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L’USAID serait-il en train de financer un programme d’enseignement pour détruire les langues locales au Sénégal ? (Par Gondièl KA)

Date:

Le projet « lecture pour tous » financé par l’USAID au Sénégal a commencé en octobre 2016 et continuera jusqu’en juillet 2021. Le projet a pour but d’améliorer le niveau de lecture des élèves dans les petites classes.

L’objectif principal de la campagne national de communication est de délivrer des messages et d’aller vers les communautés et les parents afin qu’ils se mobilisent pour soutenir les enseignants et apprentissages de la lecture initiale en langues nationales, facteur d’amélioration des performances en lecture des élèves dans les premières classes de l’élémentaire et des daara.

L’USAID à travers le projet « lecture pour tous », soutient le ministre de l’éducation nationale, avec une intervention sur la lecture pour une durée de 5 ans, sur la période de 2016 – 2021. Ce programme vise l’amélioration des performances scolaires à travers la lecture en utilisant le pulaare, le wolof, et le seerere dans les 3 classes que sont le CI, le CP et le CE1, et les premières années dans les daara. Ce programme cible environ 3637 écoles primaires publique et 100 daara dans les régions de Diourbel, Fatick, Kaffrine, Louga et Matam.

Cependant, ce programme fait l’objet de beaucoup de contestations dans les zones où les Peules, qui sont la première ethnie du Sénégal (en nombre) sont majorité. En effet, on raconte qu’on impose aux enfants de ce groupe ethnique, la langue wolof qui n’est pas leur langue maternelle. Les soninkés (minorité ethnique) se plaignent également de ce programme car leur langue ne figure pas dans le répertoire des langues ciblées.

 Les sénégalais ne veulent pas de ce programme favorisant une ethnie au détriment des autres. Nous ne voulons pas vivre sous le règne de tensions culturelles, ethniques et religieuses. On a toujours vécu en paix et nous voulons éviter à notre pays, ce qui est arrivé malheureusement au Rwanda. Ce programme n’aurait de sens que si chaque enfant bénéficie d’un enseignent dans sa langue maternelle. Enseigner aux enfants Peules une langue locale autre que leur langue maternelle serait une tragédie car c’est une acculturation et une assimilation. Avec ce programme, beaucoup de gens craignent la disparition pure et simple des langues nationales dont la langue POULAR au pays de la TERANGA.

Votre ambassade à Dakar est vivement et fortement interpelée ainsi que votre gouvernement et votre sénat. Les organismes américains ainsi que tous les médias de ce pays seront saisis afin de les informer ce programme financé par les contribuables américains qui a mis le Sénégal sur le qui-vive linguistique et qui est potentiellement créateur de conflits. Nous vous invitons à nous expliquer davantage où vous voulez en venir avec ce programme et apporter des correctifs pour que tous les apprenants puissent commencer leur éducation dans leurs langues maternelles respectives.

 Au mali on assiste impuissant aux génocide des peuls par les autorités politiques dont le chef est le président Ibrahima Boubacar Keita lui-même. Assisterait-on au Sénégal à des génocides linguistiques ou culturelles ?

Gondiel Ka

Montréal, Canada

Chroniqueur

Expertise Relation Afrique Canada

[email protected]

514-259-0613

14 Commentaires

  1. Depuis quand et sur la base de quelle statistique le puular est devenue la premiere langue du Senegal. Le Senegal est l’un des pays les plus ouvert cote culture alors ne soyez pas parano en voyant partout des tentatives de colonisation culturelle ou genocide culturelle comme vous le stipulez. La vie est simple,il ne faut pas voir des monstres et des ennemies la ou il n’y a pas.

    • Avant de te precipiter à rejeter une opinion, il faut bien lire et élever son savoir. Il existe bien une différence entre « la langue la plus parlée » et « l’ethnie la plus grande ».

  2. Merci pour l’alerte Monsieur. Voilà un sujet que devraient saisir les sénégalais et les politiques pour le régler définitivement. Moi je suis pour le développement de nos langues locales. Aussi, je suis serere et j’accepte que le wolof soit notre langue nationale. Il faut être réaliste, notre chance au Sénégal c’est d’avoir une langue parlée ou comprise par la quasi-totalité. Il ne s’agit pas d’épouser une ethnie, d’ailleurs l’ethnie wolof n’existe pas, ce serait plutôt les lébous. Nous sommes pour qu’une langue étrangère soit notre langue nationale, alors que le wolof pourrait le devenir tout en gardant l’anglais et le français car avant tout la langue est une richesse. Mettons de côté nos égos et travaillons ensemble à cela. Mais je suis d’accord pour dire que cela doit faire l’objet d’une concertation nationale sans passion.

  3. Merci pour cette article pertinent et visionaire. Nous ne voulons pas d’ in Sénégal où des langues et cultures sont tuées en faveur d’ une langue (Wolof) qui ne dépasse pas nos frontières. Si demain le Sénégal parle Wolof, le Mali le Bambara, le Burkina le Mossi, ainsi de suite la Balcanisation de l’ Afrique, telle que le colon le préconisait, se confirme . Pour communiquer, entre nous, nous devons utiliser le Français et l’ Anglais. La Solution c’ est de développer les langues africaines internationales comme le Pulaar Fulfulde, le kswahili, le Hausa, le lingala à côté de l’ Anglais. L’ unité africaine sera plus Comprenons que, Nous Avon’s besoin de langues africaines qui nous Unissent et non celles qui nous balcanisent.

