Mausolées détruits à Tombouctou : la CPI se prononce sur les réparations financières

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La Cour pénale internationale a tenu pour responsable, jeudi, l’ancien rebelle islamiste Amad al-Faqi al-Mahdi de réparations à hauteur de 2,7 millions d’euros pour la destruction des mausolées de Tombouctou, survenue en 2012 au Mali.

La Cour pénale internationale (CPI) a déclaré jeudi 17 août que le jihadiste malien Ahmad al-Faqi al-Mahdi avait provoqué pour 2,7 millions d’euros de dégâts en faisant détruire les mausolées de Tombouctou, dans le nord du Mali, en 2012, et ordonné le versement de dédommagements aux victimes.

« La chambre ordonne des réparations individuelles, collectives et symboliques pour la communauté de Tombouctou, reconnaît que la destruction des bâtiments protégés a causé de la souffrance aux personnes à travers le Mali et la communauté internationale et estime M. Mahdi responsable pour les réparations à 2,7 millions d’euros », a déclaré le juge Raul Cano Pangalangan dans la lecture de son ordonnance.

“Cette ordonnance de réparation est historique, a déclaré Drissa Traoré, vice-président de la Fédération internationale des droits de l’homme (FIDH) dans un communiqué. La destruction de l’héritage culturel est reconnue comme étant en soit un crime de guerre, impliquant que ces crimes n’ont pas seulement affecté les habitants et communautés de Tombouctou, mais bien tous les Maliens et, de manière plus large, toute la communauté humaine. » Mais, relativise-t-il, « elle ne doit toutefois pas faire oublier les autres crimes commis à l’époque dans la ville, et qui doivent aussi être jugés ”

« Ça a un côté symbolique : Ahmed al-Mahdi n’a pas de moyen, il est indigent, c’est d’ailleurs la Cour qui avait payé sa défense à La Haye, et il existe un fond spécifique lié à la Cour qui a été invité à verser cet argent en attendant que Ahmed Al-Mahdi puisse s’acquitter en partie de cette dette » rapporte Stéphanie Maupas, correpondante de France 24 à La Haye. Elle ajoute qu’il a aussi été condamné à payer un euro symbolique à l’Unesco et à l’État malien.

Par ailleurs, le Fonds au profit des victimes devra présenter avant le 16 février un projet de plan de mise en oeuvre des réparations.

Remords et regrets

Le Touareg d’une quarantaine d’années a déjà été condamné en septembre à neuf ans de prison pour avoir « dirigé intentionnellement des attaques » en 2012 contre la porte de la mosquée Sidi Yahia et contre neuf des mausolées de Tombouctou, au nord du Mali. Après avoir plaidé coupable à l’ouverture de son procès, il avait demandé pardon à son peuple pour avoir saccagé ces monuments classés au Patrimoine mondial de l’humanité par l’Unesco, assurant être « plein de remords et de regrets ».

Né vers 1975, il était un membre d’Ansar Dine, l’un des groupes jihadistes liés à Al-Qaïda qui ont contrôlé le nord du Mali pendant environ dix mois en 2012, avant d’être en grande partie chassés par une intervention internationale déclenchée en janvier 2013 par la France.

En tant que chef de la Hisbah, la brigade islamique des moeurs, il avait ordonné et participé aux attaques contre les mausolées, détruits à coups de pioche, de houe et de burin.

Le Procureur de la CPI doit se rendre au mali le mois prochain afin de relancer les enquêtes menées sur l’ensemble des crimes commis dans le Nord du pays pendant l’occupation djihadiste de 2012/2013.

Avec AFP

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