Macky Sall face au conflit politique et de generation (Par Cissé Kane Ndao)

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« Il faut une science politique nouvelle a un monde tout nouveau », disait Alexis de Tocqueville. Il a raison, car chaque génération est la continuité de la précédente certes, mais ses aspirations relèvent de son engagement personnel pour des causes qui lui sont propres, et dont la lecture et l’analyse se fondent forcément sur une nouvelle grille de lecture pour en comprendre le sens et pouvoir ensuite les prendre en charge.

Cela signifie qu’il y a forcément rupture entre les générations quelquefois, surtout si la distribution du pouvoir entre elles se passe mal, par le fait des dinosaures du régime aux affaires qui s’y accrochent de toutes leurs forces en écartant des centres de décision toute une génération prête à prendre en mains son destin, et dont le désir de s’inscrire dans la continuité a été bridée, au point qu’elle soit de plus en plus obligée de rompre avec le régime pour aller à la conquête du pouvoir en se dressant contre lui.

C’est ce qui risque d’arriver, d’autant plus que le Yewwi Askan Wi déterminé à diriger ce pays a fini de se poser en alternative de plus en plus crédible, en vouant aux gémonies tous les serviteurs du pays qui luttent chaque jour pour un Sénégal émergent, aux côtés du Président Macky Sall. 

Face à cette situation, nous avons l’obligation de nous défendre, de défendre et surtout de promouvoir les valeurs démocratiques qui motivent notre engagement politique avec le Benno Bok Yakaar, car le combat qui s’annonce est effectivement le nôtre : nos aînés ne peuvent ni le mener par procuration contre nos adversaires, ni en maitriser les enjeux mieux que nous. 

Notre absence dans les hautes instances décisionnelles et la mainmise des anciens sur le pouvoir ont engendré un phénomène de ralliement en masse de la majorité de la jeunesse à un camp, celui de Yewwi Askan WI, incarné par des acteurs politiques dont les arguments principaux sont l’appel à la violence, la décrédibilisation des institutions et la contestation de la légitimité de ceux qui incarnent le pouvoir qu’ils aspirent à conquérir, par toutes les manières possibles.

L’engagement politique est en train non plus d’être le fait d’une aspiration portée par une conviction idéologique ou personnelle, mais il trouve désormais sa source dans l’identification à certains leaders de notre génération censés constituer la seule alternative à un régime incarné par des responsables qui ne comprennent plus les attentes de la majorité de la population, et ne sont donc plus légitimés à parler et agir en son nom.

Voilà pourquoi nous avons vu un phénomène de masse portée par l’instinct grégaire d’une foule en furie s’abattre telle une nuée de sauterelles sur tous les symboles de l’Etat et des puissances étrangères désignés comme la cause de leurs tourments, dans un monde sans avenir, aux perspectives bouchées par des hommes et des femmes d’un autre âge incapables de leur proposer une offre politique de nature à les rassurer sur leur destin.

Ces événements du mois de mars 2021 si l’on n’y prend garde, risquent d’être seulement la première vague d’un tsunami dont les effets n’ont pas encore atteint la plage de nos paisibles côtes. Prions que cela n’arrive, au détour d’un contentieux électoral ou d’un autre prétexte de tout ordre, car la situation est extrêmement tendue.

Le Président Macky Sall appréhende certainement la situation, d’autant plus que lui-même est l’exemple le plus achevé d’une transition générationnelle réussie, au vu de son parcours car sa victoire fut avant tout celle de sa génération, qui s’est identifiée à lui et a fait sien son combat pour une alternance politique conforme à leurs attentes, et qu’il incarnait parfaitement en ce moment-là.

Notre génération est aux portes du pouvoir, et rien n’y personne ne peut empêcher qu’il échoie dans nos mains.

La responsabilité du Président Macky Sall est cependant de veiller à ce que  la transition démocratique se fasse au mieux des intérêts du peuple sénégalais, non pas en s’immiscent dans le jeu démocratique ou par des manipulations ou tripatouillages de la Constitution, ni par un processus machiavélique d’élimination de potentiels prétendants au fauteuil présidentiel, mais en prêtant l’attention qui sied à ceux parmi notre génération dans son alliance politique majoritaire capables d’incarner un leadership politique légitimé par leurs compétences et une exemplarité irréprochable qui  en feraient de parfaits relais de son action politique et constitueraient par-là une alternative crédible à toute offre politique adverse, sans autre programme politique qu’un règlement de comptes porté par une forte propagande médiatique sur fond de manipulations machiavéliques qui laissent augurer de sombres lendemains pour notre pays, si leurs sombres desseins venaient à être couronnés de succès.

C’est en cela que Macky Sall fera honneur à sa réputation de stratège en politique, la politique à propos de laquelle Paul Valéry affirmait « qu’elle consiste dans la volonté de conquête et de conservation du pouvoir ». 

Dans tous les pays démocratiques ou aspirant à l’être, la génération majoritaire au plan démographique est aux affaires. C’est cela qui est normal. 

Au Président Macky Sall de promouvoir davantage la jeunesse : « l’exercice du pouvoir est l’art de décider ce que l’on pense en tenant compte de l’autre », disait Jacques N Bokolo. 

La bipolarisation de la vie politique sénégalaise est une réalité flagrante. Elle n’est cependant ni idéologique, ni d’origine programmatique. Elle est d’ordre générationnelle, et le pouvoir est un enjeu qui exacerbe toutes les tensions et génère une violence de tous ordres aux conséquences funestes si nul n’y prend garde.

Cissé Kane NDAO

Président A.DE.R

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