Garde du corps de formation et belle comme une nymphe, Mame Marième Sow officie comme vigile pour une agence privée. Cependant, cette jeune femme, qui a titillé diverses disciplines sportives, ne trouve pas encore son compte dans sa profession. Ayant essuyé des déceptions dans le sport, le destin semble s’acharner à répétition sur elle. Elle tire encore le diable par la queue et n’arrive point à réaliser ses ambitions.
Agée d’une trentaine d’années, la native de Thiès est la fille aînée de ses parents qu’elle cherche à satisfaire. Après avoir longtemps cherché sa voie, Mame Marième Sow s’est retrouvée dans le secteur de la sécurité. Elle y incarne sa profession à merveille, au point de n’avoir rien à envier à ses collègues masculins. C’est désormais une vraie professionnelle. Mame Marième Sow est en réalité garde du corps, à l’image des « Amazones » du colonel Kadhafi, ancien président de la Libye. Sa passion pour ce travail et son désir permanent d’appuyer ses parents la poussent à user chaussures et pantalons. Dans des conditions peu désirables, mais avec dignité. Car, à l’en croire, cette profession ne la nourrit aucunement.
‘’Je suis ceinture noire 3e dan’’
Les cheveux noués derrière la tête, elle porte un tee-shirt à l’effigie de l’agence qui l’emploie, assorti d’un pantalon de couleur bleue qui laisse voir ses formes généreuses. Qui ne laisse pas transparaître une férue de sport. Depuis sa tendre jeunesse, elle n’a eu de cesse de passer d’une discipline à l’autre. A l’âge de 14 ans, elle a quitté son club de basket de Thiès pour rejoindre l’Asc Bopp de Dakar. Mais ses ambitions sont restées à l’état de projet. Sa déception grandissante l’a détachée de ce sport. «J’étais ailière, mais, j’étais victime d’injustice. Malgré mes talents et mes efforts aux entraînements, on ne me prenait jamais lors des matchs. Alors, j’ai décidé d’arrêter.»
Elle abandonne le ballon rond et se tourne vers un autre sport, le taekwondo. Cooptée par un des pensionnaires de Bopp qui pratiquait ce sport, Mame Marième y prend rapidement goût. «Je fais partie de l’équipe nationale de Taekwondo et je suis ceinture noire 3e dan.»
Dans cette discipline sportive, elle a pu au moins participer à des compétitions. Mais elle n’en garde pas de bons souvenirs. «Le lendemain de mon retour au Sénégal, après une compétition en Libye, il a fallu qu’on me donne 200 F CFA pour que je puisse payer mon transport pour aller en regroupement avec l’équipe nationale. Les conditions étaient très difficiles car nous n’avions pas le soutien des autorités», ressasse-t-elle. Persévérante et très débrouillarde, elle tente ensuite la… boxe. « J’ai fait de la boxe française, du kick-boxing et de la boxe anglaise et j’y ai également fait des compétitions », signale-t-elle. Dernier sport pratiqué, le rugby qui lui a aussi ouvert les portes de l’équipe nationale du Sénégal. Elle l’a quitté, pour des raisons personnelles. «Ma mère ne voulait pas que je le pratique, mais, je le faisais en cachette. Je me suis finalement dit que je ne pourrais pas percer dans un sport que je fais en me cachant.»
Appel lancé au président et à la première dame
C’est ainsi que Mame Marième Sow s’est vue orienter vers le métier de la sécurité. Après une première formation acquise à Bopp, elle a rejoint Vieux Sandiéry Diop d’Elite. Elle a subi une autre formation, avant de travailler occasionnellement avec ce dernier. Aujourd’hui, Mame Marième, qui se bat quotidiennement pour avoir une place de choix qu’elle pense mériter, lance un appel au chef de l’Etat et à son épouse. «Au Sénégal, on ne respecte pas les gardes du corps, surtout les femmes. La garde présidentielle n’a pas de femmes. Je n’ai jamais vu de garde rapprochée femme dans le gouvernement, alors que la gendarmerie et la police ont des femmes. Il faut qu’on nous fasse davantage confiance. Que l’on sache que les femmes sont capables de très grandes choses.»
D’ailleurs, poursuit-elle, « on engage dans les hôtels des gardes du corps hommes, mais pas les femmes ». Elle révèle avoir déposé ses dossiers un peu partout au niveau de ces réceptifs, en vain. Selon elle, les femmes sont les mieux habilitées à gérer certaine situation, «parce qu’on peut fondre facilement dans la masse». «Je suis consciente de mon rôle d’assurer la sécurité des personnes et des biens, de cerner des menaces et surtout, de savoir être discrète».
Cependant, je traîne encore les pieds dans cette profession. Je vous signale aussi que je suis la seule fille faisant partie des 10 meilleurs de ma promotion». A la question de savoir si elle parvient à allier sa vie de femme, sa féminité et sa profession, elle affiche un sourire malicieux et précise : « Je porte des boubous traditionnels. Je me maquille. Je sais très bien faire la cuisine et personne dans la rue ne peut savoir que je suis ceinture noire ou boxeur. Dès que je quitte mon lieu de travail, je redeviens Mame Marième tout court.»
Côté cœur, elle joue la carte de la discrétion. «C’est privé, laissons ma vie sentimentale privée.»
EnQuête
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