Le numéro 2 de l’Alliance des forces de progrès risque de passer plusieurs nuits banches à cogiter sur les motivations qui ont poussé son ancien étudiant à « tronquer » la réalité, quant à la teneur de leurs discussions, lorsque ce dernier lui a rendu visite dans sa villa de Sicap Liberté 5 pour évoquer avec lui l’affaire des 6 milliards que Wade aurait détournés, selon Moustapha Niasse. Très catégorique, Madieyna Diouf jure sur le saint Coran que c’est Souleymane Ndéné Ndiaye, sur son initiative personnelle, qui est allé le voir pour lui dire qu’il avait décidé de faire une médiation pour que Wade mette le coude sur le retrait de l’immunité parlementaire du leader de l’Afp. Tout comme le maire de Kaolack persiste et signe qu’il n’a jamais discuté de cette affaire avec le Premier ministre devant Me Abdoulaye Babou.
Quand le maire de Kaolack invoque le saint Coran et jure sur ce qu’il a de plus cher pour démentir le Premier ministre qui l’accuse d’avoir pris langue avec lui, afin que Wade ne retire pas à Moustapha Niasse son immunité parlementaire, c’est que Madieyna Diouf a mal, très mal même. Et derrière le trémolo de sa voix et visiblement surpris par les propos de Souleymane Ndéné Ndiaye, le maire de Kalack persiste et signe : « je démens, de la façon la plus formelle, les déclarations du directeur de campagne de Wade ». Pour convaincre les plus sceptiques quant au caractère non-fondé de la sortie du maire de Guinguinéo, Madieyna Diouf, joint hier au téléphone, lâche au bout du fil : « Souleymane Ndéné Ndiaye n’a été que mon étudiant, donc jamais je ne mentirai devant lui. D’ailleurs, ceux qui me connaissent savent parfaitement que je déteste le mensonge. En plus, à mon âge, je ne pourrai jamais me permettre de dire des contrevérités devant Dieu ».
« En vérité, un jour, c’est Souleymane Ndéné Ndiaye, qui est venu me voir chez moi, dans ma demeure de Sicap Liberté 5. Pour me dire : je suis venu vous rendre visite aujourd’hui, pour que la menace de plainte prêtée au Président Wade dans l’affaire des six milliards agitée par Moustapha Niasse se tasse le plus rapidement possible », raconte Madieyna Diouf. Qui ajoute : « à l’époque, je lui ai dit que j’avais salué sa démarche et je l’en ai remercié, parce que je ne suis pas partisan des conflits ».
« Jamais de la vie Me Babou, Souleymane Ndéné et moi n’avons eu une discussion à trois »
Quid de la présence ce jour-là de Me Abdoulaye Babou, son ex-camarade de l’Afp et qui a troqué ses anciennes convictions progressistes au profit de la cour libérale ? Le maire de Kaolack se veut catégorique : « je vous permets d’appeler tout de suite Souleymane Ndéné Ndiaye pour lui demander si on a une fois discuté à trois (lui, Me Babou et moi). Ou si je lui ai demandé d’intercéder en faveur de Moustapha Niasse pour quelque motif que ce soit ».
Même s’il se garde de commenter les raisons qui ont poussé Souleymane Ndéné Ndiaye à raconter cette « contrevérité », il n’en demeure pas moins que Madieyna Diouf se dit très étonné que son ancien étudiant fasse pareille déclaration. D’autant qu’il n’a parlé à Niasse de sa discussion avec le porte-parole d’alors du président de la République que plusieurs jours après leur entrevue.
Daouda THIAM
lasquotidien.info