Enième projet de réforme constitutionnelle : Wade prépare un vice-premier ministre. Awa Guèye Kébé, la préférée du «Vieux»
Si les manœuvres en cours aboutissent, l’ancienne ministre de la Femme, Awa Guèye Kébé, devrait être nommée vice-Premier ministre. De même, un très proche de Idrissa Seck serait pressenti comme futur ministre d’Etat auprès du Président. Tout laisse croire que c’est désormais le clash entre Wade et l’ancien maire de Thiès, après les retrouvailles annoncées en grandes pompes. La « pax romana » a volé en éclats.
L’ « oubli » d’Awa Guèye Kébé lors de la dernière retouche du gouvernement avait intrigué plus d’un observateur de la scène politique. Le président de la République réserve t-il mieux qu’un ministère à son ancienne ministre de la Femme ? Selon des sources très sûres, des manœuvres très avancées sont en cours pour nommer Awa Guèye Kébé au poste de…vice-Premier ministre. Au nom de la parité qui a conduit d’ailleurs à l’entrée massive de femmes dans le gouvernement, lors du dernier réaménagement. Les mêmes sources croient savoir d’ailleurs que le décret est en préparation. Même si un problème d’inconstitutionnalité risque de se poser, surtout que le poste n’existe pas encore dans les textes. Mais, pour qui connaît le président de la République, cet obstacle, en cas de finalisation du projet, ne pourra pas l’arrêter. Le Rubicon sera-t-il franchi ? On en saura plus dans les prochains jours.
Au-delà de la parité, on peut légitimement se demander si les retrouvailles annoncées entre Wade et Idrissa Seck n’ont pas volé en éclats, et pour cause. C’est une vérité de dire que la rupture est définitivement consommée entre Idrissa Seck et l’ancien ministre de la Femme. Lors de leur dernière audience, le chef de l’Etat et son ancien Premier ministre ne s’étaient pas entendus sur le quota de ministres devant revenir aux membres de l’ex-Rewmi ; en plus, Idrissa Seck avait écarté d’être « aligné » sur les alliés ou d’être nommé ministre d’Etat auprès du Président. Cela dit, des sources généralement bien informées croient savoir qu’une personnalité très proche du maire de Thiès a accepté d’occuper un poste de ministre d’Etat à la Présidence, sans l’aval de l’ancien numéro 2 du Parti démocratique sénégalais. Lâchage ? En tout cas, tout le laisse croire. Et si cela se vérifie, on serait tenté de croire à une opération d’isolement de Idrissa Seck, après le départ de Awa Guèye Kébé. Quoi qu’il en soit, comme pour se préparer à un bras de fer imminent, le maire de Thiès s’est retiré à Saly, en compagnie de ses enfants. Le calme qui annonce la tempête ? Idy a t-il renoncé à ses ambitions ? Des proches contactées précisent que non seulement il est serein mais que l’avenir réserve pleines de surprises. Lesquelles ? Wait and see.
Cheikh Mbacké GUISSE
lasquotidien.info
Les salves protestataires et indignées consécutives au comique dernier recasement ministériel, suivi six jours après d’une légère retouche de la nouvelle équipe suite à la défection de Mme Safiétou Sy n’ont pas encore cessé de bruire dans les chaumières des Sénégalais au bord du gouffre social et financier.
Les salves protestataires et indignées consécutives au comique dernier recasement ministériel, suivi six jours après d’une légère retouche de la nouvelle équipe suite à la défection de Mme Safiétou Sy n’ont pas encore cessé de bruire dans les chaumières des Sénégalais au bord du gouffre social et financier. Malgré tout, le président de la République s’apprête à en rajouter avec un projet de création d’un poste de vice-Premier ministre. Un conseil ministériel est convoqué d’urgence par Me Wade, aujourd’hui, avec entre autres sujets au menu, la création de ce poste de vice-Premier ministre.
