spot_img

Mamadou Sy Tounkara : « Le chef de l’Etat nous offense en parlant de couacs! »

Date:

XALIMANEWS : En déclarant que les élections législatives du 30 juillet 2017 se sont bien déroulées, le chef de l’Etat offense profondément les centaines de milliers de citoyens qui ont vu leur droit constitutionnel à voter dénié par des carences indignes, de même que toutes les listes qui concourraient aux suffrages. A ce jour, six recours ont été formellement déposés auprès du Conseil constitutionnel pour décrier différentes entorses à la Constitution et à la Loi électorale, dont un par sa propre liste pour « non sincérité du scrutin et trahison de la volonté de l’électeur » dans le département de Mbacké dont elle demande l’annulation et l’organisation d’un nouveau vote car il y a eu, entre autres, saccage de bureaux de vote à Touba.

La coalition gagnante Wattu Senegaal demande l’annulation des suffrages de la coalition Benno bokk yaakaar en Europe de l’Ouest car une dame Dieynaba Sène y a été investie par le camp présidentiel alors qu’elle ne figure point sur le fichier électoral ; la coalition Convergence patriotique Kaddu askan wi de Abdoulaye Baldé exige l’annulation des élections dans tout le département Afrique de l’Ouest et sa reprise en Côte d’Ivoire suite à d’innombrables irrégularités dûment documentées ; la coalition And suxali Senegaal veut l’annulation et la reprise du vote à Mbacké ; et, enfin, un double recours de la coalition de Khalifa Sall qui requiert, ni plus ni moins, l’annulation pure et simple de toutes ces élections législatives en montrant qu’il y a même non-conformité de fichiers électoraux, de nombre de votants, d’état-civil, de procès-verbaux, etc.

Le chef de l’Etat nous offense en parlant de « couacs! ». En langage électoral sérieux, ces « couacs » se nomment manquements, violations et irrégularités qui entachent la sincérité, la transparence et la crédibilité des élections. Le chef de l’Etat nous offense en félicitant le ministre de l’Intérieur, ultime responsable de ce fiasco électoral, incapable de fournir à tous les citoyens leurs cartes d’électeur surfacturées après neuf mois et 52 milliards FCFA.

Le chef de l’Etat nous a offensés en déclarant un patrimoine de plusieurs milliards FCFA; le chef de l’Etat nous a offensés en ne faisant plus mention du programme « Yoonu yokkute » qu’il nous avait vendu pour se faire élire ; le chef de l’Etat nous a offensés en reniant sa promesse de faire un mandat de cinq ans ; le chef de l’Etat nous a offensés en mettant sa famille au cœur de la gestion de notre Etat et de nos ressources ; le chef de l’Etat nous a offensés en épousant l’insupportable transhumance ; le chef de l’Etat nous a offensés en promettant plus de trois mille milliards FCFA, jamais honorés, lors de ses conseils des ministres délocalisés ; le chef de l’Etat nous a offensés en mettant ce pays en campagne électorale permanente avec un gouvernement composé à 95% de politiciens professionnels et d’innombrables directeurs de structures étatiques militants de son parti ; le chef de l’Etat nous a offensés en ne procédant pas aux ruptures attendues sur le système et les hommes ce qui laisse intact le même système légué par les colonisateurs remplacés par d’autres de chez nous plus prédateurs encore, ce qui fait du progrès et du développement un mirage éternel pour la majorité des Sénégalais qui reçoivent en lieu et place de vains slogans creux, simples tranquillisants, calmants, hypnotiques et somnifères.

Il offense la Constitution en contrôlant l’Assemblée nationale et en nommant les magistrats alors que notre charte fondamentale consacre en son préambule « la séparation et l’équilibre des pouvoirs ».

Tous ceux qui sont coupables d’offense au chef de l’Etat sont sous le coup de l’article 80 du Code pénal, héritage de l’Ancien Régime français, et vont en prison. Et les offenses dont le chef de l’Etat est coupable ? La Constitution copiée-collée de la France l’absout totalement pour tout ce qu’il aura fait durant sa présidence. Que pouvons-nous faire alors ? Rien ? Oh, que si : nañu ko bayyì ak Yalla.

Mamadou Sy Tounkara

5 Commentaires

  1. Bayi ak yallah daye yombe. Naniou niane rekk opposition dem ensemble election. Apres on pourra composer des commissions d enquete independante sur la gestion du pays depuis 2012.

  2. C’est le peuple senegalais qui nargue les indépendants ,il a choisi ses politiciens .
    Il y a des votes qu on ne peut cacher,c’est lorsque le peuple décide comme UN de changer.
    Pour le moment,au Senegal,c’est pas encore le cas
    être la à épiloguer sur des déclarations de patrimoines alors qu on a un Sheikh Alassane comme second sur sa liste est plus qu une offense pour les senegalais avertis.
    Pour être crédible ,il faut faire comme le commissaire Keïta ou le colonel Ndao,ces vaillants senegalais qui ont osé dénoncer ce qui se passe dans leur propre corps .
    Ils sont aujourd’hui oubliés ,radiés ou suspendus,les autres comme Sonko que j aime bien,qui lui appartient au corps le plus corrompu du Senegal est élu .
    C’est ça le Senegal,tirer sur un président élu est une perte de temps,travaillons à ce que ça ne se répète plus,ça commence dès maintenant .

  3. Merci Mr Tounkara de la pertinence de l’analyse mais non à la résignation. Dieu ne fera jamais pour quelqu’un ce qu’il sait faire. Si les problèmes des Sénégalais ne sont pas résolus par le gouvernement la leçon est la même avec Diouf et Wade.

LAISSER UN COMMENTAIRE

S'il vous plaît entrez votre commentaire!
S'il vous plaît entrez votre nom ici

spot_img

DEPECHES

DANS LA MEME CATEGORIE
EXCLUSIVITE

Une Nouvelle Route Vers la Prospérité : Comment le Sénégal Peut Capitaliser sur la Ligne Maritime Agadir-Dakar

L’ouverture par la société marocaine Atlas Marine d’une nouvelle...

Une justice à deux vitesses et les dispositions claires de l’article 272 (Par Pape Konaré DIAITÉ )

Dans une République où l’état de droit est constamment...

Pour une transformation structurelle urgente du Parti socialiste du Sénégal (Par Kadialy Gassama)

Les élections législatives anticipées du 17 novembre 2024 ne...