Mamoudou Wane, Secrétaire National A La Vie Politique Du Parti Socialiste «Pour la stabilité du parti, Aminata Mbengue doit adopter une attitude responsable…»

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«L’arrivée d’Aminata Mbengue à la tête du parti constitue un accident de l’histoire…»

«Wilane est plus enclin à porter sa propre parole que celle du parti avec un lit de gaffes»

La guerre au Parti socialiste (PS), avec en toile de fond la succession d’Ousmane Tanor Dieng, semble avoir atteint son paroxysme. En atteste la sortie au vitriol, hier, du Secrétaire national à la Vie politique de la formation du défunt Président-poète. Dans cet entretien, Mamoudou Wane, tout feu, tout flamme, ne met pas de gants pour «siffler la fin de la récréation». Le leader des «Verts» aux Parcelles assainies envoie des missiles à ceux qu’il accuse d’être à l’origine de la cacophonie qui règne dans le PS, dont le Secrétaire général par intérim.  

La guerre de succession à la tête du Parti socialiste fait rage. Que vous inspire cette situation qui n’augure rien de bon pour la maison verte ? 

Permettez-moi, à l’entame de mon propos, de m’incliner très respectueusement et très pieusement, devant la mémoire de notre défunt leader et Secrétaire général, Ousmane Tanor Dieng, arraché très brutalement à notre affection. Nous renouvelons nos prières pour le repos de son âme, et prions que le Tout-puissant l’accueille en son paradis céleste. C’est une perte immense pour le Parti socialiste, car il était un grand homme d’Etat, un grand républicain. Il s’est énormément sacrifié pour le rayonnement du parti sur l’échiquier politique national et international. Il était charismatique, serein, courtois, intelligent, discret, patient, efficace, généreux et diplomate. Bref, il était un véritablement leader. Il savait diriger les hommes. Il avait un sens inné de la mesure et de l’écoute. Il consultait beaucoup. Mais surtout, il parlait très peu, j’allais dire, qu’il était avare en paroles, surtout en public. 

Face à des situations plus difficiles que celles que nous vivons, il avait toujours la bonne attitude, les mots justes et les ressorts nécessaires. Il était un sage. Aujourd’hui, indéniablement, le parti est orphelin de ce monument de notre formation politique. Pour la première fois dans l’histoire politique de notre formation, nous perdons notre leader en plein exercice. C’est une situation inédite. Cette perte prématurée soulève naturellement beaucoup de débats, des questionnements dans l’interprétation des textes qui, malheureusement, est traitée souvent de manière subjective, passionnée, voire agressive. Or, nous sommes un parti démocratique et nous devons le rester. Une formation de débats, de concertations, de discussions, de camaraderie, où les militants peuvent exprimer librement leurs opinions dans le respect de certains principes et formes. Autrement dit, le responsable a le droit de donner son point de vue sur la marche de sa formation, et on doit respecter toutes les opinions. C’est ça le débat, et quand viendra maintenant le temps des décisions, c’est dans les instances que cela se passera. 

Cela étant dit, pour revenir à votre question, la guerre de succession au Parti socialiste n’est pas ouverte. Et ce n’est pas une guerre de succession, car la désignation du Secrétaire général de notre parti répond, depuis 2007, à un processus clair, transparent et connu de tous. Ce point n’est donc pas encore à l’ordre du jour, car il n’arrivera que, lorsque nous aurons terminé notre processus de renouvellement des instances. Je pense qu’il est temps de siffler la fin de la récréation.

De quoi s’agit-il exactement ? 

Le Secrétaire national aux élections, en l’occurrence notre camarade Serigne Mbaye Thiam, ministre de l’Eau et de l’Assainissement, a donné très naturellement, dans le cadre d’une émission qui traitait de la question du bilan du Programme décennal de gestion des inondations et de la situation du parti, son point de vue, entre autres, sur l’intérim du Secrétaire général Ousmane Tanor Dieng.  Cette question, je vous fais noter, que beaucoup de responsables de notre parti l’ont évoquée et ont pris position. Il n’est donc pas le seul. Professeur Gorgui Ciss, le ministre Alioune Ndoye, notre porte-parole Abdoulaye Wilane, l’honorable député Cheikh Seck, et bien d’autres camarades, hauts responsables comme militants, se sont prononcés sur le sujet. Pourquoi donc, le ministre Serigne Mbaye Thiam donne son opinion et tout le monde rue dans les brancards ? On ne peut pas empêcher à un militant d’exercer sa liberté d’opinion et de donner son point de vue sur son parti. Sinon, ce serait de la dictature qui ne dit pas son nom, un manque de générosité et d’élégance. C’est incongru. 

