[Chronique] Mais où est donc Sada Ndiaye ? Par Abdoulaye Mbodji

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Mais où est donc Sada Ndiaye ?
Les écrans radars ne trouvent traces de l’auteur de l’amendement-complot.
S’il y a un dignitaire de l’ancien régime qui a choisi de se morfondre dans le silence c’est bien Sada Ndiaye. Le tristement célèbre auteur de l’amendement-complot n’existe politiquement plus. On ne l’entend plus, on ne le voit plus. Ni dans le brouhaha du PDS ni dans son propre fief de Ngidjilone, un village de la région de Matam encore moins dans ce qu’il adorait le plus au monde, les médias. Abandonné par ses camarades de parti, rejeté par une très grande frange de l’ethnie Haal pulaar, qui constituait sa base politique, le Ceddo, du nom de cette ethnie connue pour sa bravoure et sa témérité, mais Sada Ndiaye en constitue une exception, qui traverse à coup sûr le moment le plus difficile de sa vie politique fait le bilan autocritique de sa faute. D’avoir accepté d’être l’auteur de l’amendement qui a éjecté Macky Sall qu’il appelait affectueusement « neveu » de la présidence de l’assemblée nationale. L’homme qu’il voulait humilier, anéantir politiquement, est revenu par la grande porte dans la scène politique. Jusqu’au bout il a combattu le « neveu », jusqu’au bout il s’est battu pour enterrer politiquement Macky Sall. Non content d’être l’auteur de l’amendement honteux, il a effectué à la demande de Me Wade, lors de la campagne électorale, un périple européen qui l’a conduit en Belgique et en France pour mobiliser ses fans. Seulement voilà. De fans Sada Ndiaye n’en a plus. Hué en Belgique, chahuté en France il avait fini par se rendre à la triste évidence qu’il ne pouvait compter sur personne. Obligé du coup d’interrompre sa campagne de mobilisation pour rentrer au Sénégal. Essayer de mobiliser dans le Fuuta. Mais là aussi sa déception est grande. Les Fuutankoobé dans leur écrasante majorité lui ont tourné le dos. Et ils l’ont manifesté lors du scrutin en votant massivement pour Macky Sall. L’heure est maintenant à la méditation sur les conséquences désastreuses de cet amendement qui porte son nom. Il découvre toute la dimension suicidaire de ce qu’on peut qualifier de piège tendu par Me Wade. En le faisant accepter d’être l’auteur du dépôt de cet amendement qu’aucun des députés consultés ne voulait en être porteur Me Wade savait pertinemment que Sada Ndiaye signait ainsi sa mort politique. En réalité Me Wade nourrit à l’endroit de Sada Ndiaye une rancune tenace qui frise la haine. Lors de l’élection présidentielle de 1993, Sada Ndiaye alors grand baron du parti socialiste du département de Matam d’alors avait demandé aux jeunes de la section locale de son parti d’empêcher la tenue du meeting de Me Wade à Ngidjilone. Les partisans locaux du pape du Sopi qui ne l’entendaient pas de cette oreille tenaient à l’organisation de leur meeting. Alerté du défi de Sada Ndiaye Abdoulaye Wade débarque à Ngidjilone avec une armée de calots bleus. Les deux camps s’affrontèrent lors de la tenue du meeting. A la place du meeting nous assistons à des bagarres rangées. Le bilan est lourd. Beaucoup de blessés dont l’oncle maternel de Sada Ndiaye. Depuis lors Me Wade garde une dent contre Sada Ndiaye. Et il le lui fera savoir. Au lendemain de son arrivée au pouvoir en 2000, Me Wade veut régler des comptes. Sada Ndiaye, accusé de détournement du budget du COUD, est embastillé. Le Fuuta et sa diaspora sonnent la mobilisation physique et financière. Sada Ndiaye sera libéré quelques mois plus tard.  Mais non sans garantie. Me Wade exige qu’il rallie le PDS. Sada Ndiaye accepte au grand dam de ses nombreux partisans qui voient dans cette adhésion une à la fois une trahison idéologique et une capitulation. Mais qu’à cela ne tienne. Sada Ndiaye tient à sa carrière politique. Et pour lui c’est seulement ça qui compte. Tant pis si ses camarades socialistes le traitent de juda. Sada Ndiaye est un habitué des coups fourrés érigés en principes de militantisme. C’est à Djibo Kâ qu’il doit d’avoir mis le pied à l’étrier politique. Mais quand Djibo Kâ entre en rébellion contre le parti socialiste lors du congrès sans débats de 1994, Sada Ndiaye ne s’embrasse pas de scrupules pour lâcher Djibo Kâ et se rapprocher de Ousmane Tanor Dieng. Sada Ndiaye c’est l’homme au parcourt politique sinueux fait d’infidélités et de contradictions idéologiques. Mais l’homme a su toujours se relever. D’aucuns pensent qu’il va revenir. Que son silence rentre dans le cadre d’une stratégie politique. L’histoire nous édifiera.
Abdoulaye Mbodji
Journaliste (promotion 2005/ Ecole Supérieure de Journalisme de Paris).

2 Commentaires

  1. Je ne connais pas le parcour politique de Sada ndiaye et je doute egalement de la pertinence de cette loi qui est a vrai dire une entorse a notre jeune democratie.Cependant force est de reconnaitre que ce nouveau
    regime a fini de dedouaner Sada Ndiaye subitement ce sont les militants de l’APR qui la defendent ,mais paradoxalement le president de l’actuelle assemblee Niasse dit qu’il ne votera pas contre.Je trouve donc plus pertinent qu’on discute de l’incoherence du nouveau regime face a cette situation plutot que de diaboliser Sada ndiaye a se demander si l’histoire ne lui donnent pas finalement raison

  2. Dommage qu’il n’y a aucune goutte de savoir des textes de Abdoulaye Mbodji. Cela dégouline de haine. Et cette colère non contenue enlève toute crédibilité au texte. Et malheureusement cette ligne éditoriale est choisie au moment où ceux qui avaient instrumentalisé cette haine politique comme moyen politique entament un virage net, pour ceux qui savent comprendre. Et Mbodj se retrouve dans la position qu’il octroie à Sada Ndiaye, être un outil politique de haine et être abandonné après pour vivre seul les retombées de cette haine. Mbodji s’est mis à hurler avec les loups et Mbodji n’a pas compris que les loups sont rentrés à l’aube, il continue de hurler jusqu’à se retrouver en plein jour face aux regards des gens civilisés. Et franchement, de tous les textes de Mbodji de Mbodji je n’ai lu que les onomatopées d’une toute petite personne.
    Quand au fond du texte Bamba Seydi a tout résumé. Sada Ndiaye a eu raison sur le mensonge des haineux. La preuve. Sa loi fait parti des rares cas de continuité de l’état. On nous avait dit dans tous les médias par des Mbodji que cette loi combattait Macky, alors, Macky est venu applaudir cette loi. Si après cela un Mbodji ose écrire, c’est le coeur qui parle, alors science, logique, honnêteté intellectuel prennent la fuite. Ce qui fait qu’on n’en trouve pas une goutte dans tout ce long texte.

    PS: les journalistes ont intérêt à changer d’habitude rédactionnelle, les lecteurs ont évolué.

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