakaractu, qui a déjà entamé un véritable travail de fourmis, espère convaincre les Lougatois grâce à son ambitieux programme de campagne qui vise la modernisation de la capitale du Ndiambour.
La course pour briguer la mairie de Louga s’annonce serrer. Après les déclarations, tous azimuts de candidatures de responsables de partis politiques issus de l’APR, Bess Du Niakk ou encore du Parti socialiste, voilà que la municipalité de Louga vient d’enregistrer un nouveau prétendant… inattendu et non des moindres.
Il s’agit du journaliste Cheikh Yérim Seck. Sorti de prison il y a juste quelques semaines, le boss de Dakaractu s’est mué en politicien, décidé à marquer son empreinte aux prochaines Locales prévues au mois de juin de l’année courante. Raison pour laquelle, il n’a pas tardé à afficher ses intentions de briguer le suffrage des Lougatois pour la conquête de leur municipalité.
Chose qui, selon des proches du journaliste, l’avait toujours animé, bien avant ses déboires judiciaires, dernièrement. «Cheikh Yérim nourrit depuis longtemps l’envie de s’engager en politique pour la cause de Louga», confie un proche du journaliste tapi sous le sceau de l’anonymat. Selon lui, «cela date du temps où il était étudiant à l’Université Gaston Berger de Saint-Louis».
Maintenant qu’il veut matérialiser une telle ambition, il va devoir tronquer ses habits d’homme de presse contre ceux de politique. Et se jeter dans la jungle politique où tous les coups sont permis.
D’ailleurs, c’est ce qu’il semble faire ces derniers temps où il multiplie les descentes dans la capitale du Ndiambour. Aussi, en plus de son expérience de journaliste politique, Cheikh Yérim Seck compte mettre à profit le Collectif des Amis et Natifs de Louga (CANAL), qu’il avait mis sur pied en 2007 avec des amis tel que Mounirou Sy…, pour étendre ses tentacules dans tous les quartiers de Louga.
Pas plus tard que le week-end du 15 février dernier, le journaliste, accompagné d’une délégation restreinte, composée de membres du CANAL, a déjà rendu visite à presque tous les chefs des familles religieuses de la ville. C’est le cas des familles de Mame Cheikh Mbaye, Serigne Abass Sall, Sokhna Astou Sy et de l’Imam ratib de Louga, Massamba Kébé. Coté massification, le journaliste n’a pas hésité à sillonner la commune pour enrôler des responsables à la base solide. La plupart de ces militants sont à pied d’œuvre dans l’organisation de «Thé-débat» qu’il préside lui-même.
Pour ce qui est du contenu de son offre politique, révèle notre source, le journaliste politique entend faire de la voierie, de l’assainissement et du développement du tissu industriel, le socle de son programme. «Il (Cheikh Yérim) nous a confiés qu’il a le soutien de ses amis présidents et personnalités pour réaliser ses projets», nous souffle-t-on.
Cependant, tout n’est pas gagné d’avance pour Cheikh Yérim. Car, malgré toutes les bonnes cartes accumulées depuis son engagement en politique, lesquelles lui confèrent de fortes chances de succéder à Aminata Mbengue Ndiaye à la tête du conseil municipal de Louga, il devra faire face à certains obstacles.
Le premier parmi ceux-ci est l’écueil judiciaire qui entoure encore son dossier. En fait, bien que libéré des geôles du camp pénal, M. Seck risque gros. Sa libération est perçue par ces deux organisations comme étant une décision de justice qui bafoue le droit des victimes de viol, selon l’Association des juristes du Sénégal et la Raddho.
Devant de tels lobbies, si la bande à Fatou Kiné Camara, présidente de l’AJS, n’abdique pas, il n’est pas exclu que l’ancien reporter de Béchir Ben Yahmed soit confronté de nouveau, à des démêlés judiciaires qui, au moins, auront l’effet néfaste de lui faire perdre du temps pouvant être utile pour sa compagne dans sa ville d’origine. Ce, d’autant plus qu’il n’est pas encore bien connu dans certaines zones reculées de la commune.
A noter que Cheikh Yerim Seck ne sera pas le seul journaliste en lice pour la course aux Locales dans sa ville natale.
L’autre candidat au poste de maire de Louga, avec qui Yerim devra croiser le fer est Samba Kara Ndiaye, un ancien de RFI et expert en consultance internationale. Ancien du PVD de Kara, cet autre journaliste est maintenant le secrétaire général de la Nouvelle Alliance Démocratique du Sénégal (NADEMS).
Ayant déjà en possession de son passeport pour les Locales, avec le récépissé de son parti qui vient de sortir tout dernièrement, Ndiaye, tout comme son confrère Seck, ambitionne de «faire de Louga l’une des villes les plus modernes du Sénégal». Attendons de voir si leur talent en journalisme sera le même en politique.
Source: Vérité du jour