A ce propos, je vous fais noter que les notions de suppléance et d’intérim sont des mots français, pas chinois que l’on peut définir aisément. L’un pour l’autre, c’est une question de sémantique qui n’enlève en rien le caractère provisoire. Le propre de l’intérim, par son essence ou par sa définition, renvoie à une situation limitée dans le temps, précaire, éphémère. Ce caractère provisoire fait que l’intérimaire est entre deux situations que l’on doit régulariser rapidement. Sinon, cela n’a plus de sens. Si l’intérim devenait permanent, ce serait antinomique. D’où l’intérêt et l’urgence de revenir à un état de normalité dans un délai raisonnable en donnant plus d’attention et de diligence aux renouvellements, si chers à OTD. C’est un impératif pour tout parti qui se respecte et qui est soucieux de son organisation. Je rappelle aussi que notre dernier Congrès, le 15e, a été organisé les 06 et 07 juin 2014. Le mandat est de 4 ans. Donc, en 2018, on aurait dû renouveler nos instances, mais des facteurs exogènes objectifs ne nous ont pas permis de les faire, et les mandats ont été prorogés pour rester dans la légalité. 

Concrètement, que disent les textes du parti par rapport à la succession de feu Ousmane Tanor Dieng ?

Vu le caractère inédit de cette situation exceptionnelle, de fait qui s’est imposée à nous tous, il existe un vide juridique, car les textes sont muets sur cette question. Pour vous dire la vérité, on ne pouvait pas, une minute, s’imaginer que notre leader allait nous quitter aussi brutalement. Donc, il nous faut traiter cette question avec lucidité, mais aussi avec sérénité et en toute responsabilité en nous adaptant à la réalité. Et encore une fois, on doit comprendre et accepter que ce ne soit pas une question de succession. On n’en est pas encore à ce stade. Le débat ne porte donc ni sur la succession, encore moins sur l’intérim. Parce que Serigne Mbaye Thiam a été le premier à dire que c’est Aminata Mbengue Ndiaye qui doit assurer l’intérim. Le débat doit se focaliser sur le processus de renouvellement qui n’est pas encore terminé. 

Pour la bonne compréhension de mes camarades et des Sénégalais qui suivent le débat, notre leader Ousmane Tanor Dieng tenait par-dessus tout à terminer les renouvellements au plus tard le 1er trimestre 2020. C’est pourquoi depuis l’hexagone, il a demandé au camarade Aminata Mbengue Ndiaye, 1ere adjointe, de convoquer et de présider le Secrétariat exécutif national et le Bureau politique, afin de faire avancer le processus de renouvellement. Et pour mesurer l’importance de cette injonction et la volonté qu’il avait de finaliser le processus, le président Ousmane Tanor Dieng tenait personnellement à présider nos réunions d’instances. Et de mémoire, je pense que c’était la première fois. Donc, pour moi, terminer les renouvellements du parti, dans un délai raisonnable, a toujours été une priorité, un combat si cher à notre défunt Secrétaire général Ousmane Tanor Dieng. Respecter sa dernière volonté, c’est respecter le testament politique qu’il nous a laissé. C’est aussi honorer sa mémoire sur un sujet qui le préoccupait énormément. C’est être et rester loyal et fidèle jusqu’où bout à notre leader Ousmane Tanor Dieng. 

Notre camarade Aminata Mbengue Ndiaye peut légitimement vouloir rester à la tête du parti. Mais à mon sens, elle a l’impérieuse obligation de respecter la volonté et l’héritage de Tanor que de chercher à déconstruire et à organiser quelque chose qui l’ait déjà. Elle doit poursuivre l’œuvre de notre défunt Secrétaire général. Malheureusement, on peut avoir l’impression que cette situation de statu quo arrange certaines personnes. Or, à mon sens, on doit quitter rapidement cette situation de précarité qui crée beaucoup d’incertitudes, de désordre et de cacophonie en poursuivant le processus de renouvellement jusqu’à son terme. Sans dramatiser, il me semble que c’est devenu vital pour notre formation. 

