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MALICK GUÈYE : «Niasse veut mettre de côté 15 ans de loyauté de la jeunesse de l’Afp pour 3 ans de loyauté avec Macky Sall…»

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Le responsable des jeunes de l’Alliance des forces de progrès (Afp), Malick Guèye a payé cash la position de ses camarades jeunes de s’opposer à la décision de Moustapha Niasse de soutenir Macky Sall en 2017. Il a été limogé de son poste de conseiller à l’Assemblée nationale hier. Une décision que le concerné commente dans cet entretien accordé à L’Observateur. Malick Guèye revient également sur la rencontre de Bandia, le compagnonnage Afp-Apr etc. Entretien.

Vous avez été limogé de votre poste de conseiller du président de l’Assemblée nationale, Moustapha Niasse. Comment avez-vous accueilli cette nouvelle ?

J’ai été informé de cela ce matin (hier) par l’administration de l’Assemblée nationale d’un arrêté pris par le président Moustapha Niasse pour mettre fin à mes fonctions. Ce que je tiens c’est qu’on ne doit pas confondre le parti et l’institution qui est l’Assemblée nationale. Je faisais mon travail à l’Assemblée nationale, ce qui n’a rien à voir avec mes fonctions dans le parti. Maintenant, le point de vue des jeunes du parti que j’assume en tant que secrétaire général des jeunes de l’Afp qui m’ont élu lors d’un congrès n’a rien à voir avec l’Assemblée. Parce que le secrétaire général ne m’a pas coopté. J’ai fait campagne dans toutes les régions du Sénégal et les jeunes m’ont fait confiance. Et je n’ai pas de contrepartie par rapport à une carrière politique ou de poste qui me pousserait à trahir cette confiance. Je me battrai toujours au côté des jeunes pour que l’Afp ait un avenir. Ce qui est un peu dommage, c’est que nous avons toujours cru lors nos 15 ans de compagnonnage en notre secrétaire général que nous avons côtoyé. Nous avons toujours travaillé avec lui, on l’a aidé à être président de la République. Personnellement, en 2012, j’ai vendu un terrain à sept millions FCfa, en tant que jeune qui travaille dans le privé pour l’aider à être président de la République. En 2012, nous étions en face de Macky Sall qui ne voulait pas que Moustapha Niasse soit président de la République. Les jeunes du parti ont fait des sacrifices pour Moustapha Niasse. Je me rends toujours à Kaolack le 21 février pour commémorer le décès de notre sœur Fatou Ndao, responsable des jeunes filles qui est décédée dans le convoi de Moustapha Niasse. Donc, aujourd’hui, il ne peut pas y avoir un sacrifice de trop pour l’avenir de notre parti. Ne pas comprendre ce message-là et penser que c’est un message de Malick Guèye et donc il faut le sanctionner, c’est ne pas comprendre toute cette détermination de la jeunesse par rapport à l’avenir de l’Afp.

Etes-vous surpris par cette décision?

Surpris ? Non. En politique, quand on n’est pas prêt à faire des renoncements ou à s’assumer, on est largué. Chaque génération a sa mission. Soit elle la remplit soit elle la trahit. Aujourd’hui, la jeunesse de l’Afp est prête pour remplir sa mission de représentation des jeunes du Sénégal qui la pousse à défendre les projets de société de l’Afp et son avenir. Donc, dire qu’il faut mettre de côté 15 ans de loyauté de la jeunesse de l’Afp pour 3 ans de loyauté avec Macky Sall, nous ne sommes pas d’accord. C’est dommage que des gens le poussent à prendre un certain nombre de positions par rapport à sa jeunesse. On ne souhaitait pas que cela se termine comme ça.

Vous avez perdu votre poste à l’Assemblée nationale, n’avez-vous pas peur de subir le même sort pour le mouvement des jeunes de l’Afp ?