Les «rongeurs des os» jetés par le président de la République vont encore s’abîmer les dents, à moins que ce qui est devenu une banalité chez ce dernier ne leur dilate désormais la rate. En effet, le Président Wade a décidé, pour la énième fois, de procéder à une réforme constitutionnelle, en introduisant dans la nomenclature gouvernementale le poste de vice-Premier ministre. Et c’est au pas de charge qu’il entend le faire en convoquant un Conseil ministériel, aujourd’hui vers les coups de 17 heures. A l’ordre du jour du Conseil des ministres qui se tiendra ce samedi, sauf retournement de situation, figure en bonne place un projet de réforme constitutionnelle instituant un poste de vice-Premier ministre, à côté du chef du gouvernement Souleymane Ndéné Ndiaye. D’ailleurs, plus précises, nos sources indiquent que ce poste sera taillé pour être enfilé par l’ex-responsable des femmes de l’ex-Rewmi, Mme Awa Guèye Kébé. Cette dernière a été reçue dernièrement par le Président Wade qui lui avait fait la promesse d’entrer dans le gouvernement. Après la tenue du Conseil des ministres d’aujourd’hui, le président de la République, Abdoulaye Wade, comme dans une sorte de course contre la montre pour on ne sait quoi et pourquoi, transmettra immédiatement le projet de réforme constitutionnelle au Congrès du Parlement qui va l’examiner en procédure d’urgence. Il faudra attendre de voir quelles seront les prérogatives de Madame Awa Guèye Kébé, dans son grand «Ndokket» (grand boubou) de vice-Premier ministre, dans une architecture politico-institutionnelle iconoclaste. En tout cas, elle risque fort bien de «braconner» dans les missions dévolues à Souleymane Ndéné Ndiaye. Une manière d’affaiblir ou de pousser à la démission celui qui avait déclaré qu’il ne se rangera jamais derrière le gosse (Karim Wade)?
SOUS LA PARITE, UN JEU DE DUPES
Pour légitimer cette énième réforme constitutionnelle, Wade servira peut-être la rengaine à la mode?: la parité. De la même manière que l’on a tenté de justifier l’entrée de 12 femmes lors du dernier «recasement ministériel», intervenu le jeudi 24 juin 2010. Mais, sur ce plan, rapporté à la loi sur la parité absolue pour les mandats électifs, on restera toujours loin du compte. De quoi penser à un jeu de dupes politiques. En effet, la désignation de l’ancienne ministre de la Famille et ex-responsable des femmes de Rewmi est une mesure politique destinée à affaiblir Idrissa Seck, qui contrarie le plus le projet de dévolution monarchique de Wade dans l’espace libéral, au sein du Pds. D’ailleurs, selon certaines confidences dignes de foi, l’ancien ministre de l’Agriculture, puis de la Pêche, Pape Diouf, ex-secrétaire national politique de Rewmi dont Idrissa Seck était le président avant son retour au Parti démocratique sénégalais (Pds), a été travaillé au corps. A lui aussi, le Président Wade aurait promis un poste de ministre d’Etat auprès du président de la République.
Faut-il rappeler qu’en début de mai 2009, le Congrès du Parlement avait adopté à la majorité de ses membres le projet de loi constitutionnelle qui instituait un poste de vice-président de la République. A l’époque, sénateurs et députés, en session plénière, avaient déjà donné leur aval à cette loi. Il était retenu que le vice-président sera nommé par le Président et la durée de son mandat ne pourra dépasser celui du Président, qui pourra mettre fin à ses fonctions. Le Président Wade avait promis que ce poste sera occupé par une femme, avant d’être plus tard nuancé sur le profil du vice-président. Un an passé, ce poste est resté toujours étrangement vacant.
lequotidien.sn
Un poste de vice premier ministre.
C’était un idée de Djibo Ka en 2000 entre les deux tours. Certainement Wade lui paiera ses droits d’auteur…