Ne pensez-vous pas que c’est la crise de trop, après celle engendrée par la rébellion du camp de Khalifa Sall ? 

Je fais confiance au parti et à la capacité de ses responsables et sages à trouver des solutions pour régler ces questions et avoir une vision prospective de nos textes. Par ailleurs, il faut reconnaître que, demander la poursuite du processus de renouvellement ne doit pas nous installer dans une position de crise, si nous sommes véritablement habités par un esprit de dépassement, de compréhension, de générosité, d’acceptation des positions de l’autre et d’attachement aux valeurs que OTD a inculquées en nous tous ; valeurs de retenue, de mesure, de respect de l’autre, de considération et de dialogue pour avoir un parti soudé, uni et solidaire, seuls gages de notre succès, pour préparer avec nos partenaires les prochaines échéances qui arrivent à grands pas. Nous réussirons ensemble ou nous périrons ensemble en nous fragilisant, car nous avons un destin commun. Les attaques personnalisées et orientées à l’endroit d’un quelconque camarade, pour un parti démocratique, organisé, structuré comme le nôtre – parce que l’on a parlé d’intérim ou de renouvellement – sont d’un autre âge et sont à bannir. Car les renouvellements constituent un formidable moment d’animation, de respiration financière et démocratique.

La véritable crise au Parti socialiste surviendra des déclarations, des positions et des libertés prises par certains de nos responsables qui ont peu de respect pour les textes, les militants et les responsables. Venons-en à certains faits qui me révulsent. On se rappelle tous des déclarations farfelues et tonitruantes d’Abdoulaye Wilane à La Mecque. L’homme est habitué des faits, pour un porte-parole insaisissable et imprévisible et qui est plus enclin à porter sa propre parole que celle du parti avec un lit de gaffes qu’il nous sera difficile d’énumérer. Il est dans l’ambivalence et la démesure qui lui ôte toute sa crédibilité. Et s’agissant de notre camarade Professeur Gorgui Ciss, bien avant même la disparition de notre cher leader, il s’était aventuré à des déclarations scandaleuses qu’il doit sûrement regretter aujourd’hui. 

Quid de la déclaration tonitruante de votre camarade député, Cheikh Seck ?

Il est motivé par des questions de positionnement. Il s’est prononcé sur des sujets qui n’ont pas fait l’objet de discussions dans les instances et qui ne le seront pas de sitôt, parce que trop prématuré. Cette déclaration est scandaleuse et grave. C’est un manque de respect notoire de la doctrine du parti en la matière. Il l’a fait sciemment pour espérer en tirer des dividendes, comme entrer dans le gouvernement. Le voilà encore qui cherche à créer un faux débat sur la Commission nationale de pilotage des renouvellements en récusant le ministre Serigne Mbaye Thiam. Il oublie que la mise en place et la composition de cette Commission sont prévues par les textes, donc statutaire, et que c’est le Secrétaire national à la Vie politique que je suis et le Secrétaire national aux Elections qui doivent conduire le processus. D’ailleurs, l’article 19 du règlement intérieur du parti est très clair. Il stipule que c’est le Secrétaire national à la Vie politique qui supervise toutes les activités, liées aux renouvellements des instances en rapport avec le Secrétaire national à l’Administration et aux Finances, le Secrétaire national aux Elections, et les Secrétaires généraux d’Unions régionales. Dans la pratique, cette Commission est ouverte aux responsables et travaille en toute transparence. Cela dénote, de sa part, une certaine malhonnêteté intellectuelle ou un manque de connaissance notoire de la circulaire du parti qui organise les renouvellements. Lui-même siège au sein de cette Commission comme d’autres hauts responsables du parti. C’est insulter ces camarades que d’insinuer des combines. Il ferait mieux d’assister aux réunions en sa qualité de membre de droit. Je ne l’ai jamais vu assister à une seule réunion. Le président n’a aucune voix prépondérante. Il ne fait que coordonner et les décisions sont prises collégialement dans le respect des règles qui l’organisent. 

Vous semblez en vouloir terriblement au député Cheikh Seck ?