Ce n’est pas possible. Parce que c’est comme si vous me disiez que Moustapha Niasse va être débarqué de son poste de secrétaire général de l’Afp. C’est un poste que le congrès lui a confié au même titre que le congrès m’a confié le poste de secrétaire général des jeunes. S’il faut me débarquer, il faut aller au congrès. Et là, mon poste ne sera pas le seul à être mis en jeu. Je suis prédestiné par les textes de l’Afp à diriger les jeunes jusqu’au congrès. Et au prochain congrès, je ne serai même pas candidat parce que je serai atteint par la limite d’âge. Et puis avoir peur de quoi ? On ne peut pas être dans la vérité et avoir peur. Nous sommes pour l’avenir de l’Afp, pour son projet de société et pour le Sénégal. Si les conditions des Sénégalais changent, Macky Sall n’a pas besoin que tout le monde le soutienne au premier tour. Ou bien ils ont peur. Mais si c’est cela, il fallait être loyal avec l’Afp. Mais, le diagnostic a été fait par le secrétaire national chargé des élections, Bouna Mouhamed Seck, au Bureau politique, qui a clairement dit que l’Apr nous a trahis. Nous avons perdu 600 conseillers entre 2009 et 2014. Donc, quel est l’intérêt de l’Afp dans cette coalition électorale avec l’Apr ? Il n’y a pas d’intérêt. Il n’y a que des intérêts de quelques individualités qui se battent pour garder leurs postes respectifs. Et puis, un soutien au premier tour pour un grand parti c’est un suicide politique.

Cette situation fait suite à votre rencontre de Bandia lors de laquelle les jeunes de l’Afp se sont opposés à la décision de Moustapha Niasse de soutenir Macky Sall en 2017. Est-ce que cela ne va pas vous pousser à revenir sur votre position ?

Si une sanction individuelle nous pousse à renoncer à nos principes, ce n’est même pas la peine de commencer, il faut arrêter dés à présent notre engagement politique. Maintenant, les Sénégalais vont juger. Mais, on ne peut pas nous empêcher en tant que structure intégrée de tenir une réunion formelle pour donner notre point de vue sur une question. Le problème, c’est qu’on a décidé en réunion du bureau national de faire un séminaire à Bandia. Comprenant notre parti qui a une manière spéciale de fonctionner, j’ai fait un exposé au Bureau politique sur la demande de notre Secrétaire général qui m’a instruit d’expliquer les motivations de cette journée. Le Bureau politique, en présence du Secrétaire général, a validé cette manifestation de Bandia. Mais mercredi dernier, on m’informe qu’il y a des personnalités qui se sont réunies pour dire que la manifestation a été annulée. Comment des personnes peuvent individuellement invalider une décision du Bureau politique ? Je dis au responsable des sages que le Secrétaire général de l’Afp ne m’a pas saisi pour me demander d’annuler la rencontre. Donc, je ne suis pas lié par une décision de responsables prise individuellement même s’ils sont des Directeurs de cabinet ou ministres.

D’aucuns disent que vous êtes manipulés par des adultes comme Malick Gakou. Est-ce que c’est le cas ?

Je ne veux même pas polémiquer sur certaines questions. Ceux qui me connaissent savent que je ne suis pas dans ces deals politiques. J’ai toujours eu la conviction que l’Afp doit garder sa souveraineté. Lorsque je défendais cette position, Malick Gakou était dans le gouvernement. Mais, si tout le parti est avec Malick Gakou, je n’y peux rien. Ce qui est constant, c’est que les jeunes vont se battre pour que l’Afp ait un candidat en 2017. On ne reculera pas sur ça. En 2012, on a eu au premier tour 14% là où l’Apr a eu 25%, donc elle ne nous a pas doublés. Et puis c’est «Macky2012» et non l’Apr. Si l’on doit soutenir Macky Sall en 2017, mieux vaut fusionner avec lui. Parce qu’en réalité, si on le soutient, après 2017, il n’y aura plus d’Afp.
lobservateur

1 COMMENTAIRE

  1. Ainsi va la cruche à l’eau qu’à la fin elle se casse. Il est évident que la couverture médiatique connaîtra un jour ou l’autre une faille, un trou. La presse ne peut se fixer comme tache d’empêcher aux fesses de la grenouille de toucher le sol. C’est leur nature. Elles vivent au sol, les fesses de la grenouille. La couverture médiatique peut nous embellir un président de l’Assemblée lanceur de pierres de rail. On chantera que c’était contre Wade. Et que rien n’est irresponsable contre Wade. Rien n’est inhumain contre Wade. La couverture médiatique peut même nous embellir un président de l’Assemblée insulteur. On nous chantera que c’est normal face à des gosses mal élevés. Qui ne savent pas respecter la décision d’un bureau politique.
    Mais au fait quels étaient les problèmes de Moustapha Niass dans son ancien PS ? N’était ce pas le refus de la décision d’un bureau politique ? N’était ce pas le refus de la décision d’un congrès ? Le refus de la décision du secrétaire général du parti dans lequel il militait ? Qui l’a jamais traité d’im… et de Sal… en ce moment ? Beaucoup de gens oublient que nous vivons et marchons sur une terre ronde. On finit toujours par se retrouver sur ses anciens pas.

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