  4. Merci pour cette pertinente vision. Comprenons que nous avons besoin de langues internationales africaines comme le Pular Fulfulde à côté de l’ Anglais, pour accelerer l’ unité africaine et le panafricanisme. La balcanisation de l’ Afrique Par les colons se confirme si le Senegal parle Wolof, le Mali le Bambara, le Burkina le More, etc… et que, Pour communiquer nous serons obligés de parler Français, de faire vivre le Français. C’ est idiot. Le Pulaar Fulfulde, ciment de Kama (Afrique) doit vivre pour l’ unité, le panafricanisme et l’ identité culturelle africaine.

  5. Si cela s’est avéré, il faudrait rectifier rapidement le tir avant qu’il ne soit trop tard. Il n’est pas possible de promouvoir les langues nationales en imposant telle ou telle langue qui n’est pas la langue la plus répandue de une localité donnée. Enseigner aux enfants sérère le Pular ou le Wolof, ou enseigner le wolof aux enfants diola, sérere ou pular, c’est une aliénation culturelle de l’enfant dès le bas, qui nest le contraire recherché en substituant le Français à ces niveaux préscolaires et élémentaires de l’Education nationale. Ce projet n’est pas culturellement neutre, et risque d’implanter, dès le jeune, le rejet de l’autre comme un étranger qu’on lui a imposé. Comment un wolof qui veut se débarrasser du Français peut il accepter qu’on lui impose le sérère, le pular ou le diola? Et vice versa. Il faut vérifier la véracité de cette information auprès de l’Education nationale, et le cas échéant, rectifier le tir.

  6. Les langues locales doivent être preservées , protegées et stimulées . La culture populaire est une carte memoire dont nous nous servons aujourd hui en egyptologie , CE qui laisse apparaitre des certitudes qui derangent même si nos autorites ne le savent pas preferant confier la memoire collective a des calculateurs » . Les langues de la Region du fleuve walo-walo , tioubalo , sunu-nké sont plus anciennes que vous croyez …
    C est ca ! Wassalam

  7. Je crois que vous ne défendez par les peulh comme votre article semble le démontrer. Dites clairement que vous craignez l’abandon de la langue française au profit des langues nationales africaines. Si vous pensez que les peulh sont lésés rechercher le financement nécessaire pour soutenir un tel projet. Actuellement nous n’avons pas de littérature écrite dans nos langues et nos cultures meurent de l’absence du livre.

  8. Même si cet excellent programme d’enseignement des langues nationales doit progressivement intégrer les autres langues nationales, il ne faut pas être parano M. Kâ ! Presque tout le monde parle wolof au Sénégal donc c’est plus que raisonnable de considérer cette langue comme la langue nationale qui doit être enseignée partout, y compris dans les régions où d’autres langues sont majoritaires. C’est une question de bon sens et de patriotisme. Il faut faire avancer notre pays, pas le faire reculer…

  9. Lemzo !!!
    Bien que le wolof est la langue la plus parlée aujourdhui au Senegal doit on pour autant eliminer les langues dites minoritaires qui ont ecrit les plus belles Pages de l histoire de l Afrique et du Monde Antique , depuis l epoque pre-dynastique jusqu a la fin l ere des Grands empires africains (pre+colonial) notamment : le sunu-nké , le Mali-nkê dont le wa-laf est derivé (Fara Ndené ou Dewen est l esperence wa-laf . Ex Yalla nga fêkê Dewen , Amin …) . C est dans la culture dite populaire oú se retrouver des evidences linguistiques , patonymes , toponymes accumulées Pendant des millenaires depuis le Sa-ha-ra Vert appelé
    Tama-na /Mana-ta source de toutes les inquietudes de la Part de ceux qui penser que l histoire de l Homme Africain commenca a partir des almorravides 10 e siecle ou Barthelemy Diaz 1492 environ
    . Nous sommes a un Moment oú les dés sont jetés pour les falsificateurs de l histoire Grace aux nouvelles methodes de Recherche ; CE n est donc pas le Moment de nous couper l Appetit  » .
    Amicalement vôtre .

  10. ton article ne reflete pas la realite. sa ne se passe pas com sa avec la LPT . c la population ki choisit librement la langue autrement dans chaque localite c la langue dominante ki est prise

  11. je pense que l’auteur de l’article est mal informé.
    Un programme ne peut pas imposer une langue, l ce n’est pas la 1ère fois que le Sénégal développe un programme utilisant les langues nationales et toutes les langues n’ont jamais été couvertes.
    il faut savoir que dans une classe, il peut y avoir plusieurs ethnies. Est e qu’on peut prétendre y utiliser toutes les langues de ces enfants comme médium d’enseignement. Quel est l’enseignant qui va tenir cette classe?
    Dans tous les pays qui utilisent les langues locales, il faut nécessairement faire un choix qui est la langue la plus partagée par les enfants d’une localité que ce soit pulaar, wolof, seereer, soninké, joola….
    Ensuite un programme expérimental ne peut pas démarrer avec toutes les langues. il faut apprendre de l’expérimentation et étendre autant que possible sur le plan géographique et linguistique.
    Dans la zone nord, c’est le pulaar et le soninké qui dominent et le wolof est parlé dans beaucoup de localités mais étant donné que le soninké n’est pas prévu dans cette phase expérimentale, soit c’est le pulaar ou le wolof si la communauté l’accepte. si non la classe ne peut pas faire partie du programme.
    II faut savoir aussi que l’utilisation de la langue locale c’est pour améliorer les performances scolaires de nos enfants qui n’auront pas de blocage avec le maniement d’une langue étrangère. Nous acceptons d’apprendre le Français mais pas une autre langue locale qui peut faciliter l’éducation de nos enfants.
    Je pense que c’est nous les intellectuels qui devraient aider l’Etat à avancer sur la question de l’utilisation de nos langues locales dans l’éducation sans pour aunant renier le français.
    Merci

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