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Locales 2022 – Zahra Iyane Thiam charge l’opposition : “Elle n’a qu’à apprendre à confectionner des listes d’abord’’

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XALIMANEWS-Elle est la candidate de Benno Bokk Yaakaar à la Sicap pour les prochaines élections locales. Naturellement, Zahra Iyane Thiam ne voit qu’une victoire le soir du 23 janvier et travaille pour atteindre ce but. Les récriminations de l’opposition, elle les qualifie de ‘’faux débat’’ et les invite à aller apprendre à confectionner des listes.

Le président de la coalition BBY vous a choisie comme tête de liste dans la zone des Sicap. Comment appréciez-vous cette marque de confiance ?

C’est une grande responsabilité, parce que nous avons une très large coalition et être choisie parmi tous les responsables… Au-delà de ça, le contexte est très particulier. Ces élections territoriales sont très importantes, en ce qu’elles doivent nous permettre de prolonger la vision du chef de l’Etat. C’est pourquoi je pense que le fait qu’on m’ait choisie est une grande responsabilité pour moi. On fera, avec l’ensemble des responsables de Benno Bokk Yaakaar, de sorte à gagner d’abord et ensuite répondre aux préoccupations des populations.

Au moment où certains pensent que l’éclosion des grandes coalitions n’aide pas à améliorer la participation politique des femmes, vous, vous êtes  portée par une large coalition. Que pensez-vous des investitures ?

Je suis fière de dire que parmi toutes les listes au Sénégal, la nôtre est la seule dirigée par des femmes. La tête de liste majoritaire est une femme. La tête de liste proportionnelle est une femme. C’est une bonne chose. L’autre élément, c’est que nous avons une liste jeune et beaucoup de ressources. Nous avons mis à la disposition des Sicap et de Dakar une diversité de ressources. Nous voulons mettre toute cette expertise au service de note pays.

Maintenant, le combat pour une plus grande présence des femmes en politique est un combat dynamique et continu. Déjà, avec la parité, sur 66 conseillers, forcément les 33 sont des femmes. C’est un premier pas. Il faudra continuer le combat, parce que c’est d’abord dans l’organisation interne des formations politiques, mais c’est surtout également dans l’approche, les moyens, etc. Je n’ai rien contre la société civile qui supporte la candidature des femmes, mais cela ne peut pas se faire à travers les médias. En politique, si l’on veut être présent, c’est le terrain d’abord. Aujourd’hui, il faut que les femmes s’investissent sur ce terrain qui est très difficile.

C’est moins une question d’hommes ou de femmes, mais c’est ce courage là à affronter, à traverser toutes les difficultés que l’on rencontre et ça, c’est l’engagement. Quel est aujourd’hui le niveau, le degré d’engagement des femmes face à toutes ces difficultés ? C’est cela la question et non investir les plateaux ou faire des marches. On ne fera jamais assez de marches pour être portée à la tête d’une liste ou d’une coalition. Je pense que ce n’est pas pour mes beaux yeux que j’ai été portée à la tête de la liste BBY à la Sicap, mais c’est l’engagement sur le terrain, la volonté et la détermination à s’imposer d’abord, à vouloir faire des résultats ensuite pour ses compatriotes.  

Vous ne ressentez aucune réticence venant de la part des autres responsables ou vous bénéficiez de leur total soutien ?

Je peux répondre par l’affirmative, dans la mesure où la coalition Benno Bokk Yaakaar au niveau des Sicap Liberté est constituée par plusieurs partis. Hormis l’APR dont je suis membre, il y a le Rewmi, le Parti socialiste, l’AFP, le LDR/Yessal, l’APD de Thierno Lô, le PVD de Serigne Modou Kara. Il y a d’autres mouvements, organisations, groupes et associations communautaires de base. On a diverses personnes ressources. C’est ainsi qu’on a même des personnes ressources qui nous accompagnent comme Chérif Mamine Aïdara qui a accepté de figurer sur une de nos listes. Je pense vraiment qu’il y a une synergie forte, un large rassemblement autour de la candidature de Benno Bokk Yaakaar et de tous les espoirs cristallisés par cette dernière.

Qu’est-ce qui est en train d’être fait à la Sicap avec la coalition Benno Bokk Yaakaar pour espérer une victoire éclatante au soir du 23 janvier 2022 ?

