Du fait de sa position géographique, le Sénégal est une zone de relais pour le trafic de drogue. L’information n’est peut-être pas nouvelle, mais le rappel venant de la bouche du lieutenant-colonel Abdourahmane Ba montre qu’il y a de quoi être davantage vigilant. Surtout si l’affirmation est étayée par des chiffres. En 2015, rien que pour la méthamphétamine, la Douane sénégalaise a saisi une quantité d’une valeur de plus de 19 milliards de FCFA. Et pour le Khat, les soldats de l’Economie ont engrangé 544 millions de FCFA. Pour cette année, en plus de la drogue, la fraude sur les véhicules a été un phénomène notoire. « Sur les données de 2016, nous nous sommes limités au mois de novembre. Nous avons saisi des produits divers, d’une valeur de 17 milliards de francs CFA, notamment des véhicules. Parce qu’il y a une réelle fraude sur les véhicules, principalement sur leur âge. Le montant des véhicules saisis est chiffré à 3,193 milliards. Il y a également une fraude sur les devises, sur les produits pétroliers, etc. », a affirmé le chef de division de la Direction orientation et prospection de la Douane.
Par rapport aux médicaments, le Lieutenant-colonel Ba a indiqué que 20% des médicaments qui sont sur le marché sénégalais sont contrefaits. A côté de la fraude sur les médicaments qui constitue un problème de santé publique, la sécurité reste également un défi à relever au Sénégal puisque, ajoute M. Ba, il y a plus de 20 000 armes qui ont été saisies. D’où, selon lui, l’importance de l’échange d’informations entre les forces de défense et de sécurité. « Pour assurer la sécurité au niveau de nos frontières, il faut développer les renseignements. C’est le moyen le plus rapide. Nous, les forces de défense, sommes obligés de coordonner nos actions. La douane ne peut pas, à elle seule, faire des contrôles sans la gendarmerie, de même que la police. A chaque niveau, il y a une coordination qui doit se faire », a-t-il préconisé.
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