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Malédiction du pétrole, financement du développement, lutte contre les flux financiers illicites,… : Le grand oral de Macky devant le Fmi

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Le Sénégal va avoir une approche prudente, lucide et transparente pour éviter la malédiction du pétrole. Le président Macky Sall a réitéré cet engagement devant le Conseil d’administration du Fonds monétaire international (FMI) dont il était l’invité, vendredi dernier 11 novembre 2016 à Washington. Tout en relevant que le Sénégal veut s’appuyer d’abord sur ses ressources internes pour financer son développement, le président Sall a réaffirmé son engagement à lutter contre les flux financiers illicites. Aussi a-t-il plaidé pour le financement du chemin de fer Dakar-Bamako, non sans demander au FMI et à la Banque mondiale d’écouter les pays africains et d’accepter et d’accompagner leurs ambitions de développement.

En plus de son pays, le Sénégal, le Président Macky Sall s’est fait l’avocat de l’Afrique auprès du Fonds monétaire international (FMI) dont il était l’hôte du Conseil d’administration vendredi 11 novembre 2016 à Washington. Selon un communiqué du ministère de l’Economie, des Finances et du Plan, le chef de l’État a fait un plaidoyer pour le financement des infrastructures, notamment celui du chemin de fer Dakar-Bamako.

Il a sollicité l’appui des bailleurs en faveur d’un prêt syndiqué pour le financement d’un chemin de fer à écartement standard entre Dakar et Bamako, pour le transport de personnes et de marchandises. « Nous ne demandons pas un TGV, mais nous vous demandons d’investir dans un chemin de fer Dakar-Bamako moderne, à écartement standard, qui va durer un siècle, à travers notamment un prêt syndiqué entre bailleurs sur 20 à 25 ans, afin de développer notamment le commerce intra africain », a-t-il déclaré prenant part à un dialogue avec Madame Christine Lagarde Directrice générale du FMI devant une assemblée de plus d’une centaine de fonctionnaires du FMI, après son passage au Conseil d’administration.

Revenant sur les découvertes récentes de pétrole et gaz, le Macky Sall a évoqué a indiqué que « le Sénégal va avoir une approche prudente, lucide et transparente pour éviter la malédiction du pétrole. C’est dans cette perspective qu’il a mis en place le Comité d’Orientation du Pétrole et du Gaz (PETROGAZ), en plus de l’adhésion du Sénégal à l’Initiative pour la Transparence dans les Industries Extractives (ITE). Par ailleurs, le Sénégal compte poursuivre la diversification de son économie », lit-on dans le texte.

Le Chef de l’État a entretenu les membres du Conseil d’administration du FMI, des performances du PSE et réaffirmé sa volonté politique de réaliser une « croissance inclusive pour un Sénégal de tous et pour tous ». Le président Sall a aussi évoqué les réalisations faites en faveur du monde rural dans le cadre du Plan d’urgence de Développement Communautaire (PUDC) et du programme PUMA en faveur des localités frontalières. En outre, Macky Sall a invité le FMI de poursuivre son soutien, avec l’OCDE, à la lutte contre l’évasion fiscale et l’imposition équitable des revenus. En attendant, il a assuré que le Sénégal veut s’appuyer d’abord sur ses ressources internes pour financer son développement. Pour cela, il a réaffirmé son engagement à lutter contre les flux financiers illicites.

Pour des mécanismes plus souples en matière de maturité, de plafond d’endettement

Le Président Sall a également demandé au FMI et à la Banque mondiale d’écouter les pays africains et d’accepter et d’accompagner leurs ambitions de développement. Pour cela, il a appelé à une synergie des efforts nécessaires entre bailleurs et bénéficiaires pour l’aboutissement des projets de développement en Afrique. A son avis, il est opportun de mettre en place des mécanismes plus souples en matière de maturité, de plafond d’endettement, afin d’accompagner des pays ayant réalisé un certain niveau de développement tels que le Sénégal, à disposer de ressources longues à moindre coût et de ressources non concessionnelles. Cela suppose l’optimisation des relations entre donateurs et bénéficiaires. Il s’agit d’améliorer les conditions de l’aide, notamment au regard de la lourdeur des procédures qui entraînent de faibles taux de décaissement.

Tout en remerciant le Conseil d’administration et la Directrice générale du FMI, Christine Lagarde, Macky Sall a fait remarquer que « le FMI n’est plus perçu comme le gendarme du monde ». A la suite de son message, le doyen du Conseil d’administration a relevé que les priorités du Sénégal sont alignées aux exigences du FMI et l’a assuré que le Fonds continuera à soutenir ses efforts. Le Conseil d’administration du FMI regroupe les administrateurs de pays, de groupes de pays et d’institutions multilatérales. Il est chargé de l’examen des dossiers et programmes des pays membres. Le Conseil d’administration avait validé le Plan Sénégal Émergent (PSE) en 2014 et sa traduction dans l’Instrument de soutien à la Politique économique (ISPE).

Plaidoyer pour la continuité de l’AGOA, du MCA, l’initiative Power Africa

Le président Sall s’est ensuite entretenu avec les membres de l’association des Sénégalais travaillant au FMI et à la Banque mondiale, une association regroupe environ 200 sénégalais de diverses spécialités, en service dans plusieurs pays. Le Chef de l’État a aussi rencontré des dizaines de représentants du secteur privé américain au cours d’un déjeuner à la Chambre de Commerce de Washington.

Le Président Macky SALL a profité de cette rencontre pour féliciter le Président américain nouvellement élu Donald Trump et lui souhaiter plein succès pour son mandat. Il a rendu hommage au Président Barack Obama. Il a lancé un appel pour que soient maintenues les initiatives américaines en faveur de l’Afrique telles que l’AGOA, le Millenium Challenge Account (MCA), l’initiative Power Africa. Il a rappelé que les exportations du Sénégal vers les États-Unis ont augmenté de 43% grâce à l’AGOA.

Il a invité les entreprises américaines a venir faire des affaires sur le continent africain. Il a déclaré que: « l’Afrique est en pleine croissance, dispose d’un important potentiel, n’ayez pas peur d’aller en Afrique ». Il a ajouté que: « l’investissement ne court aucun risque particulier au Sénégal, nous croyons à la loi du marché et respectons la sécurité de l’investissement ».

Source : Sud Quotidien

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