La démission forcée de Ibrahima Diongue de son poste de président du conseil d’administration de Senegal Airlines et son remplacement par Boubacar Camara (il reste Secrétaire général du ministère de Karim Wade) ne sont que la face visible de l’iceberg. Des sources autorisées croient savoir que Karim Wade, en vérité à l’origine de ce changement, est très remonté contre certains de ses collaborateurs qu’il accuse de ne pas « prendre de coups » comme lui. Les mêmes interlocuteurs qui décrivent une situation qui frôle le malaise ne manquent pas non plus de s’interroger sur l’opportunité du ministère délégué à l’Energie, occupé par Ibrahima Sarr « muet comme une carpe ».
« Ils roulent dans de gros bolides, occupent des titres pompeux mais aucun d’eux n’ouvre la bouche quand il prend des coups ». C’est la conviction de sources très proches du ministre d’Etat, ministre de la Coopération Internationale, des Transports aériens, des Infrastructures et de l’Energie. Ces derniers jurent que l’atmosphère n’est plus très cordiale entre Karim Wade et certains de ses collaborateurs. À preuve, les mêmes interlocuteurs croient savoir que le Directeur de la Coopération, Ibrahima Diongue, est sur siège éjectable après avoir perdu, comme nous le révélions, le poste de président du conseil d’administration de « Senegal Airlines ».
« Ça ne va plus entre eux et c’est Karim qui lui a ordonné de se décharger.Les gens tentent de rabibocher les relations, mais on va vers un clash », confirment les mêmes interlocuteurs qui se demandent aussi s’il y a un ministre délégué à l’Energie. « Quand il s’agit de monter au créneau et de prendre des coups, seul le ministre d’Etat trinque. Personne ne veut ouvrir la bouche », pestent ces mêmes sources.
Lors du dernier réaménagement du gouvernement, il était pourtant retenu la suppression de tous les ministères délégués, à l’exception de celui du Budget. Mais à l’arrivée, le ministère délégué à l’Energie a survécu. « Sérieusement, est-ce que vous avez vu une seule fois la presse attaquer Ibrahima Sarr sur la politique énergétique en cours ? Non. Parce que personne ne l’entend », affirment les sources qui croient savoir que le ministre d’Etat ne serait pas content de ses collaborateurs. « Dans les prochains jours, vous allez vous en rendre compte », affirment-elles. Ironie de l’histoire, comme le font remarquer nos sources, c’est la même situation que Karim Wade décriait en parlant de l’entourage du Président « seul à recevoir des coups », qui semble se jouer au sein de son ministère.
Cheikh Mbacké GUISSE
lasquotidien.com