Il faut avoir un esprit vicieux, malsain et tordu que de penser une minute que le ministre, dont la probité morale n’a jamais fait l’ombre d’un doute, mange de ce pain-là. Le simple fait de l’insinuer est une insulte à l’honorabilité de vos camarades membres de la Commission. De plus, cela me conforte dans ma position, et à suffisance, que vous n’avez pas la carrure d’un homme d’Etat. Ensuite, à supposer que Serigne Mbaye Thiam ne dirige plus la Commission, parce qu’il est candidat au poste de Secrétaire général, cela voudrait-il dire qu’au niveau des Coordinations, les Secrétaires généraux ne pourront pas coordonner leur processus de renouvellement ?

Paradoxalement, ceux qui vont pleurnicher jusqu’à Touba pour dénoncer la léthargie du parti, sont ceux qui se succèdent devant les caméras pour défendre une certaine vitalité du parti. A l’analyse, je crois sincèrement que certains de nos députés doivent revoir leur attitude vis-à-vis du parti et de ses responsables. La plupart de ces députés entretiennent véritablement de faux débats dont le dessein est connu. Ils gagneraient beaucoup à prendre de la hauteur, à apaiser et à dédramatiser la situation, au lieu d’ouvrir des fronts et de chercher à fracturer et fragiliser davantage notre parti. Paralyser le processus de renouvellement et installer un statu quo ne leur sera pas profitable, lors des prochaines élections législatives de 2022.  

Qu’attendez-vous du Secrétaire général par intérim ?

La présidente Aminata Mbengue Ndiaye est interpellée au premier chef en tant que Secrétaire général par intérim du parti, dans sa capacité à diriger, à rassembler, à écouter, à privilégier la concertation, à fédérer, à promouvoir l’unité et la cohésion et à trouver des consensus dynamiques dont on sortira renforcés. Pour la stabilité du parti, l’unité et la cohésion, elle doit adopter une attitude responsable qui soit à la hauteur de la charge. Elle doit être prête à tous les sacrifices en prenant la bonne mesure des enjeux. Tanor se concertait beaucoup avec les responsables. Elle ne doit pas favoriser ou permettre l’installation d’une situation de torpeur ni de terreur que l’on voudrait installer dans le parti. C’est sa responsabilité. Un parti divisé est un parti affaibli. Nous ne sommes plus dans un système de pensée unique, de monolithisme. Elle doit prendre le temps de la réflexion et éviter de se prononcer de manière impulsive sur des questions délicates. Ces déclarations sont importantes à nos yeux et une sortie ratée peut créer plus de tension. Aminata doit rester loyal à Tanor jusqu’au bout. Malheureusement, des faits objectifs et concrets tendent à nous prouver le contraire. 

Objectivement, qui, selon vous, est le plus habilité, parmi les protagonistes, à diriger le PS ? 

On ne connaît pas encore tous les protagonistes. De plus, chez nous, tous les militants du parti sont, tous, sans exception, d’égale dignité. Et chacun peut légitimement avoir des aspirations de diriger le parti. C’est dans l’ordre normal des choses. On ne peut pas freiner les camarades dans leur ambition. Ce serait antidémocratique. Aujourd’hui, il existe, dans le parti, des profils intéressants et divers, de hauts cadres qui peuvent avoir des ambitions de diriger le parti. Aminata Mbengue Ndiaye est arrivée, par la force des choses, à la tête du parti, à la faveur de la disparition brutale de Tanor. Ce qui constitue, de ce fait, un accident de l’histoire politique de notre parti. 

A mon sens, sans être exhaustif, la personne qui aspire à diriger le parti, doit nécessairement avoir un sens poussé de l’écoute et de la négociation. Elle devra aussi avoir des aptitudes à fédérer, à rassembler, à unir et maintenir la cohésion dans le parti. Elle devrait être une personnalité charismatique ayant une envergure nationale, une légitimité d’homme d’État, un leadership naturel, qui connaît les véritables enjeux et qui saura trouver un positionnement capable de servir de levier. Aussi, elle doit être capable de poursuivre la voie tracée par feu Ousmane Tanor Dieng.  Cela me permet de revenir à la notion de base politique, agitée dans le débat qui nous concerne. Cette agitation vise en particulier à diaboliser le ministre Serigne Mbaye Thiam. Pour rappel, les présidents Abdou Diouf et Ousmane Tanor Dieng n’avaient véritablement pas de base politique, lorsqu’ils prenaient les rênes du Parti socialiste. 

