La Guinée-Bissau entame un deuil national de sept jours. Les drapeaux sont en berne et les salles de spectacles fermées. Le pays rend hommage à Malam Bacaï Sanha, mort lundi 9 janvier 2012 à Paris. Le président bissau-guinéen avait été hospitalisé avant Noël dans la capitale française pour une maladie dont il souffrait depuis plusieurs années. Raimundo Pereira du Parti africain pour l’indépendance de la Guinée-Bissau et des îles du Cap-Vert (PAIGC), le parti au pouvoir, doit assurer l’intérim. Mais le principal parti d’opposition a refusé le président de l’Assemblée nationale comme président intérimaire.
Un collectif de quatorze formations politiques, dont trois siégent déjà au Parlement et parmi lesquels il y a le Parti de la rénovation sociale (PRS) de l’ancien président Kumba Yala, ont refusé, dans un communiqué, que Raimundo Pereira assure l’intérim du président défunt Malam Bacaï Sanha.
L’opposition avance comme argument qu’il fait partie des prérogatives du président intérimaire de limoger ou de nommer le procureur de la République. La crainte de ces partis est qu’un tel limogeage permettrait de ne pas envoyer devant les tribunaux les personnalités suspectées dans l’assassinat en 2009 de l’ancien président Joao Bernardo Vieira, le chef d’Etat major Batista Tagmé Na Waié, ainsi que d’autres hommes politiques.
Ce collectif avait organisé des marches pour exiger la publication du rapport d’enquête concernant justement ces assassinats de 2009. Mais jusqu’à présent, ces rapports dorment encore quelque part entre les mains du procureur
RFI