Au sortir de la confection des listes qui est toujours un moment très difficile parce que, malheureusement, tout le monde ne peut pas être sur une liste, alors qu’on a une coalition très large avec beaucoup de ressources humaines de qualité. On n’a que 66 conseillers. Il fallait d’abord harmoniser tout cela, en essayant de trouver la synergie qu’il faut et ensuite aller vers les populations pour leur présenter notre programme.

Nous avons un ambitieux programme pour les Sicap. Il y a un travail de proximité qui est en train d’être fait. L’élection locale est avant tout un travail de proximité. Nous sommes sur le terrain au quotidien et allons à la rencontre des notables, les autorités sur place, les organisations de femmes et de jeunes pour leur présenter notre programme, le partager avec eux, afin d’amener le plus grand nombre à adhérer à cela. Dieu merci, que cela soit les organisations de femmes que j’accompagne dans leur entrepreneuriat depuis longtemps, que ce soit les jeunes, ils adhèrent à ce que nous leur présentons. Depuis l’année dernière, nous avons mis en place le projet ‘’Jokko Jeunes’’ pour voir comment nous pouvons prendre en charge les préoccupations, l’entrepreneuriat, l’organisation même des jeunes pour leur permettre de faire éclore leur potentiel. Tout ceci va être renforcé, amplifié pour que nous puissions avoir une victoire éclatante au soir du 23 janvier. 

Peut-on connaître les grandes lignes du programme que vous partagez avec les populations ? Quelle place occupe la gestion de l’insécurité dans les Sicap qui est un problème réel ?

Nous prévoyons de le présenter au cours d’une cérémonie officielle. Il tourne autour de cinq axes et les jeunes et les femmes sont au cœur de ce dernier, compte non tenu de la gestion du cadre de vie. On va dire qu’il y a l’insécurité ici, la délinquance, la dépendance qui sont des préoccupations majeures. Il est rare de voir des problèmes d’assainissement ou d’aménagement dans les Sicap. Mais le problème majeur que nous avons est la dépendance des jeunes vis-à-vis de l’alcool, d’autres vices. Forcément, cela a comme corollaire l’insécurité. On compte accorder une attention particulière à ces écueils. Nous prévoyons – c’est l’une de nos ambitions – de créer un centre dénommé ‘’Defaar’’ qui sera un centre de désintoxication, de formation et d’appui à la réinsertion. Chaque citoyen a le droit d’avoir des chances de se réintégrer dans la société, de contribuer au développement de son quartier. Nous nous inscrirons dans cette perspective de rendre vraiment possible le vœu de chaque Sicapois et Sicapoise de contribuer au développement de notre commune. A ceux qui en ont besoin, on les aidera à avoir l’appui nécessaire pour se réinsérer dans la société.

Vous semblez très sûre de votre victoire. Est-ce à dire que vous ne sentez aucune menace venant de quel que bord que ce soit ?

La menace est permanente et perpétuelle, dès lors qu’on va vers un combat. Si l’on ne prend pas en compte, très sérieusement, l’environnement, l’on risque d’avoir des surprises. Il faut rappeler qu’une élection n’est jamais gagnée d’avance et tout peut se jouer à la seconde près. Je ne ressens aucune peur pour autant. Cela ne fait pas partie de mon vocabulaire. J’ai foi en moi, en ce que j’ai fait durant cinq ans. Pour le moment, je continue à suivre mon agenda, mon chemin. Si je ne descends pas de cette trajectoire, la victoire sera au bout de l’effort.

Que faites-vous pour éviter les violences électorales, sachant que se trouve juste à côté des Sicap la commune de Mermoz Sacré-Cœur dirigée par l’un des candidats à la mairie de Dakar et opposant farouche de BBY ?

