La conférence de presse de certains travailleurs de l’ex-Méridien demain devrait être un autre acte pour mettre «hors circuit» le gérant de cet hôtel, Mamadou Racine Sy. Selon des sources dignes de foi, le premier plan pour enlever ce joyau des mains de M. Sy, s’est soldé par un échec.
La manœuvre a été discutée à la Primature. Et des personnalités de premier plan de l’Etat dont le Premier ministre et le ministre du Tourisme ont été impliqués dans ce que certains qualifient de «deal» contre Mamadou Racine Sy, le ci-devant gérant de l’Hôtel King Fahd Palace. Mais l’affaire a fait long feu car elle a été discutée et rejetée en Conseil des ministres. Mais les initiateurs de cette «entreprise» ne s’avouent pas vaincus pour autant. C’est ainsi que des cadres, quelques délégués du personnel et des anciens employés sont mis au parfum de la situation. Ils devraient se prononcer demain dans la conférence de presse organisée au Méridien, pour dénoncer la gestion de Sy. Espérant ainsi une réaction des plus hautes autorités au premier rang duquel se trouve Macky Sall, président de la République.
Comme nous l’avions écrit, de grands groupes hôteliers internationaux sont sur le qui-vive pour contrôler le King Fahd Palace. Il y a notamment le géant Pullman, Star World et Accor. Deux cents millions de Fcfa de commissions auraient déjà été mis sur la table.
Depuis quelques années, l’État et le secteur privé ont renforcé leur partenariat. C’est ainsi que dans la vision de l’ancien régime et du nouveau aussi, dans tous les marchés publics, la priorité doit être donnée aux nationaux. C’est apparemment en vertu de cette vision que Wade avait donné à Mamadou Racine Sy, la gestion de ce patrimoine national.
Depuis plus de 20 ans, l’ex-Méridien a été exploité par des structures étrangères.
Le choix porté sur M. Sy s’explique dés lors par la volonté d’éclore l’expertise nationale. En plus, ses collaborateurs aiment à rappeler qu’il est le plus grand hôtelier du pays. Mamadou Racine Sy est le secrétaire général du syndicat national patronal de l’hôtellerie et le Président de l’association des patrons du tourisme dans la zone Cedeao.
Donc si on faisait un appel d’offre sérieux pour choisir un exploitant de ce patrimoine de l’Etat, il a de très forte chance pour gagner ce marché, nous fait-on savoir. La directive n°04/2005/Cm/Uemoa portant procédures de passation, d’exécution et de règlement des marchés publics dans l’espace l’Uemoa le stipule clairement. Dans son article 62, il est dit : « lors de la passation d’un marché public ou d’une délégation de service public, une préférence doit être attribuée à l’offre présentée par une entreprise communautaire. Cette directive est transposée dans notre droit interne à travers les articles 50, 51 et 52 du décret n°2011-1048 du 27 juillet 2011 portant Code des marchés publics du Sénégal, nous apprend-on. Les nouvelles autorités feront-elles fie de cet état des choses, pour choisir la préférence étrangère au détriment de la préférence nationale et au profit d’un affairisme fatal à la République ?
Source : La Tribune