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L’OFNAC, la CPI en miniature.

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Les précédents événements causant le limogeage d’une certaine Nafy Ngom Keita (ex Présidente de l’OFNAC) m’ont poussé à réfléchir sur la démarche de cette structure semblable à celle de la CPI.
Pas mal d’autorités africaines (Présidents, candidats à des élections présidentielles), d’intellectuels africains et même de simples citoyens africains n’arrêtent pas de poser la question à savoir pourquoi la Cour Pénale Internationale ne juge que des Africains ?
Y-a-t-il que des délinquants africains dans ce monde ?

Ma réflexion n’est surtout pas d’envisager quelques allégeances que ce soit pour un délinquant, un voleur, un criminel de guerre ou pour quelqu’un qui a commis un crime contre l’humanité. Au contraire, je souhaite qu’il y’ait une mesure proportionnelle à tous dégâts causés.
Cependant, la correction doit être d’égales mesures pour tous les citoyens du monde quel que soit leur provenance et leur position géographique.
Il y’a un proverbe wolof qui dit « charité bien ordonnée commence par soi-même » et ceci devrait bien être transposé chez nous.

Pour rappel, l’OFNAC a été créée par le Président Sall pour lutter contre la fraude et la corruption à petite ou grande échelle. Une structure devant répondre à la forte exigence populaire de transparence dans la gestion du patrimoine public. Parmi les demandes sociales, la déclaration de patrimoine qui reste un élément du dispositif de prévention de l’enrichissement illicite et de la corruption.

Nous nous sommes réjouis de la création de cet organe de veille et de surveillance de nos deniers publics quand le Président Sall avait décidé de le mettre en place avec une ligne directrice claire.

Une vision articulée autour de quatre (4) cultures :
– Celle de l’intégrité et de l’exemplarité;
– Celle du respect et de la protection du bien public;
– Celle de la performance et de la promotion du mérite;
– Celle de la reddition des comptes et de l’imputabilité.

En clair, cette organisation doit prôner le bon fonctionnement de tous nos services publics et exiger une exemplarité sans faille de toute personne occupant une responsabilité dans le service public Sénégalais.

Il est reproché, à tort ou à raison, à Alioune Sall, frère du président de la République, d’avoir vendu une licence d’exploration de pétrole à plusieurs milliards de FCFA, et ainsi d’avoir commis ce que l’on appelle un délit d’initié. À la suite d’une plainte déposée à l’OFNAC par un citoyen sénégalais, Mme Ngom avait ouvert une enquête sur ce dossier.

Lors de la publication de son rapport, Mme Ngom épingle le directeur du Centre des Œuvres universitaires de Dakar (COUD) sur des soupçons de détournement de deniers publics.

Elle épingle également certaines autorités qui n’auraient pas fait leur déclaration de patrimoines comme stipulé dans la charte de l’OFNAC.

En regardant cette démarche, sur quelle base pouvons-nous justifier le limogeage de Ousmane Sonko en dérogeant aux règles élémentaires d’une procédure de licenciement ?

Partant de ce constat, le Président Sall nous montre clairement que l’OFNAC est bien la miniature de la CPI, c’est à dire un organe qui juge que les plus faibles et les non alliés du camp présidentiel. Tous les rapports et jugements rendus par cette structure ne sont applicables que si cette dernière n’épingle pas un proche du Président Sall.

Pour qu’une structure comme OFNAC soit solide, impartiale et forte, elle doit être indépendante et sans aucune liaison avec le pouvoir exécutif. Mieux, elle doit être en parfaite cohabitation avec les pouvoirs judiciaires afin que les jugements rendus soient suivis d’effets.

D’où ma question, l’OFNAC est-elle créée pour nous servir ou pour servir un président et son clan ?

Saliou Nguirane
[email protected]

4 Commentaires

  1. Belle reflexion sur deux problématiques qui touchent à la fois l’Afrique et le Sénégal. Ce genre d’article mérite d’être publié dans les journaux papiers aussi pour le large public Sénégal

  2. C’est bien dommage que des article comme ça ne soit pas mis en avant sur nos presse en ligne et même papier. Je suis bien d’accord avec vous Karim. Mais bon c’est notre système qui est comme ça, soit t’es un politicien on te met en avant avec tes histoires à deux balles, soit t’es un dealer, danseur ou chanteur… mon pauvre pays !

  3. Sauf erreur de ma part, c’est la 2e fois que je tombe sur vos articles mais vous écrivez bien avec de belles analyses contrairement à pas mal d’autres articles qui inondent les sites web au sénégal…

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