Le ministre Serigne Mbaye Thiam est un éminent membre de notre formation, un homme courageux qui sait assumer son destin. Mais il est aussi un homme d’Etat loyal à Tanor et au Président Macky Sall, qui depuis notre perte du pouvoir, à aujourd’hui, a été de tous les combats politiques. Actuellement, il sert son pays avec dignité et honneur, à côté de son excellence le Président Macky Sall. Il a une expertise technique en tant qu’expert-comptable, une expérience administrative et gouvernementale. Donc, ceux qui parlent de base politique pour tenter d’incriminer notre camarade, doivent nuancer leurs propos. Pour savoir ce que chacun représente actuellement dans le parti, il faudrait faire référence à la base de données de l’évolution de la vente des cartes dans les différentes coordinations et localités. C’est un baromètre objectif et limpide pour se faire une idée de la représentativité intrinsèque des responsables. Sans rentrer dans les détails, je peux vous assurer, en ma qualité de Secrétaire national à la Vie politique, que son taux de vente de cartes dépasse de loin le taux de beaucoup de hauts responsables du parti. Allez vérifier le taux de Louga et de celui de Diourbel, et on en reparlera.   

Et enfin, pour mesurer le poids politique de Serigne Mbaye Thiam à Keur Madiabel où habite le président de l’Assemblée nationale, monsieur Moustapha Niasse, acteur politique majeur des 40 dernières années de notre vie politique nationale, il faudrait comparer le poids du PS dans cette localité à celui du poids de l’AFP à Nguéniene, fief de notre regretté leader. Pour vous dire que c’est extrêmement honorable et positif.  

L’héritage d’Ousmane Tanor Dieng est aujourd’hui chahuté. Quel avenir pour le doyen des partis sénégalais ? 

Les tentatives de chahuter le travail de notre Secrétaire général Ousmane Tanor sont réelles. Tanor s’est battu, au prix de divers sacrifices, à bâtir un parti solide et respecté. En véritable meneur d’hommes, méthodique et organisé, il a donné une place de choix au parti sur l’échiquier politique. Son avenir restera incertain, si nous ne trouvons pas les voies et moyens de régler nos contradictions, de manière démocratique, en privilégiant la concertation et le dialogue. La compétence distinctive du Parti socialiste ou sa force, par rapport aux autres formations politiques, a toujours été de veiller au respect des normes en matière d’organisation. Notre parti ne saurait être dans une position de dysfonctionnement par rapport aux règles qui régissent le fonctionnement d’une organisation politique.

Votre camarade député Cheikh Seck vous a cité comme étant contre le 3e mandat, alors que vous êtes Conseiller technique du ministre Serigne Mbaye Thiam ? Quelle est votre position sur cette question ? 

Cheikh Seck, ni aucune autre personne, ne peut exhiber un son, un écrit ou une image, prouvant que je me suis prononcé contre un 3e mandat. Il cite aussi Ibra Fall comme Conseiller technique, alors que ce dernier, bien que camarade engagé et respecté, ne fait plus partie du Cabinet du ministre Serigne Mbaye Thiam depuis son départ de l’Education nationale. Il ne faut donc pas faire d’amalgame et de désinformation. En ce qui concerne le 3e mandat, ma position est celle du PS. Sur toute question, on se prononcera le moment opportun. Le parti décidera souverainement, mais pas sous la pression extérieure au parti. Par ailleurs, je souhaiterai qu’il me dise en quoi un camarade, qui est dans le parti depuis 1980, est plus légitime qu’un autre qui y est entré en 1990 ou 1996 ? Ce n’est pas par rapport à l’ancienneté dans le parti que l’on détermine sa légitimité. Notre leader Ousmane Tanor Dieng avait trouvé des devanciers qui étaient largement plus anciens que lui dans le parti et on connaît la suite de l’histoire. Et dire cela, c’est ne pas donné la chance ou de l’espoir aux nombreux militants qui ont rejoint le PS après 2000.  

Entretien réalisé par 

Barka Isma BA

Vox Populi

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