Une cinquantaine de dirigeants d’Asie et de l’Union européenne se réunissent ces jeudi et vendredi à Bruxelles à l’occasion du sommet bisannuel des deux blocs (ASEM), avec en toile de fond la recherche d’une position commune contre plusieurs politiques du président américain Donald Trump et pour la défense du multilatéralisme. Ce sommet se caractérise notamment par une présence accrue de chefs de gouvernement.
Outre les Européens déjà arrivés mercredi à Bruxelles pour le sommet d’automne de l’UE, les Premiers ministres chinois Li Keqiang, russe Dmitri Medvedev et japonais Shinzo Abe sont aussi annoncés à Bruxelles. Le sujet-phare du sommet sera, à n’en pas douter, la guerre commerciale engagée ces dernières semaines par le président Trump contre la Chine et les hausses de tarifs douaniers que les Etats-Unis ont imposées à des produits européens.
L’ombre de Trump Le projet de conclusions du sommet est un message à la Maison blanche: les partenaires de l’ASEM (acronyme anglais pour « Réunion du dialogue Europe-Asie ») s’engagent en faveur d’un ordre international régulé et du commerce multilatéral, deux concepts fondateurs de l’Organisation mondiale du Commerce (OMC) que l’administration Trump ne porte pas dans son coeur. Cette apparente unanimité euro-asiatique ne peut toutefois faire oublier les conflits commerciaux entre les deux continents, comme en témoigne la plainte lancée cet été auprès de l’OMC par la Commission européenne contre la Chine, accusée de s’approprier injustement la technologie des entreprises européennes actives en Chine.
De nombreux sujets majeurs sur la table L’ombre du président américain planera aussi sur un deuxième thème du sommet, celui de l’accord climatique de Paris que Donald Trump veut abandonner. Les partenaires de l’ASEM devraient confirmer leur engagement. Le retrait américain de l’accord sur le nucléaire iranien et les sanctions que l’administration Trump veut imposer aux entreprises (européennes) qui continuent d’investir dans ce pays figureront également à l’agenda.
Les Européens cherchent du soutien international pour crédibiliser leur mécanisme visant à permettre aux pays et entreprises étrangères d’échapper à ces sanctions. De nombreux autres sujets seront débattus, tels que la dénucléarisation de la péninsule coréenne, les tensions en mer de Chine méridionale, le programme de développement chinois, la lutte contre le terrorisme, la cybersécurité, la migration irrégulière ou encore le rapprochement social et culturel, notamment à travers la connectivité ou le tourisme.
L’ASEM, créée en 1996, représente 60% de la population mondiale et 65% du PIB mondial. Jeudi soir, le roi Philippe participera au dîner de gala des dirigeants qui suivra la cérémonie d’ouverture et une première session de travail. Le sommet de l’ASEM sera suivi, vendredi, d’un sommet UE-Corée et de la réunion des dirigeants de l’UE et de l’ASEAN, l’espace économique commun du sud-est asiatique.
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