C’est la manière dont est appréhendée la violence qui pose problème. D’abord, il n’y a pas de violence. Ce n’est qu’une partie qui pense que c’est par la violence qu’elle peut gagner. L’élection, c’est à travers les urnes. Ce n’est pas par la violence verbale, encore moins physique. On n’a pas besoin de biceps pour convaincre les populations. Si l’on a foi en son action et en l’adhésion des populations, je ne vois pas pourquoi il y aurait de la violence. Parler de manipulation du processus est un faux débat. Nous avons pu avoir des alternances dans ce pays. Nous avons vu qu’au cours des élections, aussi bien des victoires que des pertes au niveau de la coalition Benno Bokk Yaakaar. Les acteurs politiques sont uniquement départagés par leur représentativité sur le terrain. De ce point de vue-là, notre philosophie au niveau de Benno Bokk Yaakaar est qu’une élection ne se gagne pas par les biceps, mais par le terrain. Ce qui devrait permettre de faire adhérer le plus grand nombre de personnes à son projet et ses adhésions.

Mais quand c’est le ministre de l’Intérieur qui donne des instructions aux préfets pour qu’ils se pourvoient en cassation, ne donne-t-il pas raison à ceux qui disent que BBY est derrière le rejet de toutes ces listes ?

Bien au contraire ! C’est la preuve que non seulement nous sommes dans une démocratie, mais que nos institutions fonctionnent correctement. Si ce n’était que de la manipulation, pourquoi rejeter des listes et aller en pourvoi ? Si c’est vraiment exercer sa force, sa puissance et son pouvoir, on n’a pas besoin d’aller au tribunal, de sortir d’abord perdant avant de se pourvoir en cassation. Cela veut tout simplement dire que la séparation des pouvoirs est non seulement réelle, mais également que chacun exerce ce que lui permet la réglementation en termes de droit et possibilité. Si, par ailleurs, il y a des partis qui jugent qu’il faut se pourvoir en cassation, je n’y vois aucun inconvénient.  Au contraire, c’est un système qui marche. Ce qu’il faut souhaiter à ce niveau, c’est que chacun respecte ce que la justice indique comme décision.

Une liste de votre coalition à Dakar présentant des anomalies est brandie par des opposants parce que le préfet de Dakar, disent-ils, l’a fait passer malgré tout. N’y a-t-il pas là du deux poids, deux mesures ?

L’opposition n’a qu’à aller apprendre à faire des listes d’abord avant de chercher la petite bête dans nos listes. Pour distinguer le vrai de l’ivraie, il faudrait savoir d’abord faire du vrai. On ne peut pas constituer une liste et on est en mesure de savoir celle qui est bonne et celle qui ne l’est pas. Ce n’est pas possible. C’est un faux débat. Nous aujourd’hui, que ce soit à l’échelle des communes ou de la ville, on a un programme, nous sommes présents sur le terrain et menons des actions au quotidien à travers l’action du gouvernement. Aujourd’hui, il est indéniable que les actions du gouvernement portent leurs fruits au niveau des populations. Cela se matérialise au niveau de plusieurs secteurs à travers la croissance. Donc, il n’y a pas de raison que les Sénégalais ne puissent pas adhérer au programme offert par le candidat de BBY à Dakar, le ministre Abdoulaye Diouf Sarr. Nous sommes confiants, le soir du 23 janvier, la victoire sera de notre côté d’abord, parce que nous sommes plus représentatifs ; ensuite, nous sommes des hommes et femmes de paix, mais surtout parce que nous sommes engagés à améliorer au quotidien le vécu de nos compatriotes.

Ainsi vu, si vous ne passez pas, ce sera le rejet de la politique du chef de l’Etat, un échec avant la Présidentielle ?

On attendra. Je pourrais vous répondre le soir du 23 janvier. Je n’anticiperais sur une défaite. Pour le moment, ce qui est sûr c’est que nous allons passer. Si une autre situation se présente, on en reparlera.

Vous êtes au moins consciente que, personnellement, perdre peut signifier votre sortie du gouvernement ?

Si c’est tel quel, on peut dire que les ministres candidats aux mairies sont courageux. Par conséquent, cela démontre que ce ne sont pas les postes qui nous font courir, mais le fait de répondre aux préoccupations de nos populations. Nous sommes des acteurs politiques. Nous avons une ambition pour les populations, nous devons les rassurer quant à notre engagement et notre détermination à réussir ce pourquoi nous avons choisi d’être des acteurs politiques. Non, je ne le pense pas. Il s’agit plutôt de faire adhérer les populations à la vision du chef l’Etat, laquelle porte ses fruits et qui peut nous mener vers l’émergence telle que nous la vivons depuis près de 10 ans. 

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