Il y a quelques jours, le chef de l’État, Macky Sall, menaçait de fermer les frontières du pays, en raison de l’expansion du virus. A ce jour nous déplorons près de cinquante-cinq mille cas d’infection et quelques mille deux cent cinquante décès. Et depuis le début l’année, de plus en plus de personnes ont été testées positives.
Ces chiffres pour être inquiétants ne sont pas encore alarmants. Il importe, cependant, de tout mettre en œuvre pour ralentir la progression du Covid. On en connaît le remède, c’est la vaccination, et rien d’autre. Malheureusement c’est au moment, où nous constatons une nouvelle flambée de la pandémie, qu’on souffre d’une pénurie de vaccins, alors que la population se presse vers les centres de vaccination, trois cents personnes par jour dans certains d’entre eux.
A titre d’exemple, il y a quelques jours, le site de vaccination responsable du centre de Dakar n’avait reçu que 36 805 doses pour 400 000 habitants. Et les personnels soignants craignent d’être en rupture de stock. Alors le gouvernement de Macky Sall a-t-il été imprévoyant ?
Face à la situation catastrophique, Macky Sall a décidé que le Sénégal produirait ses propres vaccins, et le 9 juillet dernier, il a signé plusieurs accords de partenariat, notamment avec l’Union Européenne et la Banque mondiale dans l’objectif de construire une usine de fabrication de vaccins. C’est bien, mais un peu tard ! Cette usine en effet ne verra pas le jour avant la mi-2022, et d’ici-là il n’a pas d’autres solutions que d’attendre 165 000 nouvelles doses du programme Covax.
J’accuse Macky Sall d’avoir trop tardé avant de réagir ! De n’avoir pas anticipé la gravité de cette crise sanitaire et d’avoir un train de retard. C’est d’autant plus grave, qu’en tant que président de la République toutes les informations remontent vers lui, et qu’il ne peut pas prétendre ne pas avoir su.
Plus grave, voici quelques semaines, il a, lui-même, contribué à des déplacements de population d’une région à une autre, dans le cadre d’une tournée « présidentielle » aux allures électorales. Comment peut-on être aussi léger dans des moments pareils ? Son objectif électoral, ou de mise en scène de sa propagande, méritait-il mieux que le sort de nombreuses vies humaines lors de ces rassemblements populaires, où le respect des mesures barrières était loin d’être la priorité. Il a par ailleurs, eu le toupet, d’inciter les Sénégalais au début de la semaine à limiter leurs déplacements, ou plutôt à y renoncer, à l’occasion de la fête de la Tabaski.
Je l’accuse d’hypocrisie !
J’accuse aussi Macky Sall, d’inconscience, et de mise en danger de la vie d’autrui. Je l’accuse d’avoir sous-estimée l’épidémie, et vraisemblablement d’avoir maquillé les chiffres concernant la propagation du variant Delta, ce que semble indiquer une récente enquête sérologique qui montre que le virus à bien plus circulé, que les bilans officiels ne le laissaient penser.
Comme sur bien d’autres sujets, dans d’autres domaines, Macky Sall a montré son impuissance à régler les problèmes et à surmonter les difficultés auxquelles est confronté notre pays. Cette crise sanitaire étant son échec le plus cuisant.
Je ne sais pas si Macky Sall sera candidat à sa propre réélection, autrement dit, s’il ambitionne de faire un troisième mandat, ce qui lui est interdit dans l’état actuel de notre constitution.
Ce que je sais c’est que les sénégalais ne lui pardonneraient pas une telle impudence. Depuis qu’il est au pouvoir nous avons assisté à une succession d’échecs dans tous les domaines, en particulier économiques et sociaux, nous avons vécu des journées d’émeute en mars dernier, mais c’est aussi et surtout son inefficacité face à la pandémie.
Il me fait penser à Sisyphe, ce personnage de la mythologie grecque qui en guise de châtiment fut contraint de pousser un rocher, tel un boulet, au sommet d’une montagne, d’où elle finissait toujours par retomber. Sauf qu’aujourd’hui, le boulet, c’est Macky Sall.
Je lui suggère, sur ses prochaines affiches, en dessous de sa photo d’ajouter la mention : « Appelez–moi Sisyphe ! »
Ibrahima Thiam
Président du mouvement « Un Autre Avenir »
Contre la pandémie en cours, il n’y a pas d’autres remèdes que la vaccination de masse. Actuellement mème pas 1% de la population l’est Alors pourquoi devrait on s’attendre à une sortie de crise pandémique? le port du masque,les mesures d’hygiène sanitaire, la distanciation sociale, éviter les regroupements de masse sont à être observés en permanence.Nous sommes tous collectivement responsables de nos réussites ou de nos échecs.D’ailleurs comme les critiques vous ne proposez absolument rien sinon que l’étalage de haine et la méchanceté coutumière