Macky Sall ne veut pour rien au monde que l’organisation du Sommet de la Francophonie soit compromise pour des lenteurs administratives. Quand il a été informé que des atermoiements dans les procédures de décaissement sont la cause dans des lourdeurs des travaux du Centre de conférence de Diamniadio, Macky Sall a laissé éclater une soufflante sur ses collaborateurs.
L’instant de colère du Président est rare, mais quand Macky Sall gronde, les murs du Palais résonnent. La salle des Banquets de la Présidence de la République a bruit, avant-hier mercredi, des tumultes de la voix du chef de l’Etat. Celui-ci ne s’est pas empêché de s’emporter quand il a été informé des lenteurs constatées dans les travaux du Centre de conférence de Diamniadio. Le chef de l’Etat a piqué une vive colère devant la lourdeur des procédures de décaissement. Une situation qui ralentit, de manière inquiétante, la marche de l’organisation du 15e Sommet de la Francophonie qui devra se tenir à Dakar les 29 et 30 novembre 2014. «C’est inacceptable», a hurlé le chef de l’Etat. Et d’enchaîner sans donner un temps d’explications : «Je ne veux pas qu’on me serve le prétexte des procédures qui risquent de plomber cette organisation.»
Après qu’il a fait part de ses regrets, Macky Sall a donné des instructions fermes pour que tout soit mis en œuvre pour débloquer cette situation. «Je voudrais, à partir d’aujourd’hui, que toutes les diligences soient faites pour que les décaissements sont faits», souhaite-t-il. Avant de fixer le deadline à mercredi, jour de la prochaine réunion du Conseil des ministres. Le constat a été fait que la plupart des entreprises prestataires de service dans les préparatifs de l’organisation du prochain Sommet de la Francophonie fonctionnent par le système de préfinancement ou sur fonds propres en attendant que l’Etat débloque les fonds. Une situation à laquelle ne peut se contenter le chef de l’Etat qui l’a fait savoir de vive voix: «Si les procédures doivent retarder l’exécution des projets, je n’en veux plus.»
L’inquiétude de Macky Sall réside essentiellement dans le retard constaté dans les travaux de construction du centre de conférence de Diamniadio. Lesquels travaux sont confiés au groupe turc Summa international, spécialisé dans la construction et le montage d’opérations immobilières. L’infrastructure devra coûter 40 milliards FCfa. Une enveloppe de 25 milliards FCfa a été dégagée par la partie turque et 15 milliards FCfa apportés par la contrepartie sénégalaise. La livraison du centre est prévue dans un délai d’un an, en août 2014. Seulement, depuis des mois, il est agité l’éventualité de tenir le Sommet à Dakar, en raison des lenteurs.
D’ailleurs, ces lenteurs dans les décaissements des fonds est à l’origine du blocage d’un projet majeur pour l’emploi des jeunes et des femmes. Dans le communiqué sanctionnant la réunion du Conseil des ministres d’avant-hier, il est mentionné que «le chef de l’Etat invite particulièrement le Gouvernement à hâter l’exécution du Projet de promotion de l’emploi des jeunes et des femmes (Papjef), financé à hauteur de 18 milliards FCfa par la Banque africaine de développement (Bad). Cette recommandation de Macky Sall tient du constat amer qu’il fait: «Ce financement dort dans les caisses de la Bad depuis plusieurs mois.» Alors que cette manne financière règlerait, en grande partie, les problèmes de chômage au Sénégal.
source:l’observateur
