Alors que le Tchad se récupère de la répression meurtrière des manifestations, Kinshasa accueille mardi 25 octobre un sommet de la Communauté économique des États de l’Afrique centrale (CEEAC) sur la situation politique dans le pays. 11 pays seront représentés à ces assises en présentiel convoquées par Félix Tshisekedi, actuel président l’organisation. Alors que Ndjamena veut obtenir le soutien de la CEEAC, celle-ci cherche surtout à désigner un médiateur pour la crise.
Le président de la transition tchadienne Mahamat Idriss Déby Itno sera lui-même à Kinshasa mardi au sommet extraordinaire de la CEEAC, pour demander à la région d’Afrique centrale du soutien et de l’accompagnement pour la suite de la transition.
Les propos viennent de diplomates tchadiens de haut rang qui admettent que les massacres du 20 octobre sont de nouveaux éléments qui pèseront dans les conclusions des chefs d’États. Le président de la transition devra se justifier de ces évènements qui ont fait une cinquantaine de morts au moins et plus de 300 blessés, rapporte Rfi.
« C’est la riposte à un coup d’État, une insurrection », affirment les officiels tchadiens, qui entendent solliciter le soutien de pays voisins pendant les discussions. Les autorités tchadiennes espèrent aussi qu’un soutien de la sous-région leur permettra d’éviter des sanctions de l’Union africaine.
Une réunion courte et à huis clos
La réunion ne durera pas longtemps, rapportent des sources à la présidence congolaise à notre correspondant à Kinshasa, Patient Ligodi. Les travaux se dérouleront à huis clos, avec l’enjeu d’aboutir à la désignation d’un médiateur de la CEEAC, dit la présidence congolaise.
Les présidents du Congo-Brazzaville Denis Sassou-Nguesso et de la République centrafricaine Faustin Archange Touadéra ont également confirmé leur présence.
Appel à la retenue
Les débats seront alimentés par le rapport de mission du président de la Commission de la CEEAC, l’Angolais Gilberto da Piedade Verissimo, qui a été dépêché à Ndjamena au cours du week-end, pour constater ce qui s’est passé et écouter certains acteurs. À Kinshasa, il sera ainsi question d’analyser le rapport de la mission pour avoir une vue globale de la situation avant d’agir.
D’ores et déjà, dans son communiqué du 21 octobre, Gilberto da Piedade Verissimo a appelé les acteurs politiques et sociaux tchadiens à faire preuve de la plus grande retenue et de privilégier les modes pacifiques de résolution des différends politiques.