Mansour Faye, un super ministre

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XALIMANEWS: Le frère de la première dame est bien servi dans le décret de répartition des services. Le nouveau ministre du développement communautaire- équité sociale est devenu le patron du PUDC, de Promoville, du Puma, de la CMU, des bourses familiales.
Mansour Faye dispose en ce moment des moyens politiques pour conquérir le Sénégal.
Le maire de Saint Louis est plus qu’un ministre désormais, il est l’homme gâté dans le nouveau gouvernement.

26 Commentaires

        • Je suis né à Québec dans le quartier Limoilou, d’une mère québécoise et d’un père sénégalais. Mon père est arrivé ici en 1970 pour faire ses études à l’Université Laval. Quand j’étais petit, je pensais que le premier Africain à Québec, c’était mon père et ses amis arrivés en 1970. Mais à travers des lectures, j’ai vu que le premier Africain à vivre à Québec est arrivé ici en 1629 à l’époque de Samuel de Champlain qui est mort en 1635. Champlain a fondé la ville en 1608, et seulement 21 ans après sa fondation, il y avait déjà une présence africaine ici. ICI http://www.capmo.org/index.php/activites/compte-rendu-des-rencontres-mensuelles/199-l-esclavage-et-la-pr%C3%A9sence-des-noirs-au-qu%C3%A9bec

          • Par ailleurs, on peut se poser la question : Pourquoi est-ce qu’on ne parle pas de cela dans nos livres d’histoire? Selon moi, il y a deux raisons. L’une d’entre elles se trouve ici devant la maison de François-Xavier Garneau, premier historien du Canada. Sauf qu’il faut remettre Garneau dans son contexte. Dans les années 1830, il y a au Bas-Canada un parti politique qui s’appelle le Parti Patriote qui souhaite se libérer du joug de l’Empire britannique. Il y a des élections, suivies de troubles et d’une rébellion armée en 1837-1838. Des gens meurent, d’autres sont exécutés, d’autres encore sont exilés jusqu’en Australie et la couronne envoie un nouveau gouverneur qui s’appelle Lord Durham. On lui demande d’enquêter sur les causes de la rébellion et il va rédiger le rapport Durham où il écrit que le peuple Canadien-français est un peuple sans passé, sans histoire et sans culture et qu’il faut l’assimiler. Les Canadiens-français s’insurgent contre ce constat. C’est faux, nous avons un passé, une histoire et une culture, mais il faudrait l’écrire. C’est comme cela que François-Xavier Garneau va écrire la première histoire du Canada qui va être publiée en 1845-1846. Le problème, c’est que Garneau est un raciste, comme bien des gens de son époque. Il écrit dans la première édition que nos ancêtres les Français n’ont pas cru bon d’introduire ici des esclaves afin de conserver la pureté de notre sang. Mais les gens vont reprocher cela à Garneau. Alors qu’il écrit ce livre, l’esclavage a été aboli en 1834 dans les colonies britanniques. Même s’il disparaît au Canada au début des années 1800, les gens ont gardé souvenir de l’esclavage et ils vont le dire à Garneau. Alors dans les éditions subséquentes, il va modifier ses écrits en admettant que l’esclavage a existé ici en deux petites lignes de son ouvrage. Ensuite, tous les historiens du Canada-français vont se baser sur François-Xavier Garneau. Il y aura peu d’écrits à ce sujet, les premiers à la faire sont Jacques Viger, premier maire de Montréal et Louis-Hyppolite Lafontaine qui écriront : « De l’esclavage en Canada » en 1859. Après cela, cela va prendre 100 ans avant que quelqu’un écrive un autre ouvrage et ce sera Marcel Trudel en 1960, « Un siècle d’esclavage au Québec ». Webster.

          • Finalement, la dernière histoire que je trouve très intéressante, c’est en lien avec Champlain. Il fonde la ville de Québec le 3 juillet 1608, sauf que ce n’est pas sa première tentative de colonisation. Lui et son équipage vont essayer une première tentative en 1604, sur ce qu’ils appelaient à l’époque l’ile Sainte-Croix. C’est une petite ile situé entre la Nouvelle-Écosse et le Maine, mais l’hiver va être très rigoureux et il y a un homme qui s’appelait Marc l’Escargot qui les accompagnait à ce moment-là. Celui-ci va écrire ses mémoires sur les commencements de la colonisation française au Canada. Dans ses notes, il écrit que le sieur De Poutrincourt fit ouvrir le cadavre d’un nègre qui était décédé : « Son corps était tout enflé et ulcéré. » Donc, 4 ans avant la fondation de Québec, il se trouvait un homme noir dans l’équipage de Champlain qui va mourir du scorbut et que l’on va autopsier. Et ce n’était pas le seul. Il y en avait un autre sur lequel nous avons plus de détails. Il s’appelle Matthieu d’Acosta et il est l’interprète de Samuel de Champlain. Il fait la traduction entre les autochtones et les Européens. On appelle cela un « truchement ». Nous savons très peu de choses à son sujet, mais il n’est pas esclave, c’est un homme libre et il est payé pour son travail. Il les accompagne sur l’ile Sainte-Croix et ensuite à Port-Royal. Nous savons qu’en 1606, un bateau français est arraisonné par des Hollandais. Ils montent sur le bateau, prennent des fourrures, des canons et ils saisissent Matthieu da Costa. Cet homme a une grande valeur puisqu’il parle français, portugais, hollandais et Micmac. En 1607, Pierre Dugarde-Demont qui est le supérieur de Samuel de Champlain, va faire pression auprès des Hollandais pour récupérer les fourrures, les canons et Matthieu Da Costa. Ce qu’il va parvenir à faire. 1608, on veut que Da Costa vienne avec Champlain pour contribuer à la fondation de la ville de Québec, mais Champlain est déjà parti. Alors, Pierre Dugarde-Demont signe un contrat avec Matthieu da Costa pour qu’il vienne en Nouvelle-France en 1609. « Tu passes l’hiver ici et au printemps, tu iras rejoindre Champlain pour faire ton travail de truchement. D’ici là on va te payer. » Il signe le contrat, mais on perd sa trace. On le retrouve en prison au Havre l’année suivante, condamné pour insolence. C’est tout ce que nous avons à son propos. Donc, il ne reviendra pas au Canada. La question que nous pouvons nous poser c’est : Comment est-il devenu interprète de langue autochtone ? L’hypothèse c’est qu’il aurait accompagné des pêcheurs portugais au cours des années précédentes. On s’imagine que Champlain est le premier à remonter le fleuve Saint-Laurent, mais il y avait déjà des Basques, des Espagnols, des Portugais et des Français, qui venaient ici l’été pour pratiquer une pêche commerciale tout au long du 16ème siècle. Webster.

          • L’humilité, c’est par rapport à un faux orgueil d’une prétendue pureté de la race canadienne-française et qu’à cause de cela la terre nous appartient. Dans les faits, c’est pas mal plus compliqué que cela. Qui est-ce qui n’a pas de sang autochtone ou irlandais ou anglais ou écossais ou noir ? Il faut avoir l’humilité de prendre le temps avant de prendre position.

            – Nous sommes des êtres humains avant toute chose. Webster.

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